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BelleMuezza

Acquisition et partage de l’information chez les corneilles

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Publiée dans Proceedings of the Royal Society B, une étude américaine montre, chez la corneille, la faculté de reconnaître un visage humain ‘ennemi’, et de transmettre l’info à ses congénères.

Durant cinq ans, le zoologiste John Marzluff, de l’Université du Washington, à Seattle, a étudié expérimentalement le comportement des corneilles d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) vivant sur le campus.

Affublé d’un masque de carnaval, il a capturé, bagué puis relâché certains individus, qui, par la suite, se sont avérés capables de reconnaître le masque, jetant l’alarme à chacune de ses sorties.

Mieux : le nombre d’oiseaux criant et battant des ailes en signe d’avertissement n’a cessé de croître, au fil des mois, lors des apparitions du "méchant" portant le masque fatidique - que les volatiles distinguent d’ailleurs parfaitement d’un autre masque, jugé "neutre". Cette faculté de reconnaissance faciale leur est cruciale pour distinguer les humains "jeteurs de miettes" de ceux qui distribuent plutôt du plomb…

L’expérience montre que ces corneilles savent exploiter 3 sources d’information : leur expérience personnelle, très fiable mais empreinte de risque, puisqu’elle découle d’une confrontation à toutes sortes de situations ; la transmission "verticale" du savoir de leurs géniteurs ; la transmission "horizontale" et "sociale", enfin, issue des autres congénères.

Maxisciences

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Publiant ses travaux dans la revue Animal Cognition, une équipe autrichienne a montré expérimentalement que des corneilles élevées en captivité reconnaissent le son des voix de leurs soigneurs, ainsi que celles d’oiseaux d’une autre espèce partageant leur volière.

L’équipe de Claudia Wascher, de l'Université de Vienne, a diffusé à 8 corneilles noires élevées à l’université des enregistrements de voix (prononçant le simple appel : "Hey !") appartenant soit à 5 de leurs soigneurs attitrés, soit à 5 personnes que les oiseaux n’avaient jamais côtoyé. Résultats : les corneilles ont réagi beaucoup plus vivement aux voix étrangères, scrutant le haut-parleur avec anxiété.

"Dans les villes, les corneilles vivent aux côtés de choucas, de pies et de mouettes, ainsi qu’aux côtés de l'homme. Certaines de ces personnes peuvent être très gentilles avec les corneilles et les nourrir, mais d'autres peuvent être méchantes et les chasser. Puisque les humains peuvent être une menace sérieuse pour les corneilles, il est important que celles-ci soient en état d’alerte lorsqu’elles entendent quelqu'un qu’elles ne connaissent pas", explique le Dr Wascher cité par la BBC.

Reproduisant l’expérience, mais cette fois-ci avec des appels émis par des choucas des tours (d’autres corvidés) – là encore, des individus soit "connus" des corneilles car partageant leur volière, soit "étrangers" –, les chercheurs ont alors observé le comportement inverse : la réaction était plus forte à l’écoute de cris de choucas familiers.

"Nous savions déjà que les corvidés sont très pointilleux dans le choix des congénères avec lesquels ils choisissent de coopérer, évitant certains individus et choisissant de travailler avec certains autres. Alors peut-être qu’il y a aussi quelque chose [comme ceci] en dehors de leur propre espèce", conclut la chercheuse.



-----> Qu'on se le dise : les corvidés sont des oiseaux intelligents... Pour avoir assisté à quelques scènes, je reste même persuadée qu'ils peuvent faire preuve d'empathie envers d'autres espèces...


Maxisciences 21/05/2012

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