BelleMuezza 0 Posté(e) le 8 juillet 2011 Maxisciences 8/8/2011L’ancêtre des ours polaires était une ourse brune Une étude publiée hier révèle que l’ensemble des ours polaires descend d’une ourse brune irlandaise qui vivait il y a 20.000 à 50.000 ans. Cet animal aujourd’hui menacé est donc issu d’une hybridation naturelle. Si des recherches mettaient déjà en évidence le fait que l'ours polaire moderne (Ursus maritimus) avait hérité d'une partie du patrimoine génétique de l'ours brun, ce n’est qu’avec l’étude publiée dans la revue Current Biology que la preuve d’un croisement entre les deux espèces a été apportée. L’équipe dirigée par Beth Shapiro de l’Université américaine de Pennsylvanie a étudié les échantillons d'ADN mitochondrial sur 242 ours bruns et ours polaires, vivant ou fossilisés au cours des 120.000 dernières années. L’analyse de leur lignage génétique a permis de découvrir que le génome maternel des ours blancs s'était comme "figé", pour acquérir sa forme actuelle, pendant ou juste avant le pic de la dernière période glaciaire, c’est-à-dire il y a entre 20.000 et 50.000 ans. La localisation est même relativement précise puisqu’elle est située sur la Côte atlantique du nord de l'Irlande. Une "grand-mère" irlandaise commune à tous les ours polaires a donc été trouvée même si, selon le Pr Shapiro, il s’agissait d’un individu différent des ours bruns actuels. En effet, la population d'ours bruns qui partageait son ADN maternel avec les ours polaires s'est éteinte depuis déjà environ 9.000 ans, indique Sciences et Avenir. La génétique est toutefois formelle : les deux espèces étaient en contact bien avant cette disparition et auraient même cohabité pendant une centaine de milliers d'années. Un "grand-père" inconnu Il est en revanche beaucoup plus complexe de retrouver la trace de l’ancêtre mâle des ours polaires. La partie paternelle du génome de ces ours, l'ADN nucléaire, remonte bien au-delà de la période glaciaire et "provient probablement d'un ancêtre commun avec les ours bruns il y a à peu près 500 000 ans", estime Beth Shapiro. "C'est précisément cette différence de génome - l'ancêtre très récent du côté maternel et celui beaucoup plus ancien et différent du côté paternel- qui nous permet d'induire que tous les ours polaires vivants descendent d'une ourse brune" relativement récente, a expliqué la biologiste à l'AFP. Par ailleurs, l'hybridation des ours a certainement été influencée par les fluctuations climatiques au cours des 500.000 dernières années. Les deux espèces d'ours vivaient dans des milieux voisins dont les limites se sont certainement déplacées et superposées à plusieurs reprises lors des épisodes de réchauffement ou de refroidissement climatique, en particulier dans les zones côtières. "Aujourd'hui on assiste à un changement similaire dans le climat arctique, avec la fonte des glaces et le recul de la banquise [ ... ] Et une fois de plus, ce changement offre aux ours polaires et bruns l'occasion de partager leur habitat et donc de se croiser" dans tous les sens du terme, explique Beth Shapiro. Des espèces à protéger C’est ainsi que plusieurs hybrides adultes, comme des "pizzlys" issus du croisement entre un ours polaire et un ours brun grizzly, ont été recensés ces dernières années. Malheureusement, ces croisements pourraient favoriser l'extinction des ours polaires dont l'habitat est déjà menacé par le réchauffement. Pourtant, ces animaux doivent aussi être pris en compte dans les efforts pour la conservation des espèces car ils peuvent jouer un rôle non négligeable dans leur survie, estime la spécialiste. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites