Admin-lane 0 Posté(e) le 1 août 2011 Après Fukushima, le Japon cherche du gaz Exploiter le méthane contenu dans les gisements d’hydrates de gaz sera-t-il bientôt possible ? Avec un premier test prévu en mars 2013 et des milliards de yens investis, le Japon s’engage dans un programme de recherche ambitieux le long de ses côtes. Le but : une production commerciale dans les dix ans à venir. La raréfaction des combustibles fossiles ne pousse pas qu’aux économies. La hausse du prix de l’énergie et les avancées technologiques ouvrent la porte à l’exploitation de gisements non conventionnels jusqu’ici inaccessibles. C’est le cas au Japon où, depuis la catastrophe de Fukushima, la question de la dépendance du pays à une énergie nucléaire, dont l’avenir est au minimum incertain, a pris une autre ampleur. Le Japon, pauvre en ressources énergétiques, souffre également d'une économie trop liée aux importations d’hydrocarbures depuis le Moyen Orient. Trouver des sources d’énergie locales est devenu une priorité. Outre l’investissement dans le développement des énergies renouvelables, une forme particulière d’hydrocarbures a la faveur du gouvernement. Celui-ci vient en effet de s’engager à hauteur de 10 milliards de yens dans un programme visant l’exploitation commerciale des hydrates de méthane sous-marins dans les dix ans à venir. Les hydrates de gaz ou clathrates sont des composés formés à partir d’eau et de gaz dans des conditions de haute pression et de basse température. Tout le long du talus continental (la pente qui relie les eaux côtières peu profondes aux abysses), la matière organique qui se décompose produit, comme ailleurs, du méthane. Mais à plusieurs centaines de mètres de profondeur la pression se chiffre en dizaines de bars et il ne fait que quelques degrés. L’eau se combine alors avec le gaz pour former, au niveau moléculaire, une sorte de cage très fine où est enfermé le méthane. Le composé est stable à 600 mètres pour une température de 7 degrés celsius. À l’œil nu, la chose a l’aspect de la neige. Une neige étrange, qui s’enflammerait à la moindre étincelle car elle contient dans 1 cm3, 164 cm3 de gaz.Si les réserves mondiales, estimées entre 1 et 5 x 1015 m3 de gaz, sont vertigineuses, les clathrates sont un peu le serpent de mer des hydrocarbures : ils représentaient beaucoup d’espoir, mais malgré des efforts importants de recherche leur exploitation restait jusqu’ici difficile. Facilement déstabilisés par un changement de pression ou de température, ils ont d’ailleurs été suspectés d’engendrer des catastrophes et des naufrages. Trésor sous-marin ou boîte de Pandore ? Mais le Japon arrive à un tournant où des sources d’énergie locales vont lui devenir vitales. Le gouvernement a estimé qu’il était temps de mettre à profit l’expertise technologique accumulée depuis des années dans le domaine. Après avoir cartographié les gisements entre 2001 et 2008, le premier test grandeur nature d’exploitation d’un gisement d’hydrate de méthane sous-marin vient d’être programmé pour mars 2013. L’expérimentation va être conduite durant plusieurs semaines dans la zone côtière entre les provinces de Shizuoka et Wakayama, au sud-ouest de Tokyo. Si, pour l’indépendance énergétique et l’économie japonaise, ce programme semble une bonne nouvelle, il faut aussi compter avec quelques critiques. Tout d’abord, les clathrates peuvent être facilement déstabilisés. Une exploitation industrielle pourrait entraîner des rejets massifs de méthane dans l’atmosphère, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2. Au-delà, au moment où la planète entière s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, au moment où l’augmentation du prix des hydrocarbures incite à l’économie et à l’orientation vers des énergies plus propres, l’arrivée d’une nouvelle source de gaz n’est-elle pas un signal autorisant tous les gaspillages ? .Futura Sciences 29/07/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 12 juin 2013 TOKYO - Le gouvernement japonais a lancé lundi dernier en mer du Japon (ouest) une vaste prospection d'hydrates de méthane, une ressource énergétique dont regorgeraient ses fonds marins mais qui n'est toujours pas exploitée pour des raisons techniques et économiques.C'est la première fois que le ministère de l'Industrie (Meti) entreprend une telle prospection pour quantifier le volume d'énergie de ce type en cet endroit précis, sous la mer du Japon, même si la présence de cette glace qui brûle y est attestée et que des instituts privés ont pris les devants pour la cartographier.Cette campagne durera jusqu'au 20 juillet et associe un organisme public de recherche (l'Institut national des sciences et technologies avancées, AIST) et des spécialistes de l'Université privée de Meiji.Ces investigations se poursuivront ensuite pendant trois ans, dans le cadre d'un vaste plan visant à exploiter ces ressources au-delà de 2020, car il faudra encore des années pour fiabiliser les techniques et tenter de réduire considérablement le coût d'extraction.Le Japon est toutefois l'un des plus avancés dans ce domaine. En mars dernier, des chercheurs nippons avaient réussi pour la première fois au monde à extraire des fonds sous-marins du gaz d'hydrates de méthane.Cette tentative, qui avait été précédée d'expériences d'extraction continentale il y a quelques années au Canada, avait été conduite par la société nationale JOGMEC et l'AIST à environ 80 kilomètres au large de la péninsule d'Atsumi dans les eaux du Pacifique (centre-sud).Les fonds sous-marins des eaux territoriales japonaises au large d'un pan étendu de sa côte sud, de Shizuoka à Wakayama, en recèlent de très grandes quantités qui avoisineraient dix ans de besoins en gaz pour l'archipel. Mais selon des chercheurs du secteur privé, les gisements les meilleurs seraient de l'autre côté, en mer du Japon.Si le Japon en est entouré, c'est que les hydrates de méthane sont surtout présents dans les lieux à forte sismicité, explique Chiharu Aoyama, chercheuse spécialiste des ressources énergétiques au Centre indépendant de recherche générale.Le Japon, à la jonction de quatre plaques tectoniques, est sans doute le pays le plus secoué de la planète, avec plus de 20% des séismes les plus violents recensés sur terre chaque année.Selon certaines estimations, au total, l'archipel détiendrait pour un siècle ou plus de consommation de gaz sous forme d'hydrate de méthane, alors qu'il est jusqu'à présent tributaire de l'étranger, contraint d'importer 95% de son énergie.ROMANDIE 12/6/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites