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FUKUSHIMA pire que Hiroshima et Nagasaki réunis... Que se passerait-il en France ?

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FUKUSHIMA pire que Hiroshima et Nagasaki réunis


Point de vue par :
- Monique Sené, physicienne, directrice de recherches honoraire au CNRS , membre du Haut comité à la transparence et présidente du GSIEN (groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire)
- Raymond Sené, physicien nucléaire, membre du GSIEN
- Dominique Leglu, physicienne, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir.

Fukushima n’est pas Hiroshima. Des réacteurs ne peuvent pas exploser comme une bombe atomique. Il n’empêche, la catastrophe qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima-Daiichi sur 4 de ses 6 unités est pire que Hiroshima et Nagasaki réunis, en termes de radioactivité relâchée. C’est mille fois plus (1), en ordre de grandeur.

L’impensable est arrivé. Après le séisme du 11 mars, suivi du tsunami, la centrale a perdu toutes ses sources électriques et ses moyens de refroidissement, qui ont conduit à une situation incontrôlable. Quels enseignements en tirer ?

Le séisme : A Fukushima, le séisme de niveau 9 a vraisemblablement commencé par endommager de nombreuses canalisations, indispensables aux arrivées d’eau permettant le refroidissement du cœur des réacteurs, ainsi que des piscines de combustible. De surcroît, il a stoppé l’arrivée externe d’électricité, reprise automatiquement par les systèmes de secours diesel et batteries. La centrale n’avait été dimensionnée que pour séisme de niveau 7.

Que se passerait-il en France ? La centrale de Fessenheim, qui a démarré en 1977, avec les règles de sûreté de l’époque, a été dimensionnée en référence au séisme de Bâle (18 octobre 1356), alors évalué à 6,9 – équivalent au séisme d’Izmit (Turquie) en 2000. On sait qu’il a depuis été réévalué à la hausse, de l’ordre de 7,2. Augmentation qui peut paraître minime mais en fait correspond à une énergie dégagée 9 fois plus forte. On peut donc craindre, en cas de séisme, un endommagement de même type qu’à Fukushima : canalisations hors d’usage, capteurs (de niveau d’eau, de température, de pression…) hors service, parois et pompes ébranlées… Et rupture de l’alimentation externe en électricité...

Le tsunami : A Fukushima, la vague a achevé le travail de destruction. Elle a noyé les diesels, bouché et cassé les canalisations de prise d’eau (qui peuvent faire plus d’un mètre de diamètre). En France, pareille vague pourrait survenir de multiples manières. A Fessenheim, s’il y a rupture du (ou des) barrage(s) en amont de la centrale, située 15 m en-dessous du niveau du canal de prise d’eau, une vague pourrait provoquer des dégâts majeurs. En particulier, noyage de toutes les pompes et des diesels. Comment les opérateurs pourraient-ils alors réagir ?

De fait, pareil noyage des pompes à déjà eu lieu, à la centrale du Blayais lors de la tempête de fin décembre 1999. Heureusement, l’une d’elles a continué à fonctionner et les diesels aussi. Mais une situation aussi dangereuse peut être redoutée, notamment à Flamanville. M. Jacques Fos, vice-président de la Commission locale d’information (CLI) de cette centrale a ainsi fait remarquer que les diesels prévus pour l’EPR, actuellement en construction, pourraient être submergés par une vague qui dépasserait le niveau de la plate-forme prévue à 12m au-dessus du niveau de l’océan. Et il a suggéré de remonter ces diesels en haut de la falaise. Ceci sera-t-il accompli ?

Ce grave problème de vagues (sur les fleuves, rivières, canaux ou océan) qui déferleraient sur une centrale pourrait se poser dans bien d’autres endroits, notamment à Golfech sur la Garonne, à Gravelines dans la Manche, sans oublier les 14 réacteurs de la vallée du Rhône.

L’explosion hydgogène: A Fukushima, le dénoyage du combustible dans les cœurs des réacteurs et dans les piscines, a conduit à l’émission d’hydrogène, avec les explosions ultérieures (réacteurs 1,3, 2) et les incendies (piscines 3 et 4) que l’on sait.

Que se passerait-il en France ? Pourrait-il y avoir des explosions du même genre ? Les réacteurs à eau pressurisée français sont désormais équipés de « recombineurs passifs » - appareillages destinés à piéger l’hydrogène, à condition que ce dernier ne s’accumule pas dans certaines zones fermées non équipées. Rappelons que les bâtiments réacteurs sont de gigantesques enceintes, d’un volume de plusieurs dizaines de milliers de m3 (de 46 000 m3 à Fessenheim à plus de 50 000 m3 dans des centrales plus récentes). L’explosion hydrogène reste également à redouter dans les bâtiments combustibles en cas d’endommagement des piscines, conduisant à un dénoyage rapide, des combustibles en cours de refroidissement. Notons également que sur nos 58 réacteurs les piscines ne sont pas bunkerisées.

1) La bombe, celle d’Hiroshima, a produit de l’ordre du kilo de produits de fission, alors que dans un réacteur nucléaire les produits de fission présents sont de l’ordre de la tonne. Rappelons une évidence : une bombe, par définition, est faite pour tuer (100 000 morts instantanément -voire plus selon la puissance-), ce n'est pas la finalité de conception d’un réacteur. Pour les précisions techniques, consulter le livre « Les irradiés de Béryl », par Louis Bulidon, paru ce mois de juin, aux éditions Thaddée.

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Source : Sciences et Avenir

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Les rejets de césium 137 à Fukushima 168 fois plus importants qu'à Hiroshima


La quantité de césium radioactif dégagée depuis le 11 mars par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) est 168 fois plus importante que celle dispersée en un instant par la bombe atomique d'Hiroshima, a affirmé jeudi un journal nippon.

Selon le Tokyo Shimbun, qui dit s'appuyer sur des estimations du gouvernement, les réacteurs endommagés par un tsunami géant ont dégagé jusqu'ici 15.000 terabecquerels de césium 137 au fil des mois.

En août 1945, la bombe atomique larguée par l'armée américaine au-dessus de la ville d'Hiroshima (sud-ouest) avait relâché instantanément dans l'atmosphère 89 terabecquerels de cet isotope dont la période radioactive est de 30 ans, a ajouté le journal.

"En théorie, la quantité de césium 137 échappé de la centrale de Fukushima est donc 168,5 fois plus importante que celle de la bombe américaine", a-t-il souligné, en affirmant que cette estimation avait été calculée par le gouvernement à la demande d'une commission du Parlement.

Mais là s'arrête la comparaison, car la bombe A a fait 140.000 morts, tués immédiatement par la chaleur ou le souffle de l'explosion, ou dans les mois suivant à cause des effets des radiations, alors que l'accident de Fukushima n'a causé jusqu'ici aucun décès.

Le gouvernement juge d'ailleurs "non rationnel" de comparer ainsi la contamination radioactive d'une centrale nucléaire avec celle d'une arme atomique destinée à tuer.

La même comparaison révèlerait que l'explosion du réacteur de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 a dispersé dans l'environnement 900 fois plus de césium 137 que la bombe d'Hiroshima, si l'on s'en réfère aux évaluations de l'Institut français de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN).

Après l'éclatement de la crise nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi (exploitée par Tepco), la plus grave depuis celle de Tchernobyl, les autorités japonaises ont décrété une zone d'évacuation obligatoire dans un rayon de 20 kilomètres autour site.

Plus de 85.000 personnes vivent depuis plus de cinq mois dans des centres d'accueil ou des logements préfabriqués, sans aucune certitude de retrouver un jour leur habitation.

Sciences et Avenir 25/08/2011

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