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Des oursins d’élevage bientôt dans nos assiettes ?

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Des oursins d’élevage bientôt dans nos assiettes ?




Pour obtenir des oursins pleins et donc comestibles, un partenariat s’est mis en place dans le Var afin de faire grossir ces échinodermes en bassin. Un projet inédit qui permettrait notamment de préserver cette espèce très convoitée, en réduisant sa pêche.

Pour la première fois, une ferme aquacole d’affinage d’oursins doit voir le jour. Prévu pour 2013, ce projet dont le comité local des pêches du Var et l'institut océanographique Paul-Ricard sont à l’origine, devrait être implanté sur l’île privée des Embiez, au large des côtes varoises. Le Fonds européen pour la pêche apporte également son soutien financier à cette entreprise.

Concrètement, il est ainsi prévu qu’après avoir été prélevés en milieu naturel, les oursins soient placés durant deux à trois mois dans des bacs destinés à favoriser leur développement. Il faudra alors notamment trouver l'algue la plus adaptée à l'oursin pour sa croissance en bassin. "Au lieu de pêcher des oursins et de les vendre en l'état, l'idée est de parvenir à faire des oursins matures aux gonades parfaites, dans l'intérêt du consommateur et du vendeur qui pourra les vendre à un prix supérieur", explique Yvan Martin, directeur de la recherche à l'institut.

Une initiative pour protéger les oursins ?

Mais s’il y a là un intérêt commercial évident, l’initiative vise également à protéger une ressource "très fluctuante, qui n'est pas en danger mais est à surveiller". C’est du moins ce qu’affirme M. Ravez, pêcheur d’oursins depuis plus de 20 ans et qui plonge de six à huit heures par jour en mer entre novembre et avril à la recherche de ces précieux fruits de mer. "D'un point de vue écologique, comme l'oursin se vendra plus cher, on en pêchera moins pour le même bénéfice", assure de son côté le biologiste marin Sylvain Couvray. Autre avantage : bien pleins, ces échinodermes, qui se vendent aujourd'hui à la douzaine au prix de six euros, pourraient être dégustés en moindre quantité.

Toutefois, il parait peu probable qu’avec d’excellents revenus à la clé, les pêcheurs s’arrêtent là et s’en tiennent à leurs bénéfices initiaux. Christian Decugis, président du comité local des pêches, se montre d’ailleurs très prudent face à ce projet qui pourrait également signer "la fin de l'oursin". En effet, en incitant à les ramasser en grand nombre pour les commercialiser sans s’en tenir à la période de pêche comme c'est le cas actuellement, les oursins pourraient rapidement disparaître. Comme le relève par ailleurs Patricia Ricard, aujourd’hui présidente de l'institut créé en 1966 par son grand-père, "la mer n'est pas distributrice de tapas, ce n'est pas un réservoir sans fonds, mais une réserve de vie à gérer, et le pêcheur va inévitablement devenir éleveur".

Des lâchers d'oursins issus de FIV

En parallèle, pêcheurs et scientifiques testent depuis plusieurs années une autre technique pour parvenir à une "activité durable". Il s’agit de lâcher en mer de jeunes oursins d'à peine un millimètre, nés par fécondation in vitro dans l'écloserie polyvalente de l'institut océanographique, indique Sciences et Avenir. Inaugurée en 2009, c'est la première du genre, assure son responsable Philippe Aublanc. Y sont également cultivées les algues destinées à les nourrir et ses minuscules animaux sont étudiés dans le cadre de recherches sur cette espèce menacée.

En 2010, un premier essai de repeuplement a eu lieu et plus d'un million de larves ont été introduites. Reste à mesurer l'efficacité de l'opération en pratiquant un test génétique qui permettra de déterminer si les oursins retrouvés sur place proviennent bien de l'écloserie.



.Maxisciences 16/08/2011

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