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Une association saisit la Commission Européenne pour sauver le grand tétras

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PARIS, 28 juil 2011 (AFP) - L'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) a indiqué jeudi avoir saisi la Commission européenne au sujet de la stratégie française en faveur du grand tétras, estimant notamment que le ministère de l'Ecologie avait "falsifié" le document.

Gros coq de bruyère, le grand tétras a disparu des Alpes françaises depuis 2000. Aujourd'hui, il reste quelque 4.500 spécimens présents en petite population dans les Pyrénées, où il est toujours chassé, ainsi que dans les Vosges et le Jura."En 2009, la France sétait enfin engagée à protéger ses dernières populations de grands tétras, en faisant rédiger sa stratégie nationale (...) mais, lors du Conseil national de protection de la nature et lors de la consultation publique, le ministère a présenté une version falsifiée du document", affirme l'association dans un communiqué.

Pour Pierre Athanaze, président de l'Aspas et coordinateur de la stratégie grand tétras, le ministère "n'a pas respecté le consensus du groupe de travail" notamment sur le sujet de l'encadrement de la chasse de cette espèce. "On a découvert au moment de la présentation publique que le document avait deux pages de changées sur la protection de l'oiseau", a-t-il affirmé. Avec cette nouvelle version, "les chasseurs vont faire ce qu'ils veulent", fustige l'association, qui a saisi la Commission européenne mardi.

Le ministère de l'Ecologie a démenti une "falsification" mais reconnu une "erreur d'attention" en précisant que le nouveau document aurait dû faire apparaître "clairement" le fait que ses services avaient "fait un arbitrage" sur la question de la chasse par rapport au document initial. "Les choix ont été discutés dans de multiples groupes de travail, il y a un moment où il est de notre responsabilité d'arbitrer", explique le ministère. "Nous pensons que, avec ce plan, nous répondons à l'objectif de restauration de la population de grands tétras", selon la même source.



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Dans son marchandage pré-électoral avec le monde de la chasse, le ministère de l’Écologie vient de sacrifier les derniers grands tétras ou « coqs de bruyère» dans l’espoir de quelques voix de plus.

En effet, en 2009 la France s’était enfin engagée à protéger ses dernières populations de grands tétras, en faisant rédiger sa stratégie nationale en faveur du grand tétras par les associations spécialisées* dans la protection de cet oiseau symbole de nos forêts sauvages.
De façon bien peu habituelle, lors du Conseil National de Protection de la Nature et lors de la consultation publique, le ministère a présenté une version falsifiée du document. Lors de sa rédaction, il avait pourtant fait l’objet d’une large concertation avec les différents acteurs de ce difficile dossier et avait été validé par le Muséum National d’Histoire Naturelle et par le GEOC (Groupe d’Étude des Oiseaux et de leur Chasse).

La population pyrénéenne de grands tétras a perdu plus de 70% de ses effectifs depuis 1960 ! Tous les spécialistes de cette espèce ont tiré le signal d’alarme depuis bien longtemps. Pourtant la France reste le seul pays d’Europe occidentale où le grand tétras est encore chassé ! Et dans la version que le ministère de « l’’Écologie » vient offrir aux chasseurs cette chasse sera encore moins bien encadrée qu’elle ne l’était jusqu’à maintenant !

Les bonnes intentions affichées par le ministère de l’Écologie lors de la présentation de sa seconde « Stratégie Nationale pour la biodiversité » se sont envolées. Cela, seulement quelques semaines après son renoncement au renforcement de la population d’ours dans ces mêmes Pyrénées.
Devant cette mauvaise foi, et les très graves répercussions que cela aura pour l’avenir de cette espèce garante d’un bon état de nos forêts, l’ASPAS n’a pas d’autres choix que de saisir, une nouvelle fois, la Commission Européenne.

La France se doit de respecter ses engagements pour la préservation de notre patrimoine commun. Le grand tétras des Pyrénées est une sous-espèce qui n’est présente qu’en France, en Espagne et en Andorre. Ces deux derniers pays ayant depuis très longtemps décidé de protéger intégralement cette espèce. Mais leurs efforts sont compromis par la France qui, non seulement, fuit ses responsabilités, mais participe ainsi, en toute connaissance de cause, à l’extinction de l’espèce !

Cela pour une poignée de bulletins de vote !

La France a été condamnée, il y a quelques mois, par la Cour de Justice de l'Union Européenne, pour n’avoir pas agi pour sauver ses derniers grands hamsters. Elle encourt à nouveau une condamnation. Une de plus !

Protection des Animaux.org / ASPAS juillet 2011

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