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"The Island President": un combat singulier contre le changement climatique

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"The Island President": un combat singulier contre le changement climatique


Mohammed Nasheed, élu président des Maldives après 20 ans de dictature, a jugé en arrivant au pouvoir que la conquête de la démocratie serait inutile si son pays, 1.200 îles au niveau de la mer, disparaissait sous les eaux.

C'est ce combat singulier d'un petit chef d'Etat contre le changement climatique que suit le documentaire "The Island Président" du Britannique Jon Shenk, présenté ce week-end au festival international du film de Toronto (TIFF).

Les deux hommes sont venus ensemble présenter le film: "J'ai voulu miser sur la transparence. Et comme nous avons des moyens limités j'ai aussi pensé que ce film m'aiderait à faire passer mon message", confie dimanche à l'AFP le président Nasheed, à trois mois de la prochaine conférence sur le climat de l'ONU, en décembre à Durban. "0n ne peut pas se permettre d'abandonner".

Pour Jon Shenk, déjà auteur d'un documentaire remarqué sur les réfugiés du Soudan du Sud (Lost Boys of Sudan), c'est à la fois "l'avènement de la démocratie dans ce pays 100% musulman et ce long combat" pour le climat qui justifiait la démarche.

Opposant résolu, arrêté douze fois, torturé, contraint à l'exil, M. Nasheed met depuis son élection en 2008 la même détermination opiniâtre à combattre les climato-sceptiques et l'apathie des grands pollueurs qu'il lui en fallut pour venir à bout de l'ancien régime d'Abdul Gayoom.

Elu à 41 ans, il a fait de la lutte contre le changement climatique l'axe prioritaire de sa politique tant la survie des siens en dépend, qu'il s'agisse des revenus de la pêche ou de l'érosion des côtes.

Au rythme actuel, les Maldives risquent la submersion dès 2050. Et déjà la protection des îles contre la montée des eaux, par l'édification de murs et de barrières, absorbe des crédits qui n'iront ni à l'éducation ni à la santé.

Avant le sommet de Copenhague en décembre 2009, tout est bon pour convaincre les grands d'agir. Pas seulement les Etats-Unis ou l'Europe, mais aussi les grands pays émergents, énormes consommateurs d'énergies polluantes pour alimenter leur croissance.

Nasheed va donc tirer par la manche la Chine, l'Inde, le Brésil. La caméra de Jon Shenk le suit partout, jusqu'au siège de l'ONU, à New York, où il essaie de convaincre ses pairs de saisir une chance historique dans la capitale danoise.

Il tient même un conseil des ministres sous la mer, devant les caméras, et devient le héros des ONG.

A Copenhague, plus de 120 chefs d'Etat sont réunis sous l'égide de l'ONU. Les négociations s'enlisent dans un face-à-face entre Chinois et Américains.

Au bout de la nuit, après 48 heures sans sommeil, le président des Maldives avec le soutien des autres Etats insulaires, anxieux de repartir chez eux les mains vides, font adopter un accord insuffisant. Mais accord quand même.

C'est ce parcours du combattant, l'épuisement et la lassitude, la mauvaise foi des uns, les faux espoirs que suit le film de l'intérieur. Les conciliabules, la stratégie. Petit David contre les Goliaths du reste du monde.

Deux ans après Copenhague, le président Nasheed n'en doute pas: "cet accord, il fallait le signer. Sinon c'est tout le système des Nations unies qui aurait été remis en question", estime-t-il.

"Il reste beaucoup à faire et nos chefs d'Etat devraient commencer par se débarrasser de toute cette bureaucratie, pour discuter entre eux directement".

Certes, concède-t-il, la crise impose un autre agenda actuellement. "A cause d'elle, nos leaders ont perdu leur point de vue global" sur le monde.

Mais pour Jon Shenk, "un homme qui s'est battu pendant 20 ans pour la démocratie n'est pas à un an ou deux près".

Sciences et Avenir 12/09/2011

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