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BelleMuezza

Sans retour à la bougie et sans nucléaire: un scénario alternatif pour 2050

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Pas de retour à la bougie tout en se passant de nucléaire: les énergéticiens militants de négaWatt défendent leur scénario "alternatif" montrant comment sobriété énergétique et recours massif aux renouvelables peuvent répondre aux besoins en énergie des Français d'ici 2050.

"On a des limites physiques devant nous -- l'effet de serre, la fin du pétrole +facile+, le risque nucléaire -- et il ne faut désormais plus s'affranchir de ces limites, sinon on reste sur des choix économiques à court terme", expose Thierry Salomon, président de négaWatt, qui présentait jeudi son scénario 2011-2050.

Ce travail de prospective intervient alors que le gouvernement vient de mettre en place une commission d'experts sur les scénarios énergétiques de la France, dont ceux tablant sur "une sortie progressive du nucléaire à horizon 2050".

"Le Français du scénario négaWatt ne vit pas dans la privation (...) Il ne consomme pas moins, mais mieux", rassure d'emblée l'association.

Dans ce scénario, bâti par un "noyau d'experts et de praticiens de l'énergie", l'association part des besoins énergétiques estimés des Français pour proposer ses solutions et composer, en 2050, son bouquet énergétique "durable".

Pour négaWatt, avant de penser aux sources de production, les maître-mots sont "sobriété" et "efficacité".

"Le plus grand gisement d'énergie n'est pas là on le pense, le pétrole, l'uranium, etc., il est tout autour de nous dans le potentiel dans la réduction de la consommation d'énergie, il y a là un champ accessible et considérable", rappelle Thierry Salomon.

"bascule presque totale vers les renouvelables"

Eteindre les ordinateurs quand les salariés ne sont pas là, réduire la climatisation la nuit, réduire la vitesse sur les routes, etc.: des mesures anodines de "sobriété" mises en place à grande échelle permettraient, estime-t-il, de réduire de 15% les consommations d'énergie par rapport à un "scénario tendanciel" reposant sur nos standards actuels de consommation.

Les mesures d'"efficacité", visant à développer des solutions techniques améliorant les rendements des systèmes de production permettraient elles d'économiser 45% d'énergie supplémentaire, selon négaWatt.

De telles économies d'énergie nécessiteraient des mesures fortes d'incitation, et d'abord dans le secteur clé du bâtiment, qui représente aujourd'hui 40% de la consommation.

En conséquence, calcule l'association, en 2050, il faudrait "environ 2,2 fois moins d'énergie que dans un scénario tendanciel pour satisfaire les besoins de la société française", ce qui permettrait alors "une bascule presque totale vers les énergies renouvelables".

L'association se défend de toute "idéologie anti-nucléaire" mais "constate que le nucléaire a toute une série de faiblesses extrêmement graves qui n'ont pas été résolues", au premier rang desquels celui des déchets.

Jonglant avec les montées en puissance envisageables des renouvelables (biomasse, vent, soleil, eau), la demande estimée des ménages français et le vieillissement des réacteurs nucléaires français qu'il faudrait, estime l'association, fermer avant leur 40e anniversaire, négaWatt suggère de fermer la dernière centrale dès 2033.

Et en 2050, selon ce scénario, la production de renouvelables représenterait 90% de l'énergie nécessaire aux Français, réduisant les énergies fossiles -- 70% aujourd'hui -- à moins de 10%.

Quant au coût de cette "transition énergétique", négaWatt ne livre pas de chiffres.

Mais pour l'association, la question à se poser "ce n'est pas combien coûte le scénario négaWatt, mais la comparaison entre ce dernier et le scénario sans rien faire..."

Sciences et Avenir 29/09/2011

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