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Le bruant ortolan : un oiseau menacé encore victime du braconnage en France

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Allain Bougrain-Dubourg et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dénoncent le braconnage du bruant ortolan (Emberiza hortulana) en France. Ce petit oiseau est une espèce menacée, qui continue à être chassée, principalement dans les Landes. Il est capturé et engraissé avant d'être mangé.

un ortolan capturé, prêt à être engraissé (photo LPO).

Voir toutes les photos sur Maxisciences (2009)

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La Commission européenne demande à la France de répondre sur le cas de l'ortolan, un oiseau migrateur qui fait partie des espèces protégées mais qui continue à faire l’objet de braconnage dans les Landes.

Depuis 10 ans, l’ortolan, un oiseau migrateur qui ressemble à un petit moineau, fait partie des espèces protégées. Il continue néanmoins à être victime de braconnage dans les Landes comme l’indiquent les défenseurs des oiseaux. Cette fois-ci, Bruxelles a donc décidé de s’intéresser à la question et a demandé à la France de réagir.

"Le 25 janvier dernier, la Commission européenne a fait parvenir une mise en demeure aux autorités françaises au motif qu’elles ne luttent pas contre le braconnage et le trafic très lucratif du bruant ortolan (Emberiza hortulana)", a expliqué à l'AFP Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). "Pour nous c'est une grande victoire. On a apporté toutes les preuves pour dénoncer un braconnage organisé et attester qu'il n'y a pas de lutte contre ce braconnage", indique M. Athanaze, qui est à l'origine de la plainte.

Selon lui, depuis plusieurs années et "à la demande de quelques élus influents, une tolérance totalement illégale permet aux braconniers landais de capturer vivant ce migrateur lors de son long voyage, pour la consommation". Il affirme qu’"avant de finir dans l'assiette, l'oiseau est attrapé, engraissé pendant trois à quatre semaines, dans le noir complet, puis noyé dans un verre d’Armagnac avant d'être vendu environ 100 euros pièce à des restaurateurs".

Néanmoins, ce ne serait pas une première car, comme le rappelle le défenseur des animaux, "la France avait déjà été condamnée en 1998 pour la non protection de l’ortolan puis une nouvelle fois en 1999 à une astreinte de 142.425 euros par jour pour mauvaise foi avérée". De son côté, la Ligue de la protection des oiseaux, qui a mené le 8 septembre dernier une action dans les Landes contre les braconniers qui tendent des pièges, estime que 30.000 ortolans sont capturés chaque saison.


MAXISCIENCES 10/3/2013

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C'est un petit oiseau chanteur, mesurant de 16 à 16,5 centimètres de longueur, pour une envergure comprise entre 24 et27 centimètres et une masse allant de 19 à 27 grammes. Le mâle a le dessous du corps rosâtre, la poitrine et la tête verdâtre, la gorge jaune, le dos brun-roux rayé de noir, les ailes brun-noir liserées de roux et coupées transversalement de deux fines barres blanches, le bec rose à marron clair et les pattes roses à brun jaune. Un cercle orbital jaune entoure chaque œil marron foncé. La femelle est plus terne que le mâle. Le plumage hivernal est également beaucoup plus terne et clair.

Grand migrateur, il peut facilement parcourir plus de 7 000 km, il passe l'été dans de nombreux pays d'Eurasie, du sud de la Scandinavie au sud de l'Espagne et en Turquie,Iran, Afghanistan, à l'est jusqu'en Russie et en Mongolie. En France, le Bruant ortolan est commun dans le Midi. Il ne se trouve pas en Angleterre, ni dans la moitié ouest de la France, l'ouest de l'Allemagne et au nord de la Russie. Le Bruant ortolan migre en automne au Proche-Orient (Iran et Arabie notamment) et en Afrique, notamment duSénégal à l'Éthiopie et au sud du Sahara.


Le Bruant ortolan habite les régions rocheuses, dans les fourrés, les vergers, les prairies, les champs et les vignobles jusqu'à 2 000 mètres d'altitude. Il hiverne notamment dans les savanes. Son régime alimentaire est constitué de graines et de petits invertébrés.


Lorsqu'il fait suffisamment chaud, le couple construit un nid de végétaux dans un endroit protégé et y pond de 4 à six œufs blanchâtres, mouchetés de brun. Leur taille a pour valeurs extrêmes : 18,0-22,5 millimètres × 14,3-17,0 millimètres. Ils défendent le nid chacun leur tour et ne le laissent jamais sans surveillance. C'est la femelle qui s'occupe de l'incubation durant 12 à 13 jours. Les petits quittent le nid à l'âge de 13 jours.


Espèce menacée : L'espèce est en diminution dans au moins dix pays d'Europe. On estime la population totale à 400 000 / 600 000 couples. En France, il a disparu de 17 départements entre 1960 et 1990 et diminué dans 7 autres départements. En 1992, la population française d'ortolans était estimée à 15 000 couples. Elle est certainement nettement moins nombreuse aujourd'hui puisque l'espèce a disparu de nombreuses régions où elle était autrefois présente.

Le bruant ortolan a été désigné «oiseau de l'année» en 1984 par les ornithologues européens, et un symposium lui a été consacré en 1992 à Vienne.

Les raisons avancées pour la très forte régression de l'espèce en Europe sont la dégradation de son habitat, la réduction des lieux de nidification (changement de paysage agricole), et le braconnage (qui était responsable du prélèvement d'environ 50 000 oiseaux par an, soit 10 fois la population d'ortolans en Allemagne, Belgique et Hollande).

Le bruant ortolan est une espèce protégée en France depuis 1999: l’article L411-1 du Code de l’Environnement et l’arrêté du 29 octobre 2009 établissent qu'à ce titre sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction d’individus ainsi que, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. Les articles L415-3 et L428-9 précisent que les infractions à ces dispositions sont passibles d’un an d’emprisonnement, de 15 000 €d’amende et de la confiscation des instruments de chasse (incluant les véhicules le cas échéant).

Pourtant, en Aquitaine et notamment dans le département des Landes, l'espèce reste abondamment capturée à la fin de l'été à l'aide de matoles et d'individus captifs ("appelants") dont la voix sert d'attractif. Une fois ainsi capturés vivants, les ortolans sont maintenus en captivité pendant plusieurs semaines pour être engraissés. Ils sont finalement tués (le plus souvent par noyade), éventuellement vendus, et consommés.


[b]CLIQUEZ ICI|/b] pour lire la totalité de l'article et ainsi apprendre que certains hommes politiques sont cités.


Ortolan femelle / Wikipedia / Domaine Public

Ortolan mâle / Wikipedia / Domaine public
WIKIPEDIA mars 2013

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BORDEAUX - Chassé depuis des lustres dans les Landes, officiellement protégé depuis 14 ans, l'ortolan, minuscule passereau migrateur objet de fantasmes gastronomes, est au coeur d'une empoignade renouvelée entre chasseurs, écologistes et politiques, dont l'Europe se mêle de plus en plus.

Pour les défenseurs de cette chasse traditionnelle, c'est un tout petit dossier, mais emblématique d'une culture locale. Pour les protecteurs des oiseaux comme la LPO, c'est la loi bafouée, à un degré tout simplement étonnant d'un point de vue républicain.

Reste que le bruant ortolan (emberiza hortulana) est chassé -pas chassé, braconné, corrige la Ligue de protection des oiseaux- chaque fin d'été, entre mi-août et mi-septembre, par quelques centaines à un millier de personnes dans le département des Landes.

Un congénère appelant et une petite cage grillagée (la matole), qui se rabat, permettent de piéger l'oiseau vivant. Car vivant il doit être, pour être engraissé quelques semaines, noyé dans l'armagnac et cuisiné. Puis croqué d'un seul trait, chair, os, viscères, dans un lent rituel culinaire. François Mitterrand adorait cela, Jacques Chirac aussi, se souvient le chef 3 étoiles landais Michel Guérard, qui se rappelle en avoir servi au maréchal Tito.

C'est une tradition, toute une mise en scène de dégustation, qui en faisait un véritable culte culinaire landais, explique le cuisinier. J'en ai mangé bien sûr à une époque, c'est absolument délicieux, une viande grassouillette, blanche, juteuse, haute en goût, même si ce n'est pas partagé par tous.

Mise en demeure début 2013 par Bruxelles sur le sort de l'ortolan protégé, la France, indique le ministère de l'Ecologie, a transmis les éléments de réponse confirmant à la Commission européenne la volonté de l'Etat de faire respecter l'interdiction du braconnage et la stricte protection de l'ortolan.

En clair, a expliqué à la mi-mars la ministre Delphine Batho aux fédérations de chasseurs réunies en congrès national à Paris, la France ne demandera pas de dérogation pour l'ortolan, comme elle pourrait le faire en théorie.

Car l'Europe, les écologistes européens, regardent de plus en plus ce dossier. Chaque été, la LPO, mais aussi désormais des militants notamment allemands ou italiens du CABS (Committee against Birds Slaughter) réalisent des actions qui vont du relevé de pièges, au dépôt de plainte, en passant par la libération d'oiseaux et la destruction de pièges. Avec un risque de confrontations qui commence à inquiéter.

On sait que ce n'est pas simple pour les autorités, mais ce n'est pas notre problème, note Olivier Le Gall, de la LPO-Aquitaine. Notre problème, c'est que la loi s'applique sur le territoire français, et notamment quand elle met en péril une espèce menacée, souligne-t-il.

Des procès-verbaux sont bel et bien dressés, du matériel de chasse saisi. Il y a une réponse pénale, assure-t-on de source judiciaire, évoquant une douzaine de procédures par an dans les Landes. Mais on ne poursuit que ce qui nous parvient.

La tolérance préfectorale est stupéfiante, s'étranglent les écologistes. Et le comptage au coeur des débats. Pour les chasseurs, les 30.000 oiseaux capturés par an légitiment une dérogation, car ce chiffre est largement en deçà de l'effet négligeable, la chasse touchant selon eux moins de 1% de la population d'ortolans et ses pratiquants étant de toute façon vieillissants.

La Fédération départementale des chasseurs des Landes a d'ailleurs proposé un plan bouilleur de cru, c'est-à-dire qu'au fur et a mesure que les gens disparaissent, le poste disparaîtrait et, petit à petit, cela s'éteindra, explique son président Jean-Roland Barrère.

Pas question pour la LPO, car, estime-t-elle, cela risque de s'arrêter non quand les pratiquants vont s'arrêter, mais quand il n'y aura plus d'ortolans. Car c'est une population (d'oiseaux) qui va vraiment mal.

Aussi on va compter, ou recompter, les ortolans. Une nouvelle étude vient d'être mandatée, sous l'égide du Muséum national d'histoire naturelle, cofinancée par le Conseil général des Landes, sur trois ans. D'ici là? Interdiction officielle, ou tolérance discrète, selon comment on voit les choses.

Sauf que la donne a peut-être changé. Quand la Commission européenne va jusqu'à la mise en demeure, elle abandonne rarement, prévient Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), à l'origine de la plainte.

ROMANDIE 1/4/2013

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