BelleMuezza 0 Posté(e) le 13 octobre 2011 Il vit 10 fois plus longtemps que ses cousins rats et souris et ne souffre pas du cancer.. Pour mieux connaître les secrets du rat taupe nu, des scientifiques ont séquencé son ADN. La branche du rat taupe nu se serait séparée de celle des rats et des souris il y a 73 millions d'années, d'après la comparaison des génomes. (Barshop Institute for Longevity and Aging Studies/The University of Texas Health Science Center San Antonio)Il n’a pas le physique idéal du petit rongeur de compagnie et pourtant... Le rat taupe nu a un énorme avantage : sa longévité. 30 ans en moyenne en captivité, contre 2 à 3 ans pour une souris. Cette étonnante espérance de vie, conjuguée à l’absence de cancers, ont fait du rat taupe un sujet d’étude de premier ordre pour les scientifiques –à défaut d’être la coqueluche des foyers.Un équipe internationale de chercheurs (États-Unis, Chine, Corée, Danemark) publie ainsi aujourd’hui dans la revue Nature la séquence génétique du rat taupe nu (Heterocephalus glaber). Avec l’ADN du petit rongeur africain en main, les scientifiques ont commencé à chercher les clefs de son métabolisme.Une reine et un harem de mâlesLe rat taupe nu, rongeur glabre à la peau claire et fripée, creuse des galeries et vit dans l’obscurité de colonies souterraines, dans des régions arides de l’Est de l’Afrique (Kenya, Éthiopie, Somalie, Érythrée). Avec ses jolies dents qui se croisent devant son museau, il se nourrit de tubercules au goût amer. Le mode de vie des colonies s’apparente à celui des fourmis ou des termites : une reine assure la reproduction, avec quelques mâles choisis. Les autres membres de la colonie ont donc abandonné toute vie reproductive (et donc sexuelle). Autre différence majeure avec l’immense majorité des mammifères : le rat taupe n’est pas capable de produire la chaleur dont son corps a besoin. Sa température corporelle peut descendre très bas et le rat nu doit alors remonter près de la surface pour se réchauffer.Air viciéCe qui fascine les biologistes, c’est non seulement la longévité des rats taupes, mais aussi le fait qu’ils survivent dans un air chargé de CO2 et pauvre en oxygène. Et surtout qu’ils ne développent pas de cancer spontanément malgré leur grand âge, ni en laboratoire lorsqu’on tente d’implanter des cellules tumorales. Les chercheurs ont déjà commencé à identifier des gènes liés à l’adaptation à un milieu pauvre en oxygène, au vieillissement ou à la lutte contre les cellules cancéreuses (via une protéine "suppresseur de tumeur"). Le travail d’analyse se poursuit. Même s’il est peu probable que l’ADN du rat taupe nous fournisse dans un délai raisonnable les clefs d’une vie encore plus longue et délivrée du cancer, ce génome constitue un modèle unique pour la recherche biomédicale. Sciences et Avenir 13/10/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites