BelleMuezza 0 Posté(e) le 12 novembre 2011 ... Située au point le plus bas du globe (-423 mètres sous le niveau de la mer), la mer Morte est un haut lieu touristique chargé d'histoire biblique, dont Israël et la Jordanie exploitent les ressources, tandis que les Palestiniens en sont privés du fait de l'occupation israélienne.Mais ce lac salé est menacé d'assèchement. Selon les experts, à défaut de mesures urgentes, il pourrait disparaître d'ici 2050. Chaque année, son niveau baisse d'un mètre et, à certains endroits, son rivage recule de plus d'un kilomètre.La faute en revient aux pompages dans le Jourdain effectués en permanence par Israël, la Syrie et la Jordanie, pour irriguer leurs cultures et fournir de l'eau potable.... Réputée pour ses vertus thérapeutiques, cette mer se réduit comme une peau de chagrin. Ses eaux salines ont perdu un tiers de leur volume depuis les années 1960.La situation est encore aggravée par la baisse du niveau des nappes phréatiques qui alimentent aussi le lac salé, les paysans privés des eaux du Jourdain se résignant à creuser des puits.D'ambitieux projets de sauvetage, dénoncés par les écologistes, pour faire remonter le niveau du lac salé par un canal d'eau de mer de 200 km le reliant à la mer Rouge ont bien été mis à l'étude, mais ils semblent s'enliser depuis plusieurs années.Sciences et Avenir 12/11/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 13 décembre 2011 Des forages dans les fonds de la mer Morte révèlent qu’elle s’est déjà asséchée dans le passé. Un avertissement pour les années à venir, compte tenu du réchauffement climatique.Une analyse de forages des sédiments profonds de la mer Morte, présentée lors de la réunion annuelle de l’American Geophysical Union (1), révèle que ce lac d’eau salée a déjà disparu au moins deux fois par le passé, à l’occasion d’une période de hausse des températures terrestres. Les experts avertissent que les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets, les projections climatiques indiquant que la région du Proche-Orient subira particulièrement les effets du réchauffement actuel, stress hydrique à la clé.Le carottage des fonds de la mer Morte a été réalisé sur deux sites fin 2010, dont l’un situé dans la partie la plus profonde, près du centre. Les sels qui précipitent et se déposent au fond de la mer Morte pendant les saisons sèches annuelles contiennent des isotopes d'uranium qui permettent aux chercheurs de dater les couches de sédiments non seulement d'année en année, mais aussi saison par saison. Ils peuvent ainsi reconstituer le passé climatique de la zone. Quand il y a une période de sécheresse, les dépôts de gypse et de sels sont plus importants. A partir de ces dépôts, les chercheurs peuvent extrapoler la composition de l’eau, estimer les vents dominants et la température moyenne.Lors du forage, les chercheurs sont tombés à deux reprises sur des niveaux composés de minuscules cailloux similaires à ceux trouvés sur les plages, qui indiquent que la mer était complètement asséchée. Les carottes sédimentaires n'ont pas encore été précisément datées, mais ces événements pourraient coïncider avec la fin de la dernière période glaciaire il y a 13 000 à 14 000 ans, et à une période interglaciaire précédente il y a environ 125.000 ans.Comme la mer d’Aral et le lac Tchad, la mer Morte a perdu, ces cinquante dernières années, le tiers de sa superficie. Le dessèchement est tel qu’une large bande de terre craquelée la scinde désormais en deux bassins distincts. L’hypothèse d’une disparition complète de cette dernière devient encore plus plausible avec les résultats de cette étude. D’autant plus qu’à l’époque, le peuplement de cette région était très clairsemé et ne constituait pas une pression écologique supplémentaire.Aujourd’hui, le Jourdain, principale source d’approvisionnement en eau douce, est largement détourné à des fins agricoles et les usines de production de sel sont aussi une cause importante d’évaporation de l’eau. Les scientifiques ont conclu leur conférence en lançant un appel en faveur de mesures de sauvegarde de cette étendue d’eau.Sciences et Avenir 12/12/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 28 avril 2012 La baisse rapide du niveau de la Mer Morte, très préoccupante actuellement, n'est pas un phénomène nouveau : elle a déjà eu lieu dans un passé lointain, ce qui entraîna son assèchement complet. C'est du moins le résultat auquel a récemment abouti un projet de forage international auquel ont participé, entre autres, des chercheurs de l'Institut des Sciences de la Terre Fredy and Nadine Herrmann à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Ces recherches ont ouvert une fenêtre sur l'histoire climatique et sismique de la mer Morte, en remontant le temps sur plusieurs centaines de milliers d'années. Ce projet a mis en évidence qu'il y a environ 125 000 ans, le lac s'était asséché presque entièrement à la suite d'un changement climatique. Cette découverte suscite l'inquiétude quant à la situation actuelle de la mer Morte - le point le plus bas sur la terre - dont la dangereuse baisse de niveau est en grande partie la conséquence de l'activité humaine. Une plateforme spéciale a été amenée en Israël spécialement pour ce projet, comportant notamment un équipement destiné à récolter des échantillons sédimentaires du plancher lacustre. Les travaux de forage ont duré de Novembre 2010 à Mars 2011, et ont exploré deux sites différents : le centre du lac à une profondeur de 300 mètres, et le rivage près d'Ein Gedi. Ils ont été dirigés, entre autres, par les Profs Mordechai Stein (Université Hébraïque de Jérusalem) et Zvi Ben-Abraham (Université de Tel Aviv). La Mer Morte est un lac salé situé dans une profonde dépression tectonique : le bassin de la mer Morte. Celui-ci est endoréique, c'est-à-dire que l'eau de la mer Morte ne s'écoule pas vers l'océan et est évacuée uniquement par évaporation. Depuis des centaines de milliers d'années, le Jourdain et d'autres petits cours d'eau avoisinants charrient des sédiments qui se déposent au fond du lac : ces sédiments permettent donc d'étudier l'histoire climatique et hydrologique de tout le bassin versant, et même au-delà. Par ailleurs, la dépression de la mer Morte est d'une importance capitale pour la préhistoire de l'Homme moderne, car elle se situe dans le prolongement du grand rift africain et constitue vraisemblablement le principal couloir de migration de l'homo sapiens hors d'Afrique. Une analyse préliminaire des carottes sédimentaires à mis en évidence, à une profondeur de 250 mètres sous le plancher lacustre (550 mètres sous la surface du lac), d'épaisses couches de sel couverts par des cailloux et des roches. C'est le signe distinctif d'une période où la mer Morte s'était presque totalement asséchée. Au dessus de cette séquence sel/roches, les scientifiques ont découvert un sol boueux qui indique en revanche un apport accru d'eau douce, et donc des conditions climatiques plus pluvieuses. Aujourd'hui, le niveau de la mer Morte est de 426 mètres en dessous du niveau de la mer et décroît de presque un mètre par an. La disparition du lac par le passé devrait être un signal d'alarme concernant son éventuel tarissement à l'avenir, nous avertissent les scientifiques. Alors que dans le passé, un changement climatique naturel a contribué à la "réhydratation" de la mer Morte, le niveau de celle-ci ne pourra pas remonter tant que les eaux du Jourdain continuent d'être surexploitées. Jonathan Garel, VI chercheur à l'institut Weizmann Notre Planète Info 17/04/2012 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites