BelleMuezza 0 Posté(e) le 15 novembre 2011 L’IRSN a détecté des traces d’iode-131, pour l’instant dans le nord de la France et en région parisienne, après avoir été alerté par des scientifiques tchèques. Les taux sont très faibles et sans effet sur la santé humaine mais ces traces sont tout à fait inhabituelles. « Quelque chose s’est passé quelque part » nous explique un responsable de l’IRSN.Au début du mois de novembre, des scientifiques tchèques ont noté des traces d’iode-131 dans l’atmosphère et ont alerté leurs collègues en Europe. Le 11 novembre, l’AIEA (International Atomic Energy Agency) relayait l’information dans un communiqué, parlant de « taux très bas ». L’iode-131 n’est pas radioactif longtemps puisque sa demi-période est de 8 jours, c’est-à-dire que sa radioactivité diminue de moitié les huit premiers jours (pour descendre ensuite plus lentement).Il est habituellement totalement absent dans l’atmosphère et son origine est humaine. Les centrales nucléaires en génèrent mais il reste alors confiné dans l’installation. D’autres sources de production existent pour alimenter le secteur médical, qui l’utilise en radiothérapie.Après cette alerte, en France, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a « renforcé sa vigilance », et publie d’ailleurs un communiqué sur la détection de l'iode-131 et un rapport indiquant les niveaux de radioactivité découverte, rendus publics sur le Web. « "Renforcer la vigilance" signifie que nous avons utilisé des installations de collectes d’aérosols à grand débit, normalement destinées à des activités de recherche, pour mesurer spécifiquement cet élément » explique à Futura-Sciences Didier Champion, responsable Environnement et intervention de l’institut. Il faut en effet un débit d’air très important afin de capter suffisamment d’aérosols pour détecter des radioactivités très faibles, en dessous du seuil de détection des instruments à charbon actif, de petites dimensions. Ces équipements « TGD » (très grand débit) du réseau Opera-Air avalent plusieurs centaines de mètres cubes par jour. Les filtres sont retirés puis analysés par spectrométrie gamma en principe 5 à 6 jours plus tard, pour laisser décroître l’activité des radionucléides naturels à vie courte. Pour mesurer ce pic inattendu d’iode-131, l’IRSN a effectué les mesures immédiatement après le prélèvement.Des traces ont été détectées en région parisienne et dans le Nord de la France, à Charleville-Mézières et à Bures. Pour l’instant, ces traces sont extrêmement faibles, de l’ordre de quelques microbecquerels par mètre cube (µBq/m3). Les valeurs indiquées par l’IRSN pour ses prélèvements terminés les 9 et 10 novembre) sont de :5,7 µBq/m3 à Charleville-Mézières ;4,9 µBq/m3 à Orsay (Essonne) ;12 µBq/m3 au Vésinet (Essonne) ;0,79 µBq/m3 à Bure (Meuse), mais sur des mesures effectuées du 2 au 7 novembre.Ces niveaux ne représentent aucun risque pour la santé humaine ni pour l’environnement. L’IRSN poursuit ses mesures dans d’autres régions et tentent de remonter la piste pour comprendre d’où vient cette effluve. On pense bien sûr à la centrale Daiishi de Fukushima mais la courte vie de l'iode-131 exclut cette hypothèse. Il faudrait un dégagement très récent et massif, les taux mesurés aujourd'hui étant cent fois plus faibles que ceux relevés à l'époque de l'accident de Fukushima. « La source est en Europe centrale ou de l’est, mais nous ne savons pas où, résume Didier Champion. Les pays touchés ne l’ont pas forcément mesuré et le pays d’origine ne le sait pas forcément ou ne l’a pas encore dit. Mais quelque chose s’est passé quelque part en Europe centrale ou de l’Est début novembre. »L’origine peut être un incident dans une centrale nucléaire ou bien dans une installation de production d’iode-131 à fins médicales. « Un rejet d’iode radioactif est déjà survenu en Belgique en 2008 » rappelle Didier Champion, faisant référence à un incident à la centrale de Fleurus.L’enquête continue donc et on attend des informations venues d’autres pays qui pourront aider à remonter la piste de l’iode-131.Futura Sciences 15/11/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 18 novembre 2011 Jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé que l'iode 131 détecté dans l'air de plusieurs pays d'Europe dont la France, pouvait provenir d'un institut de Budapest en Hongrie. Le mystère est peut-être élucidé. Le 11 novembre dernier, plusieurs pays d'Europe parmi lesquelles la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, l'Autriche ou encore la Hongrie ont signalé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qu'ils avaient détecté dans l'atmosphère un taux d'iode 131 supérieur à la normale. Mardi dernier, c'était ainsi au tour de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) de révéler des traces similaires de cet élément dans l'air français. Toutefois, les autorités ignoraient tout de l'origine de l'iode 131... du moins jusqu'ici.Jeudi, l'AIEA a en effet annoncé qu'elle avait une piste : d'après l'Autorité de l'énergie nucléaire de Hongrie, l'élément radioactif pourrait provenir d'une fuite provenant de l'Institut des Isotopes situé à Budapest. Mais si l'établissement concerné a admis avoir récemment émis des quantités plus importantes d'iode-131 que d'habitude, elle a nié être l'origine de la radioactivité anormalement élevée. Son directeur Mihaly Lakatos a expliqué à l'AFP : "Les taux de radioactivité relevés en Hongrie étaient seulement un peu plus élevés à Budapest qu'ailleurs, il n'y avait pas de différence marquée... Si la source de cette radioactivité élevée avait été à Budapest, les niveaux mesurés ici auraient dû être bien plus élevés qu'à Prague qui se situe à 530 kilomètres".Si l'origine reste donc à confirmer, l'AIEA a tenu à rappeler que les traces d'iode 131 décelées ne présentaient aucun risque pour la santé. Les niveaux détectés sont en effet extrêmement bas : "l'élévation du niveau d'iode correspondrait à une exposition de 0,01 microsieverts si elle se maintenait sur un an, or l'exposition moyenne à la radioactivité ambiante est de 2.400 microsieverts par an", a précisé l'AIEA dans un communiqué.Maxisciences 17/11/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 25 novembre 2011 Il y a environ deux semaines, des quantités anormalement élevées d'iode 131, un élément radioactif, étaient décelées dans l'atmosphère. On sait maintenant que c'est une usine hongroise qui est responsable de ces rejets dont la quantité s'élève à 634 milliards de becquerels depuis janvier. Où en est-on de l’affaire de l’iode 131 qui a survolé l’Europe il y a quelques jours ? Dans un communiqué daté du début de la semaine, la Criirad, Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, s’est inquiétée de l’absence de précisions au sujet de ces émissions qui se sont produites, a-t-on appris, en Hongrie. C’est en effet un institut de production radio-isotope (Izotóp Intézet) situé à Budapest qui serait responsable de l’incident, ainsi que l’Autorité à l’énergie atomique hongroise (HAEA) en a informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué daté du 17 novembre, soit une semaine après que l’affaire fut révélée. La compagnie hongroise n’a pourtant rien mentionné sur son site Internet. Selon les indications de l’HAEA, les rejets d’iode 131 auraient eu lieu entre le 8 septembre et le 16 novembre 2011. La HAEA a expliqué que l’Institut dispose d’une autorisation de rejets annuels. Il peut ainsi dégager 1.600 milliards de becquerels (GBq) par an ! À titre de comparaison, la dose maximale admissible préconisée au niveau international s’élève à 1 millisievert, ce qui correspond à peu près – en fonction des conditions de rejets – à 279 GBq annuels. Autrement dit, les doses d’iode 131 susceptibles d’être libérées par l’institut hongrois sont largement au-dessus de la dose maximale admissible. Elles sont donc potentiellement dangereuses pour les populations avoisinantes, contrairement à ce qui avait été annoncé initialement et bien que la période de cet élément radioactif soit courte (au bout de 8 jours environ la radioactivité de l’iode 131 est divisée par deux). En un an, 634 milliards de becquerels ! L’HAEA a pu préciser les quantités d’iode qui avait été libérées : 324 GBq au cours des deux derniers mois, auxquels viennent s’ajouter 300 GBq entre janvier et mai 2011. Soit 624 GBq, ce qui est « 28.300 fois supérieur aux rejets d’iode radioactif effectués en 2009 par la centrale électronucléaire du Tricastin et 130 fois supérieur à ceux effectués par l’usine de retraitement de La Hague », indique la Criirad dans son communiqué. Devant le manque d’informations exactes provenant de Hongrie et les nombreuses incertitudes, la Criirad appelle à la vigilance du public, recommandant de ne pas consommer les végétaux et les produits laitiers d’origine locale. Enfin, elle demande que des études soient réalisées afin de déterminer si d’autres éléments radioactifs ont été rejetés et que les « dysfonctionnements graves » mis en évidence par cette affaire soient traités.Futura Sciences 25/11/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites