BelleMuezza 0 Posté(e) le 15 novembre 2011 Quand la fumée noire s'échappe de la raffinerie située de l'autre côté de la route, Erma Lee Ellas, 78 ans, n'a qu'une façon de prémunir ses poumons asthmatiques contre cette attaque toxique: "je ferme la porte", dit-elle.Au sud des Etats-Unis, le Texas est l'Etat qui émet le plus de gaz à effet de serre du pays. Ce record s'explique par la combustion massive de charbon pour produire de l'électricité et par une économie qui repose essentiellement sur des industries "sales" comme le pétrole et la chimie.Ce qui rend malade Mme Ellas fait partie du paysage, et pour nombre de notables comme le gouverneur et candidat républicain Rick Perry, il s'agit même d'un folklore local. Ce dernier vient de déclarer qu'il supprimerait le ministère de l'Environnement s'il accédait à la Maison Blanche.Ses opposants soulignent le fait que la législation est laxiste, les contrôles légers et les entreprises peu incitées à respecter les règles environnementales, les amendes d'un montant anecdotique étant rarement appliquées.Les organismes de contrôle de l'Etat répondent que les résultats sur le terrain sont la meilleure façon de juger l'efficacité des mesures environnementales. "Si tout ce que vous dites était vrai, la qualité de l'air ne s'améliorerait pas", dit Terry Clawson, porte-parole de la Texas Commission on Environmental Quality.Mais si les émissions à effet de serre sont effectivement en diminution, elles se situent toujours à un niveau inquiétant, tout comme le nombre de décharges sauvages.... La décision du pétrolier BP de continuer ses opérations de raffinage après l'incendie de son installation de Texas City a mis à mal les contrôles de pollution pendant 40 jours l'année dernière. Fait rare, elle a aussi poussé l'Etat à introduire des pénalités au civil, au-delà des amendes généralement limitées à 10.000 dollars par jour.Mais, dans cet exemple, aucune action n'a été prise pour demander à BP de cesser son activité.... Comme "la régulation est très lâche en matière d'environnement, les gens qui sont censés surveiller tout ça, n'examinent pas la situation de façon adéquate". Forts de ce constat, les habitants de Port Arthur, une ville à l'air vicié par ses industries de raffinerie séculaires, ont décidé de prendre les choses en main. Armés d'appareils de contrôle de l'air fabriqués avec des seaux et des sacs en plastique, une petite bande de militants écolos prélèvent des échantillons pour les faire contrôler dans des laboratoires indépendants.Et ils ont déjà récolté quelques victoires substantielles, comme forcer l'entreprise Motiva à installer de nouvelles procédures de contrôle de la pollution, financer un examen annuel de l'air et mettre en place un fond de développement économique de 3,5 millions de dollars.... Hilton Kelly est inquiet des conséquences à long terme. Mais dans le même temps, il ne souhaite pas la fermeture des raffineries, gros pourvoyeur d'emplois dans la région.Sciences et Avenir 15/11/2011 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites