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Pollution sonore : le combat des villes... en ordre dispersé !

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Murs ou monticules écrans, revêtements de sol pour rendre le trafic moins
bruyant, murets végétalisés, engins de nettoyage quasi silencieux : les villes
tentent, en ordre dispersé, de réduire le bruit, première nuisance pour la
qualité de vie des habitants.



Une directive européenne demande aux grandes agglomérations de réaliser, au
plus tard d'ici 2013, des cartes de bruit et des plans de prévention. C'est
"plus qu'une obligation, une opportunité", estime le Centre d'information et de
documentation sur le bruit (CIDB), qui y voit "de véritables outils d'aide à la
décision permettant de planifier des actions de prévention et de réduction du
bruit ciblées".


"Beaucoup de villes font des efforts, mais en ordre dispersé", relève
Dominique Bidou, président du CIDB, qui vient de lancer le club "Decibel villes"
pour favoriser les échanges sur ce thème.


Pour réaliser l'éco-quartier de la Courrouze, à Rennes, cerné
d'infractructures routières et ferroviaires, un acousticien, Yves Hernot, a
veillé à l'implantation et à la hauteur du bâti. En bordure de rocade et de
voies ferrées, un écran a été formé par un "silo à voitures", des bâtiments aux
ouvertures minimes, qui servent de parkings.


Dans le prolongement des silos, on a aussi créé des "merlons" de 12 m de haut
en stockant des terres polluées, couvertes de 2 m de déblais sains et d'1m de
terre végétale : une colline où poussent herbe et fleurs, qui "ferme l'espace"
et forme elle aussi un écran anti-bruit.


On aurait pu aussi modifier le revêtement de la rocade et la vitesse des
véhicules, pour limiter les bruits routiers, ou couvrir la rocade, fût-ce
partiellement, ce qui "casse le bruit", note Yves Hernot.


A Fresnes, en bordure de l'autoroute A6, un nouveau quartier est en
préparation. Pour faire rempart au bruit, impossible de mettre un mur-écran, qui
serait trop haut. Ce sont donc des bâtiments-écran de bonne hauteur qui
bloqueront la pollution acoustique. Y seront hébergés des étudiants, avec
ouverture vers l'intérieur du quartier. Les seules ouvertures côté autoroute
concerneront des espaces communs ou des espaces de circulation.


A Lyon, on a testé un muret couvert de 1.200 végétaux dans une rue passante,
qui réduit de 4 points sur 10 les bruits ambiants.


Paris vient de se doter de neuf balayeuses de trottoirs électriques, qui sont
à la fois silencieuses, propres et économes, pour commencer à remplacer les
aspiratrices thermiques. Côté bruit, elles émettent 93 décibels, soit trois fois
moins pour l'oreille humaine que l'aspiratrice classique.

"On nous demande de plus en plus de nous faire plus discret", souligne
François Dagnaud, adjoint au maire chargé de la propreté, qui précise avoir
"travaillé sur la prise en compte de la question bruit" sur l'ensemble des
bennes de la ville.

A Toulouse, un "office de la tranquillité" a été mis en place pour répondre
au "problème numéro un" des Toulousains, selon son directeur, à savoir le bruit
des voisins, bruit de la vie nocturne, bruit des chantiers. En deux ans, 400.000
personnes y ont fait appel.

Le chantier est immense. A Grenoble, par exemple, "quand une piste cyclable
passe le long d'une ligne de tram, le cycliste reçoit 80 à 90 décibels dans les
oreilles. Ce serait simple de les protéger", dit Jérôme Defrance, du Centre
scientifique et technique du bâtiment. "Mais il n'y a pas de réglementation
là-dessus".



Sciences et Avenir 04/04/2012

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