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Perchloroéthylène : nettoyage dans les pressings

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Le retrait du perchloroéthylène dans les pressings se précise en France: il est désormais interdit d'ouvrir un pressing utilisant ce solvant. Les machines existantes doivent disparaître d'ici 2022.

Le nettoyage à sec au perchloroéthylène est officiellement banni en France : il est désormais interdit d’ouvrir un pressing utilisant ce solvant chloré pour laver à sec. Le ministère du Travail et de la Santé a rendu public cette disposition suite à une rencontre le 19 avril avec les associations qui se battent contre le perchloroéthylène depuis des années : le Réseau Environnement Santé (RES), Générations Futures et l’ADVEPP (Association des victimes des émanations de perchloroéthylène des pressings). Pour autant, ce type de nettoyage va encore perdurer plusieurs années, le temps de retirer progressivement les machines existantes.

Très efficace pour dissoudre les graisses, le perchloroéthylène (ou perchloréthylène - le nom officiel étant tétrachloroéthylène) a été introduit comme solvant pour le nettoyage à sec en 1934 aux États-Unis. Cependant ce liquide incolore et volatil est toxique pour l’animal et l’homme : en cas d’exposition répétée, il peut provoquer une dépression du système nerveux central (entraînant maux de tête, pertes de conscience, détresse respiratoire et troubles cardiovasculaires). Les vapeurs de perchloroéthylène (PER) provoquent aussi des irritations des yeux, des nausées et des vertiges. Ce solvant est toxique pour les reins et nocif pour les femmes enceintes (il passe la barrière du placenta et peut entraîner des malformations fœtales).

Les personnes qui travaillent dans les pressings sont exposées à de multiples occasions au PER : lors de l’ouverture du hublot si du PER est resté dans la cuve, au cours des opérations de maintenance et de nettoyage des machines, ou encore lors du repassage, le linge mal séché exposant au perchloréthylène. Cette pollution peut s’étendre dans le bâtiment aux logements voisins ; elle peut aussi contaminer l’eau.

La question de la cancérogénicité du perchloroéthylène chez l’humain n’est pas définitivement tranchée. Le Centre international de recherche sur le cancer (rattaché à l'OMS) le classe comme un agent probablement cancérogène pour l’homme (Groupe 2A). Des études épidémiologiques sur des travailleurs exposés au produit ont suggéré un risque accru de cancers (tumeurs solides ou cancers du sang) mais les données ne permettent pas de conclure, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Notamment parce que les personnes suivies par ces études sont généralement exposées à plusieurs solvants ou produits chimiques en même temps.

Beaucoup de pays ont interdit et/ou réglementé l’usage du PER pour les pressings. Cependant la sortie définitive de ce mode de nettoyage prend du temps. Ainsi en France les nouvelles dispositions prévoient la fermeture immédiate d’un établissement lorsque la concentration dans l’air de perchloréthylène dépasse les 1250 microgrammes par m3 dans le pressing et les locaux voisins. Aucune nouvelle installation de machines à sec au PER ne sera désormais autorisée. Pour les anciennes : les machines de plus de 15 ans seront arrêtées en 2014 ; les autres au plus tard le 1er janvier 2022 (janvier 2018 pour les installations qui ne sont pas de marque NF).

Trois alternatives au PER : le nettoyage à l’eau, le CO2 liquide, les solvants dérivés du pétrole ou le nettoyage aux siloxanes (dérivés du silicium). Les trois derniers posent des problèmes de stockage des produits (inflammables ou explosifs). Le premier est beaucoup moins polluant si ce n’est qu’il consomme beaucoup d’eau !



SCIENCES ET AVENIR 20/04/2012

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