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Evolution des punaises d'eau : Evolution de leurs antennes

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Une nouvelle étude retrace l'évolution des antennes chez les punaises d'eau qui utilisent ces appendices en forme de crochet pour tenir les femelles lors de l'accouplement.


Un mâle Rheumatobate. Science/AAAS



Improprement appelées « araignées d’eau », les insectes du genre Geris sont en fait apparentés aux punaises. Leur faible poids et leurs longues pattes hydrophobes les autorisent à se déplacer à la surface des lacs ou des mares, piquant puis aspirant l'intérieur des organismes qu'ils attrapent. Chez Rheumatobates riley, une espèce de punaise d’eau, les mâles possèdent aussi de grosses antennes munies de crochets, de segments allongés et de pointes parfaitement adaptées à la préhension de la femelle durant l’accouplement.

Des chercheurs des universités de Toronto et de Montréal (Canada) ont étudié l’évolution de ces appendices au cours du temps. Ils ont d’abord identifié le gène responsable du développement des antennes, il s’agit du gène distal-less qui existe aussi chez d’autres insectes. Puis l'équipe a utilisé une technique de génétique appelée interférence à ARN pour réduire progressivement l'expression du gène distal-less dans les larves de mâles. Ils ont créé des mâles avec diverses formes d'antennes allant de celles, simples, comparables à celles des femelles jusqu'à des formes de plus en plus en crochet. Leurs résultats sont publiés dans la revue Science

Les chercheurs ont noté que les mâles sans ces structures devaient batailler pour se maintenir au-dessus de la tête des femelles, ce qui rendait les préliminaires encore plus difficiles. Ces mâles s'accouplaient moins et avaient moins de descendance. « Cela signifie que la lutte pour l'accouple-ment pourrait expliquer l’apparition d’antennes de plus en plus élaborées », explique Locke Rowe, biologiste et principal auteur de l’étude. De façon plus générale, les auteurs confirmant avec ce travail que dans la nature, la sexualité et les conflits sexuels constituent une force particulièrement puissante dans l’apparition et l’évolution des différences morphologiques entre mâles et femelles.



Sciences et Avenir 04/05/2012

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