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BelleMuezza

Chimpanzés : chaque clan, sa culture

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Publiant leurs travaux dans la revue Current Biology, des primatologues allemands ont observé 3 communautés riveraines de chimpanzés en Côte-d’Ivoire et ont trouvé entre elles des différences dans l’utilisation d’outils.

Les éthologues savent depuis de nombreuses années que chez certains animaux sociaux, tel groupe n’a pas les mêmes habitudes que tel autre. Peut-on parler de culture, ou bien cette variabilité est-elle uniquement due aux différences écologiques (entre habitats) ou génétiques (entre groupes) liées à l’éloignement de leurs territoires respectifs ?

Chez les chimpanzés, en tout cas, c’est la première hypothèse – la culture – qu’il faut invoquer, selon les travaux menés par les chercheurs de l’Institut Max Planck d'anthropologie évolutionnaire de Leipzig (Allemagne), qui étudient 3 communautés sauvages de ces primates, vivant sur des territoires contigus dans le Parc National de Taï, en Côte d'Ivoire.

En effet, pour la première fois, les chercheurs ont observé des différences dans l’utilisation d’outils entre ces 3 groupes distincts – mais voisins. Pour casser des noix fraîches, les membres des 3 clans utilisent la même technique : placer le fruit sur une racine qui fait office d’enclume, et la frapper à l’aide d’un percuteur, parfois en bois mais si possible en pierre (plus dure). Mais lorsque, la saison avançant, les noix deviennent sèches (donc plus faciles à briser), les membres de 2 des groupes privilégient les marteaux en bois, plus faciles à trouver mais le clan 1 choisit des outils d’une taille distinctive et le clan 2 d’une autre taille. En revanche, les singes du 3ème groupe continuent de préférer les marteaux en pierre : 3 comportements différents.

"Chez les humains, les différences culturelles sont une part essentielle de ce qui distingue les groupes voisins qui vivent dans des environnements très similaires. Pour la première fois, une situation très semblable a été trouvée chez les chimpanzés sauvages vivant dans le Parc National de Taï, et cela démontre qu'ils partagent avec nous une capacité de différenciation culturelle à une échelle fine", conclut Lydia Luncz, auteur principal de l’étude, qui espère retourner sur le terrain pour compléter ses travaux.

Car le temps presse : 90% des populations de chimpanzés de Côte d'Ivoire ont disparu au cours des 20 dernières années… et avec elles, sans doute, une grande partie de la variation culturelle au sein de cette espèce.


Maxisciences 13/05/2012

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Publiant ses travaux dans Proceedings of the Royal Society B, une équipe internationale a mené une étude à long terme sur les chimpanzés d’une réserve de Zambie et a montré que certaines variantes de l’épouillage mutuel étaient propres à telle ou telle communauté, se transmettant d’une génération à l’autre au sein d’un même groupe : une véritable culture sociale.

Dans l’immense enceinte de Chimfunshi, en Zambie, vivent en semi-liberté plusieurs communautés de chimpanzés, parfois "récupérés" de la captivité. Depuis 5 ans, les chercheurs d’une équipe internationale les observent, et ont noté un comportement particulier, dont ils viennent d’établir qu’il s’agit d’un acquis culturel, social (et non technique), transmis d’une génération à l’autre : une combinaison originale d’étreinte amicale, de lever de bras et de toilettage réciproque.

Les scientifiques "suspectaient" depuis longtemps la nature culturelle – et non instinctive – de ce comportement, puisque ce dernier ne s’observe que chez certaines des communautés de chimpanzés de Chimfunsh, et non chez d’autres. Mais comment être sûr que ceci n’était pas dû à des facteurs génétiques ou écologiques, différents selon les groupes ? Une solution : l’observation des nuances dans cette pratique. Une nouvelle étude montre en effet que, parmi les 2 communautés qui utilisent cette forme particulière d’épouillage, les individus de la première s’étreignent plutôt la main, tandis que ceux de la seconde préfèrent "entremêler" leurs poignets.

"En suivant les chimpanzés au fil du temps, nous avons pu montrer que 20 jeunes ont progressivement adopté ce comportement au cours de l'étude de cinq ans, la plupart du temps avec leur mère", précise le Dr Mark Bodamer, de l'Université Gonzaga à Spokane (Etat du Washington, États-Unis). "Ces observations permettent de conclure que ces chimpanzés apprennent socialement leur tradition locale, et que cela pourrait être une preuve de culture sociale", ajoute-t-il au vu des résultats publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B.

"Nos observations indiquent également que les chimpanzés peuvent surmonter leurs prédispositions innées, ce qui pourrait leur permettre de manipuler leur environnement à partir de constructions sociales plutôt qu’à partir de simples instincts", conclut pour sa part le Dr Edwin van Leeuwen, de l'Institut Max Planck de psycholinguistique (Allemagne), auteur principal de l'étude.


MAXISCIENCES 16/09/2012

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