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Monsieur Hollande, n'ayez pas peur des gaz de schiste !

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On peut exploiter ces gisements en respectant l'environnement. Ne pas le faire serait coupable, affirme Claude Allègre*.


On peut, comme le disait de Gaulle à propos de l'Europe, sauter comme un cabri en répétant : "La croissance, la croissance, la croissance." Mais, n'en déplaise à certains, elle ne viendra pas toute seule ! Les temps ne sont plus ceux de Roosevelt, où une politique de grands travaux, avec ces fameuses constructions de ponts métalliques, permettait de sortir de la Grande Crise. Les infrastructures européennes existent déjà. On ne va pas les empiler les unes sur les autres ! Il faut donc trouver autre chose.

La solution, la seule, l'unique, c'est l'innovation technologique, avec comme condition première l'énergie à bon marché. Mais on ne provoquera pas la croissance si on est hostile au progrès scientifique, au nucléaire, aux OGM, aux nanotechnologies, aux cellules souches... et aux gaz et huile de schiste !

Une telle attitude, hostile ou méfiante vis-à-vis du progrès, tourne le dos à la croissance. Elle génère un sentiment de peur et entraîne un climat de soupçon qui envahit désormais l'Europe et annonce, hélas, son irrémédiable déclin.

Ainsi, alors que la France interdit la recherche et l'exploitation des gaz de schiste, ce combustible fossile est en train de donner à l'Amérique un siècle d'indépendance énergétique, et il va sans doute permettre à la Chine et à l'Inde de sortir de leur dépendance et leur procurer les ressources indispensables à leur développement.

En France, après l'absurde interdiction de la culture des OGM, qui, soit dit en passant, sont désormais importés du Brésil ou d'Argentine pour nourrir les porcs, le veto mis à la prospection des gaz de schiste va accroître notre dépendance vis-à-vis de la Russie en gaz naturel et nous affaiblir encore un peu plus !

Nos élus considéreraient-ils que l'exploitation des richesses naturelles et les possibles nuisances qui leur sont associées doivent être réservées aux pays du tiers-monde, que l'on continuerait ainsi de piller, et éventuellement de polluer ? N'y aurait-il pas là une forme de résurgence du néocolonialisme, que par ailleurs on dénonce concernant un passé récent ? Si on veut apaiser les esprits et revenir à la raison, peut-être faut-il commencer par rappeler quelques faits.

Les réservoirs de pétrole "classique" sont constitués par des pièges géologiques de natures diverses, mais les roches qui contiennent le pétrole sont en général des grès (c'est-à-dire d'anciens sables compactés) ou des calcaires. Pendant longtemps, la troisième roche sédimentaire la plus importante dans les séries géologiques, à savoir les schistes (dépôts argileux cuits et compactés), constituait le toit imperméable de ces réservoirs. Mais, jusqu'à récemment, il n'avait jamais été considéré lui-même comme un réservoir à part entière.

Pourtant, on savait que ces schistes contenaient des gaz sous pression, car leur pénétration, lors d'opérations de forage, était à l'origine d'accidents tragiques. Ce que l'on appelle blow-up dans la terminologie de l'exploitation pétrolière : une explosion brutale, avec projection de boues de forage et de pétrole. Le progrès des techniques d'imagerie associées au forage permet heureusement de faire aujourd'hui disparaître ces accidents. Mais ce que l'on a découvert voilà déjà une quinzaine d'années, c'est que les strates composées de schistes contiennent des quantités considérables de gaz, disséminé sous forme de bulles théoriquement exploitables. Restait à imaginer comment.

Il existe deux méthodes clés pour y parvenir : le forage horizontal et la fracturation hydraulique.

Pendant longtemps, on a foré à l'aveugle, avec comme objectif de le faire le plus verticalement possible. En fait, la plupart du temps, le forage était dévié, détourné, et l'on ne savait pas exactement où on était. Le pas décisif a été réalisé lorsqu'on a su positionner la tête de forage, même lorsqu'elle se situe à des milliers de mètres de profondeur. À partir de là on a pu, de la surface, orienter le forage, et en particulier forer horizontalement. Il faut réaliser que ce progrès technique fut intellectuellement aussi imaginatif que, dans un tout autre domaine, la mise au point des satellites de télévision ! Il a tout simplement révolutionné la prospection pétrolière. Ainsi, supposons qu'on découvre du pétrole à 3 000 mètres sous la place de la Concorde. On pourrait désormais l'exploiter en implantant un forage dans le bois de Vincennes ou la forêt de Rambouillet et en forant horizontalement !

Il devient ainsi possible de forer dans les ensembles stratifiés schisteux et d'en récupérer le gaz. Pour libérer celui-ci, deuxième étape, il faut fracturer la roche en injectant de l'eau additionnée de produits chimiques sous pression et de grains de sable destinés à laisser les fractures ouvertes. Le gaz s'échappe alors des bulles où il est emprisonné et on le récupère à l'aide du forage.

Quels sont les problèmes posés par ces techniques ? D'abord, il faut de l'eau, beaucoup d'eau. Et, bien sûr, il n'est pas question d'assécher les rivières avoisinantes. Mais lorsqu'on est proche de grands fleuves, il faut transporter de l'eau jusqu'au site de forage, et en grandes quantités. Ensuite, il faut bien sûr nettoyer l'eau que l'on récupère en surface avec le gaz. On ne peut la rejeter telle quelle dans le circuit hydrologique, sous peine de le polluer gravement.

Deux contraintes essentielles et dirimantes ignorées du ministre de l'Environnement lorsqu'au départ il a octroyé des permis de prospecter sans précaution. Des opérations entreprises à la va-vite qui ont logiquement suscité de vives réactions des milieux écologiques. On peut pourtant analyser les objections et répondre aux craintes qui les accompagnent.

On parle de pollution de la nappe phréatique. Rappelons que la nappe phréatique est localisée suivant les lieux à 100 ou 500 mètres sous terre, alors que les gaz de schiste qu'on exploite sont situés entre 2 000 et 3 000 mètres de profondeur. Cela implique que, si le tube de forage est bien étanche, il n'y a aucun risque de polluer la nappe phréatique en la traversant. ------> Et l'eau utilisée, récupérée et rejetée ensuite ?

On a montré à la télévision des images où, après des forages sur les schistes, des gaz inflammables jaillissaient d'un robinet d'eau potable. C'est là un montage assez malhonnête, réalisé à la suite de tentatives très anciennes, qui n'étaient pas le fait de véritables professionnels du forage. Cette situation est aujourd'hui impossible et ces images sont des impostures qui n'ont rien à voir avec la réalité.



Manifestation contre l'exploitation des gaz de schiste dans le Gard en 2011.©️ Gérard Julien / AFP

Est-ce pour ces mauvaises raisons que l'on a a interdit en France la fracturation hydraulique ? Au nom d'un principe de précaution poussé à l'absurde, car cette technique est utilisée dans le monde depuis quarante ans sans problème particulier. Les États-Unis ont des réglementations de protection de l'environnement plus contraignantes que les nôtres, car aux règles fédérales s'ajoutent celles des États qui sont parfois encore plus astreignantes. Pourtant, dix-neuf États américains ont autorisé la prospection et l'exploitation des gaz de schiste. -----> donc une minorité d'états non ?

La mise en chantier de telles exploitations aux États-Unis a révélé une seconde richesse que l'on ne soupçonnait pas, à savoir l'existence, en plus de gaz, d'huile de schiste, elle aussi exploitable en quantités importantes. Ces réserves de gaz et d'huile de schiste représentent pour les États-Unis cent à cent cinquante années d'autonomie en ressources énergétiques. Résultat concret : l'exploitation des schistes est à l'origine de la baisse du prix de l'énergie aux États-Unis.

Ce qui constitue une agression inadmissible à l'environnement, ce n'est pas l'exploitation des gaz ou des huiles de schiste, mais celle des grès bitumineux connus sous le vocable de "tar sand" (sables bitumineux), et dont l'exploitation bat son plein en Alberta, au Canada. Il s'agit là non plus de schistes, mais de grès imprégnés d'une substance pâteuse bitumineuse qu'il faut fluidifier pour aboutir au pétrole.

Lorsque ces grès noirs arrivent à la surface, on extrait l'ensemble de la roche, qu'on traite chimiquement pour en tirer la matière organique. Lorsque le gisement est en sous-sol, on essaie de fluidifier le bitume par des réactions chimiques. Dans les deux cas, les techniques ne sont pas encore au point et la pollution est aujourd'hui spectaculaire et désastreuse. Ces opérations conduisent à rejeter des produits chimiques dangereux et des déchets rocheux qui défigurent les lacs et les rivières proches des exploitations de l'Alberta.

Ces types de gisements existent au Canada et au Venezuela, et sans doute en Iran. Si de telles opportunités s'ouvraient en Europe, il faudrait en interdire l'exploitation jusqu'au jour où des techniques efficaces et propres seront au point. Je le dis sans hésitation, car, contrairement à ce que pensent certains, je ne suis en rien un partisan du "business as usual" ni un productiviste borné. Je me soucie de l'environnement plus que quiconque, comme l'a montré autrefois mon opposition au stockage profond des déchets radioactifs.

Pour en revenir aux gaz de schiste, ils suscitent en Europe des perspectives excitantes. La Pologne et l'Allemagne, mais aussi la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne, et sans doute plus encore le Maroc, posséderaient, d'après nos connaissances géologiques, des gisements potentiellement importants. Se priver de ces sources d'énergie, comme on en prend le chemin en France, est une absurdité qui pèserait sur notre avenir !

Il y a d'abord un obstacle fondamental qu'il faut lever de toute urgence : le Code minier. En France, le sous-sol appartient à l'État. Si on trouve du gaz de schiste dans votre propriété, on vous exproprie et vous ne gagnez rien. C'est le Code Napoléon. L'individu est piétiné au nom du pseudo-intérêt général, en l'occurrence celui des compagnies pétrolières. Ce n'est pas le cas aux États-Unis ni dans beaucoup d'autres pays. Il faut donc, comme préalable à toute action, modifier de toute urgence le Code minier. Par exemple en décidant qu'en cas de prospection réussie le propriétaire du terrain touche 5 % des bénéfices et que 5 % supplémentaires seront attribués aux collectivités territoriales (communes et départements).

Il faut en outre élaborer une réglementation stricte sur l'origine de l'eau de forage et son nettoyage ultérieur. Je suis sûr que les compagnies françaises, spécialistes de la fourniture et du traitement des eaux, qui sont les meilleures du monde, peuvent élaborer un protocole de nettoyage et le réaliser. Ce serait d'ailleurs pour elles une bonne affaire, avec de nouveaux marchés à conquérir ! L'attitude responsable, c'est donc à la fois d'exploiter une richesse utile et de protéger l'environnement. Ce n'est pas incompatible !

Après les échecs successifs des conférences sur l'environnement de Copenhague, de Durban, de Cancun et, très récemment, de Rio II, une nouvelle écologie doit naître, avec une attitude et une conception des objectifs à atteindre réellement différentes. Rêvons un peu : pourquoi l'écologie ne deviendrait-elle pas un atout, une vraie force de proposition, plutôt qu'un combat, une guerre permanente ?




-----> Pas d'accord avec ce long discours pour des raisons simples. La principale raison est la préservation de la faune et de la flore qui sont bien plus indispensables à la vie sur terre, pour tous, que l'énergie en elle-même. Il y a d'autres moyens plus naturels à favoriser avant d'en venir à extraire d'autres richesses à des fins énergétiques de la terre. Car 100 ou 150 ans d'indépendance énergétique représentent bien peu pour l'avenir de notre bonne vieille terre. Il ne faut pas avoir une vision aussi limitée même si l'espérance de vie humaine l'est !!! De plus qui dit produits chimiques, dit empoisonnement. Même si ceux-ci sont enfouis à des milliers de mètres sous terre, tôt ou tard ils referont surface par le "brassage" naturel de la planète. Ces Messieurs pro-progrès à tout crin veulent-ils à tout prix faire de la terre une future planète mars ou autre... quasi morte et sans vie...

Claude Allègre

Géologue, ancien directeur du BRGM, ancien ministre.







Le Point.fr 05/07/2012

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Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, va "regarder" le dossier sensible de l'exploitation du gaz de schiste en France, sans toutefois le "rouvrir", a-t-on appris vendredi auprès de son cabinet.

"C'est un dossier qu'Arnaud Montebourg va regarder dans le cadre de la refonte du code minier en lien avec (la ministre de l'Ecologie) Delphine Batho et au moment des discussions de l'automne sur les énergies alternatives", a déclaré une membre du cabinet de M. Montebourg. "Il va regarder, mais ce n'est pas une réouverture de dossier, cela sera pris en compte dans ce contexte-là (du grand débat sur l'énergie)", a-t-on assuré.

Après une forte mobilisation d'opposants, la France est devenue en juillet 2011 le premier pays à bannir l'usage de la technique controversée de la fracturation hydraulique, susceptible d'entraîner des pollutions du sous-sol, bloquant ainsi de fait l'exploitation de ces gaz prisonniers des roches souterraines.

Le journal Le Monde a rapporté cette semaine, sans attribuer directement les propos au ministre, que "pour Arnaud Montebourg, la question de l'exploitation des gaz de schiste (devait) également être posée".

Pour le député européen écologiste José Bové, cette prise de position du ministère du Redressement productif est "étonnante".

"Ces déclarations arrivent de manière intempestive, en contradiction avec les prises de position à l'Assemblée, au Sénat, et sur le terrain, de tous les élus socialistes", a indiqué à l'AFP la figure de proue des anti-schiste.

Au Sénat, a-t-il rappelé, les socialistes avaient déposé une proposition de loi visant à interdire non seulement la technique mais l'exploration et l'exploitation en elle-même des gaz et huiles de schiste en France.

Responsable d'une révolution énergétique aux Etats-Unis, les gaz de schiste et par extension le pétrole et le gaz, accessibles via les techniques d'extraction "non conventionnelles", seraient présents en masse dans le sous-sol français, gisement jugé le plus prometteur d'Europe avec la Pologne.

Mais son exploitation potentielle est dénoncée par des riverains des régions potentiellement riches en gaz, comme l'ouest de la vallée du Rhône ou l'est du Bassin Parisien, qui craignent notamment la pollution ou l'épuisement des nappes phréatiques.

La fracturation hydraulique consiste en effet à injecter à très forte pression un mélange d'eau, de sédiments et de produits chimiques afin de briser la roche et libérer les molécules de gaz naturel. Les industriels, emmenés par les géants Total ou GDF Suez, soulignent régulièrement ces derniers mois que des forages d'exploration doivent au moins être effectués pour s'assurer que la ressource existe bien.

A la suite de la loi adoptée à l'été 2011, trois permis de recherche de gaz de schiste dans le sud de la France avaient été abrogés. Le texte laisse toutefois la porte ouverte à des "expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public".




Sciences et Avenir 13/07/2012

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Le gouvernement ne reviendra pas sur l'interdiction de la fracturation hydraulique, technique interdite par une loi en France pour l'exploration des gaz de schiste, a annoncé vendredi la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Delphine Batho.

"Le gouvernement maintient clairement et nettement sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste, car nulle part dans le monde il n'a été prouvé que cette exploitation pouvait se faire sans dégâts considérables sur l'environnement et avec des risques importants pour la santé", a affirmé Mme Batho interrogée sur BFMTV.

"Rien dans l'agenda du gouvernement aujourd'hui n'envisage de revenir sur l'interdiction de la fracture hydraulique", a-t-elle ajouté.

Selon elle, ce qui pose problème c'est la technique utilisée pour explorer et exploiter ce type d'énergie fossile "avec des produits chimiques qui ensuite vont dans les nappes phréatiques".

La fracturation hydraulique consiste à injecter à très forte pression un mélange d'eau, de sédiments et de produits chimiques pour briser la roche et libérer les molécules de gaz naturel.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait laissé entendre début juillet que le gouvernement allait "regarder" ce dossier sensible de l'exploitation du gaz de schiste en France, sans toutefois le "rouvrir".

Pour Delphine Batho, son collègue "et ami" Arnaud Montebourg avait alors formulé "une réflexion intellectuelle qui n'est pas basée sur des faits".

A la question de savoir si le gouvernement allait octroyer de nouveaux permis d'exploration pour connaître l'importance réelle des éventuelles réserves de cette énergie dans le sous-sol français, la ministre a répondu "non, il va y avoir la réforme du code minier", texte qui fixe les règles sur l'exploitation des énergies dans les sols.

L'Union française des industries pétrolières (Ufip), l'organisation patronale du secteur pétrolier français, a indiqué qu'elle espérait toujours que les gaz de schiste "ne soient pas exclus" du débat sur l'énergie prévu après la grande conférence annoncée à l'automne.

"On enregistre la déclaration de la ministre. Mais on souhaite que ce débat puisse avoir lieu au moment où l'on parlera de l'énergie à l'automne", a déclaré à l'AFP son président Jean-Louis Schilansky.

Face à l'hostilité de l'opinion, l'industrie pétrolière se montre prudente sur la question. Le secteur plaide pour des forages de prospection permettant de confirmer la présence et la possibilité d'exploitation commerciale de gaz de schiste dans l'Hexagone.

La France est considérée avec la Pologne comme le meilleur gisement potentiel en Europe de ce gaz retenu prisonnier dans la roche


Sciences et Avenir 20/07/2012

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POITIERS - La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a estimé mercredi que la fracturation hydraulique est la seule technique qui existe pour la prospection de gaz de schiste et qu'elle pose problème, lors d'un débat aux journée d'été d'EELV à Poitiers (Vienne).

Je me prononce en fonction de ce qui existe. Actuellement la fracturation hydraulique est la seule technique qui existe et il est avéré que c'est une technique qui pose problème, a expliqué la ministre de l'Ecologie lors d'une plénière intitulée quel modèle énergétique pour le XXIe siècle.

Je pense que la transition énergétique, ce n'est pas d'aller chercher de nouveaux hydrocarbures, a-t-elle ajouté sous les applaudissements.

La ministre n'a pas exclu que le débat puisse être ouvert si de nouvelles techniques existaient.

Un peu plus tôt dans la journée le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Pascal Durand, a qualifié de mensonge éhonté, imputé à certains groupes pétroliers, qu'on puisse laisser croire que la prospection de gaz de schiste est possible sans fracturation hydraulique.

Le leader écologiste était interrogé par BFMTV-RMC sur la déclaration du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a affirmé dans la matinée que le débat sur l'exploitation des gaz de schiste n'est pas tranché. Que le débat ne soit pas tranché, c'est vrai puisque la conférence environnementale (prévue le 14 septembre, ndlr) ne s'est pas tenue, a dit M. Durand, avant d'évoquer un faux débat.

C'est un faux débat parce qu'il y a une totale volonté de désinformation de la part d'un certain nombre de groupes pétroliers qui essayent de faire croire qu'on pourrait aller sur la prospection du gaz de schiste sans passer par la fracturation hydraulique, cela est un mensonge éhonté, a-t-il poursuivi.

Vous croyez que le gouvernement cède à des intérêts pétroliers ? Non, a répondu Pascal Durand, mais on a des groupes industriels qui parfois, dans une logique de pur profit, sont prêts à mentir pour essayer de pouvoir continuer dans cette logique.

Donc je dis simplement, et je préviens Jean-Marc Ayrault, que le débat aura lieu s'il veut qu'il y ait un débat sur la question des gaz de schiste, mais qu'en l'état des connaissances scientifiques, il n'y a aucune capacité ni faculté de ne pas passer par la fracturation hydraulique qui est interdite dans ce pays et il a dit qu'il ne reviendrait pas là-dessus.

C'est un mensonge d'essayer de faire croire qu'il y a d'autres capacités, a encore martelé le numéro un d'EELV, c'est aussi simple que cela, je n'ai pas d'inquiétude.


ROMANDIE.COM 22/08/2012

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PARIS - Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reste sur la ligne du précédent gouvernement en laissant la porte ouverte aux industriels à propos des gaz de schiste, a regretté jeudi Corinne Lepage, présidente du parti Cap 21.

Mercredi matin, M. Ayrault avait indiqué que le débat autour des gaz de schiste n'était pas tranché, évoquant la possibilité d'un recours à d'éventuelles technologies alternatives qui permettraient d'extraire le gaz de schiste du sous-sol sans dégrader l'environnement.

La question doit être évoquée lors de la conférence environementale, les 14 et 15 septembre.

L'ancienne ministre de l'Environnement de Jacques Chirac Corinne Lepage rappelle dans un communiqué que de nombreux permis d'exploration restent à ce jour en vigueur tandis qu'un certain nombre de demandes poursuivent normalement leur instruction auprès des services de l'Etat.

Les compagnies pétrolières et gazières cherchent aujourd'hui à gagner du temps en misant sur un assouplissement à court ou moyen terme de la position des autorités françaises, estime-t-elle.

Elle rappelle que le texte d'accord PS-EELV indiquait que l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels (gaz et huiles de schiste) seraient interdits et les permis en cours abrogés.

Mme Lepage a eu cette semaine sur le sujet un échange vif avec l'amicale des foreurs et des métiers du pétrole.


Dans une lettre à la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, les foreurs démentaient la possibilité de dégâts considérables sur l'environnement évoqués par la ministre dans une interview fin juillet. Ces déclarations ne sont pas le reflet de la réalité, et nous doutons fort qu'elles vous aient été suggérées par les experts très compétents de votre ministère, écrivaient les foreurs.

Tissu de contre-vérités, a commenté Mme Lepage dans une lettre ouverte, citant un rapport de la Commission de l'environnement du Parlement européen et estimant qu'il fallait exiger une analyse complète coût-avantage avant toute décision.

Les foreurs ont aussitôt rétorqué en pointant des clichés simplistes, une argumentation déformée, tronquée ou dissimulée cherchant à nourrir les peurs.



ROMANDIE.COM 24/08/2012

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Alors qu'ils avaient hérité d'une loi plutôt consensuelle, les ministres ont relancé le débat à coup de déclarations ambiguës.

L'opposition n'a pas manqué l'occasion d'attaquer le gouvernement. Après avoir soutenu, en tant que président du groupe PS à l'Assemblée, une proposition de loi pour interdire purement et simplement l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste, Jean-Marc Ayrault, devenu Premier ministre, a assuré le 22 août que le débat sur ces hydrocarbures n'était "pas tranché".

Réaction immédiate de l'ancienne ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), sur Twitter : "Ce matin Jean-Marc Ayrault annonce la possible relance du gaz de schiste, dont j'avais obtenu le retrait des permis (...). La duplicité de ce gouvernement sur l'écologie n'a pas de limite." "J'ai un nouveau slogan pour eux. Gaz de schiste : la duplicité, c'est maintenant, l'écologie, c'est pour quand ?"

Jean-Marc Ayrault a donc pris le risque de rouvrir un dossier sensible alors qu'il était censé avoir été refermé après l'adoption d'une loi portée par l'ancienne majorité le 13 juillet 2011. Après le scandale des permis d'exploration délivrés en toute discrétion pour les services de Jean-Louis Borloo, alors à l'Écologie, le gouvernement Fillon avait viré sa cuti. Il avait fait adopter en urgence un texte interdisant "l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux" mais seulement "par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche".

Quelques mois plus tard, NKM annulait tous les permis précédemment accordés, y compris ceux qui ne faisaient pas explicitement référence à cette fameuse méthode de fracturation hydraulique, qui consiste à casser la roche en injectant de l'eau sous pression mélangée à du sable et à des produits chimiques (voir infographie ci-dessous).


La déclaration du Premier ministre a particulièrement troublé les associations environnementales et ses partenaires Verts, même si Jean-Marc Ayrault a bien précisé qu'il n'était pas question d'autoriser à nouveau la fracturation hydraulique. L'ancien président des députés PS semble maintenant vouloir laisser la porte ouverte à des technologies alternatives qui permettraient d'extraire le gaz de schiste plus proprement. "La crainte des écologistes, c'est qu'un industriel soit capable d'explorer avec une autre technique et demande l'autorisation de l'utiliser. D'autant qu'en droit il n'existe pas de définition de la fracturation hydraulique", décrypte Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l'environnement.

Une fois n'est pas coutume, les écologistes sont d'accord avec les industriels pour dire qu'il n'existera aucune alternative à la fracturation hydraulique avant des dizaines d'années. "La seule ouverture possible, c'est d'autoriser des expérimentations et les conditions de leur mise en oeuvre, leur contrôle", explique Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip).

Or, pour l'instant, le gouvernement n'a fait aucun pas en ce sens. Au contraire. La commission (1) créée par la loi de 2011, censée "évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives" et émettre "un avis public sur les conditions de mise en oeuvre des expérimentations, réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public" - les seules autorisées -, n'a jamais vu le jour. Et pour cause : le nouveau gouvernement n'a procédé à aucune nomination après l'élection de François Hollande et ce malgré la parution du décret officiel actant sa création en mars !

Jean-Marc Ayrault a renvoyé la discussion sur les gaz de schiste au 14 septembre, lorsque s'ouvrira la conférence environnementale. Mais ses ministres sont loin de s'entendre. Face à Delphine Batho à l'Écologie, Arnaud Montebourg se montre plus ouvert aux gaz de schiste. Mi-juillet, son entourage a assuré que le ministre du Redressement productif allait "regarder le dossier" dans le cadre de la refonte du code minier, annoncée avant la fin de l'année.

Les pétroliers ont compris l'ouverture et sont passés à l'offensive. En juillet, Total a invité discrètement trois médias français - dont Le Point (2) - à visiter les installations de son partenaire américain Chesapeake, numéro deux du gaz aux États-Unis. Le but : "Montrer que l'impact environnemental a été considérablement réduit" depuis le début de l'exploitation du gaz de schiste en Amérique du Nord, comme l'assure Jean-Louis Schilansky. Là-bas, l'exploitation a pris une ampleur considérable et a contribué à faire baisser les prix du gaz.



En France, la richesse potentielle du sous-sol dans le Bassin parisien et du sud-est excite aussi les convoitises à l'heure où se pose la question de l'indépendance énergétique du pays. Arnaud Montebourg y voit sans doute un bon moyen de faire baisser le coût de l'énergie pour les entreprises françaises. Mais le potentiel exact reste inconnu, faute d'exploration. Une forme d'"obscurantisme", dénonce Jean-Louis Schilansky.

[color:716a=indigo}S'ils veulent changer les choses, les pétroliers devront aussi peser sur la réforme du code minier. Ce texte qui régit l'exploitation du sous-sol, conçu sous Napoléon, ne satisfait ni les écologistes ni les défenseurs du gaz de schiste. Parce qu'il ne prévoit aucune enquête publique préalable, il a notamment permis la délivrance de permis dans la plus totale opacité par l'équipe de Jean-Louis Borloo. Il ne protège pas non plus correctement les particuliers qui se trouveraient installés au-dessus d'un gisement, le sous-sol appartenant à l'État. Une difficulté supplémentaire pour faire accepter des forages à une opinion publique franchement hostile.

(1) Commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation.

(2) Retrouvez le reportage ici.



LE POINT.FR 27/08/2012 (texte et image)

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PARIS - Agir pour l'environnement a estimé lundi qu'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, avait raison en disant que le nucléaire est une filière d'avenir, puisque avec ses déchets radioactifs il nous engage pour des millénaires, voire pour l'éternité.

En décidant de se doter d'une filière nucléaire, la France des années 70 a engagé notre pays dans une gestion éternelle de déchets hautement toxiques et radioactifs, souligne Stephen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement, dans un communiqué.

Il relève encore qu'il dépasse la durée de vie d'une civilisation: Les Egyptiens avaient Kheops, Arnaud Montebourg aura Bure et ses déchets radioactifs lui permettant de laisser une trace dans l'histoire de 'Humanité.

L'ONG rappelle que le site de Bure (Meuse), qui devrait accueillir à partir de 2025 des déchets radioactifs, devrait être exploité approximativement jusqu'en 2125 puis surveillé pendant 500 ans, avant d'être purement et simplement oublié. Elle souligne aussi que le plutonium a une demi-vie voisine de 24.000 ans (demi-vie, temps mis pour perdre la moitié de sa radioactivité).

Avec Arnaud Montebourg, l'avenir énergétique de la France se conjugue au passé radioactif, estime l'association, selon laquelle le ministre semble se donner pour mission de soutenir l'industrie de grand-papa.


ROMANDIE.COM 27/08/2012

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La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho a démenti catégoriquement mercredi que le gouvernement s'apprête à "entrouvrir la porte" à l'exploration expérimentale des gaz de schiste, comme le laissait entendre un article paru dans le Figaro.

"Ce sont des spéculations imaginaires qui sont sans fondement", a déclaré à l'AFP Mme Batho, alors que le quotidien avait affirmé que le gouvernement pourrait donner des gages aux industriels qui militent en faveur de l'exploration des gaz de schiste, lors de la conférence environnementale prévue vendredi et samedi.

Une telle idée "ne correspond pas à des informations sérieuses", a ajouté la ministre, sans plus de commentaires.

Le Figaro, s'appuyant sur un participant à la conférence environnementale qui a requis l'anonymat, écrit que "le gouvernement serait prêt à entrouvrir la porte à l'exploration des gaz de schiste en France". Il pourrait notamment "donner un gage à Total et aux industriels" en "créant une commission réunissant toutes les parties prenantes", qui serait chargée de définir les conditions d'une exploration expérimentale.

Ce dossier est l'un des plus sensibles qui seront abordés au cours de la conférence environnementale.

Après une forte mobilisation d'opposants, la France était devenue en juillet 2011 le premier pays à bannir l'usage de la technique controversée de la fracturation hydraulique, susceptible d'entraîner des pollutions du sous-sol, bloquant ainsi de fait l'exploitation de ce gaz prisonnier des roches souterraines.

Mais depuis, les industriels du pétrole et du gaz n'ont pas rendu les armes et continuent à plaider régulièrement pour l'autorisation de l'exploration et de l'exploitation des importants gisements de gaz de schiste que recèlerait le sous-sol hexagonal, en mettant en avant les retombées économiques et en relativisant les risques pour l'environnement.

Fin août, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait déclenché un tollé chez les écologistes et les associations de défense de l'environnement en déclarant que la question de l'exploitation des gaz de schiste n'était "pas tranchée" et serait évoquée lors de la conférence environnementale. Le chef de l'exécutif avait toutefois réaffirmé l'interdiction de la fracturation hydraulique.



SCIENCES ET AVENIR 12/09/2012

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