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BelleMuezza

Effets spéciaux d'Avatar : La «capture de mouvements» entre dans les porcheries

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La fameuse technique de la «capture de mouvements» entre dans les élevages de cochons ! Des scientifiques britanniques ont eu l’idée d’utiliser la méthode de tournage employée à Hollywood pour déceler fractures et arthrites chez les porcs et les truies.

La «capture de mouvements», vous connaissez ? Cette technique fait un tabac à Hollywood. La «motion capture», comme on dit là-bas, consiste à filmer des acteurs dont le corps est recouvert de petits capteurs dont aucun déplacement n’échappe à la caméra. Ces marqueurs permettent ensuite de restituer le mouvement du comédien au travers d’un avatar numérique. Cet interprète virtuel a beau être façonné en images de synthèse, il bouge avec une fluidité presque humaine. La technique a été rendue célèbre par James Cameron qui l’a justement utilisée dans son film Avatar ; Peter Jackson l’avait employé avant lui pour animer le personnage de Gollum dans le Seigneur des anneaux.

Aujourd’hui, la «capture de mouvements» sort des plateaux de tournage pour rentrer… dans les porcheries ! D’après une étude menée à l’université de Newcastle, au Royaume-Uni, cette technique permet de filmer des cochons afin de scruter au plus près leur façon de marcher : de quoi anticiper le risque que ces animaux devienne boiteux ! Eh oui, la technique d’Avatar est ici utilisée pour prévenir arthrite, arthrose et autre fracture porcine.

Il faut dire que pareilles maladies ont des conséquences concrètes dans les élevages. «Les animaux atteints préfèrent rester assis, ils ne se déplacent plus pour manger ou boire, commente Sophia Stavrakakis, la scientifique qui a dirigé l’étude. Les inflammations dont ils souffrent se traduisent très directement dans le comportement des femelles : en raison de la douleur, elles refusent le poids d’un mâle sur leurs dos pendant les périodes d’accouplements». Les grossesses ou les allaitements deviennent aussi difficiles. Pour les cochonnets, il y même le risque de finir écraser. «Le boitillement favorise le risque de faux mouvements, les adultes pouvant alors chuter sur les petits», reprend Stavrakakis.

L’idée des chercheurs de Newcastle, c’est donc de prévenir pour mieux guérir. En filmant les porcs et les truies avec la «capture de mouvements» il serait possible de détecter des faiblesses qui ne se sont pas encore manifestées chez les animaux. «Une démarche peut sembler normale à l’œil nu, explique Sophia Stavrakakis, mais peut permettre de caractériser de futurs animaux boiteux parce qu’ils ont tendance à forcer anormalement sur certaines articulations». La «capture de mouvements» servirait donc à repérer les animaux à problèmes pour anticiper les traitements vétérinaires.

Quand l’animal boite déjà, la technique de Newcastle est davantage une aide au diagnostic… Reste que c’est un dispositif qu’on ne retrouvera pas dans la première ferme venue : les chercheurs de Newcastle se sont équipés d’appareils de prise de vue hautement spécialisés et très coûteux. Utilisées au cinéma, ces caméras sont d’ores et déjà employées dans des cliniques pour des études sur l’orthopédie et la neurologie. On les retrouve parfois dans les entraînements des sportifs de haut niveau… Mais dans une porcherie, c’est une première !



Sciences et Avenir 13/07/2012

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