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BelleMuezza

Un requin s'échoue dans la Manche

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Un requin "féroce", espèce qui n'a a priori jamais attaqué l'homme, a été retrouvé lundi sur les côtes de la Manche à Agon-Coutainville, suscitant depuis les interrogations des spécialistes habitués à le trouver en eaux profondes et chaudes.

Le poisson de 200 à 300 kg selon les pompiers et de 2,50 mètres de long selon la mairie a été retrouvé vivant lundi soir par des touristes avant d'être reconduit au large quelques heures plus tard.

"Les rencontres entre l'homme et le requin féroce sont rares. Et pas en Manche.

On peut l'observer au large de la Colombie. On le trouve aussi au large de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et en Méditerranée", a expliqué à l'AFP Éric Stéphan, chargé de mission à l'Association pour l'étude et la conservation des sélaciens (APECS).

"Cette espèce se nourrit de poissons et de calamars et n'a jamais été mentionnée dans les accidents entre hommes et requins", a poursuivi le spécialiste qui a identifié l'animal à partir des photos de la police municipale et des touristes. "C'est d'autant plus surprenant qu'il vit en eaux profondes", a ajouté Samuel Iglesias, maître de conférence au Musée d'histoire naturelle de Concarneau et spécialiste des requins et des raies interrogé par Ouest-France.

Le requin féroce ressemble plus au requin "taureau", souvent présent dans les aquariums, qu'aux requins tigres ou bouledogues soupçonnés d'attaquer les surfeurs à la Réunion.

L'échouage des requins est beaucoup plus rare que celui des cétacés qui ont de l'air dans leurs poumons et ont tendance à remonter à la surface. Les requins morts, eux, ont tendance à couler.

Mais la présence de requins au large des côtes métropolitaines, y compris en Manche, n'est pas une surprise : on y répertorie plus de 30 espèces, selon Éric Stéphan.

En l'absence d'autopsie, les causes de l'échouage sont difficiles à établir. L'hypothèse d'un animal malade dont le système d'orientation aurait été complètement déréglé n'est pas exclue. Mais "de temps en temps on retrouve comme cela des espèces là où on ne les attend pas", sans que cela ne se répète par la suite et soit forcément signe d'un dérèglement de l'écosystème, selon Éric Stéphan.





LE POINT.FR 16/08/2012

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