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BelleMuezza

Un "cyber-œuf" pour étudier le comportement des cygnes

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L'attitude des cygnes lors de la nidification étonne beaucoup les ornithologues. C'est pourquoi, des chercheurs de la University of Oxford ont créé un œuf informatisé, qui permettra l'étude des cygnes de l'Abbotsbury Swannery là où les humains ne peuvent se rendre.

Des scientifiques ont mis au point un œuf informatisé pour analyser le comportement des cygnes lors de la couvaison et l'éclosion. L'œuf a été placé parmi un groupe de cygnes de l'Abbotsbury Swannery, l'unique colonie de cygnes à être en nidification contrôlée dans le monde, située dans le Dorset anglais.

Le "cyber-œuf" est constitué de silicone et utilise une technologie de type téléphonie mobile pour étudier les mouvements des oiseaux. Les chercheurs espèrent ainsi en apprendre plus sur l'attitude des cygnes lors de la naissance de leur petits. "Cela nous intriguait depuis longtemps", explique ainsi le professeur Chris Perrins du Edward Grey Institute of Field Ornithology qui a participé au projet. Et il y a de quoi : un cygne pond de 4 à 10 œufs à deux jours d'intervalle, mais tous les petits sortent en même temps.

Comme le souligne le professeur Perrins : "Les oiseaux ne gaspillent normalement pas d'énergie et pourtant certaines observations préliminaires lors de la période de ponte indiquent qu'une femelle cygne garde ses œufs au chaud une partie du temps. Mais puisque les œufs éclosent au même moment, ils ne sont apparemment pas assez chauds pour que le développement ait lieu. Donc pourquoi épuiser de l'énergie à cela ? Cela semble étrange."

D'où le rôle du "cyber-œuf" qui a été créé par le docteur Stephen Ellwood de l'unité de recherche sur la conservation de la vie sauvage de la University of Oxford. Pour cela, le scientifique a découpé le haut d'un œuf de cygne non éclos avec une scie en diamant, puis l'a nettoyé et y a intégré un ordinateur miniaturisé. "Ce genre de moyens rend les observations qui étaient impossibles possibles. Les gens ne peuvent juste pas se rendre à certains endroits où ces moyens peuvent aller", souligne t-il. Les analyses vont en fait pouvoir être menées grâce aux mesures des températures de l'œuf, enregistrées 8 fois par seconde et transmises à une station située à proximité.

Toutefois, le gardien des cygnes, Dave Wheeler, pense qu'Abbotsbury est le seul endroit où cette étude peut être réalisée sans déranger les oiseaux. Le site abrite en effet des colonies de cygnes depuis environ 1.000 ans, servant au départ à la consommation au cours des fastueux banquets des moines bénédictins locaux. Mais de nos jours, d'après Wheeler, les oiseaux "sont utilisés pour notre gestion et nous pouvons être intimement proches à des moments très sensibles, comme la nidification et l'éclosion, et ils sont très habitués à cela. Si nous n'avions pas profité de cette situation unique où les oiseaux sont si tolérants, je pense que ce serait un crime".



MAXISCIENCES 19/08/2012

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