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Riz: un gène pour améliorer le rendement

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Des scientifiques de l'Institut international de recherches sur le riz des Philippines auraient trouvé un gène rendant les plants de riz plus résistants. Cette découverte permettrait d'améliorer le rendement de la riziculture de 20% tout en subvenant aux besoins de plus de 3 milliards d'hommes.

Dans la revue Nature de ce mercredi, des agronomes ont annoncé avoir mis au point une nouvelle variété de riz génétiquement modifié pouvant croître sur des sols pauvres en phosphore. Cela permettrait d'augmenter le rendement des rizicultures de 20%, alors que la survie de 3 milliards d'êtres humains dépend de cette culture.

Le riz est actuellement la troisième céréale la plus cultivée dans le monde. 155 millions d'hectares de rizières fournissent 720 millions de tonnes annuelles de riz. Ce rendement est stable depuis plusieurs années. C'est pourquoi les chercheurs tentent de l'augmenter en créant des variétés de riz plus résistantes. Depuis 10 ans, les scientifiques essayaient de trouver le gène qui permet à certains plants de riz de croître en bonne santé sur des terrains contenant peu de phosphore, en extrayant celui-ci dès le début de la croissance.
Un gène "miracle"

Le gène "miracle" est baptisé PSTOL-1 ("phosphorus-starvation tolerance 1") et a intrigué les chercheurs à partir de la fin des années 1990. À cette époque, les biologistes ont en effet souhaité comprendre comment la variété indienne de riz Kasalath pouvait se développer dans des sols pauvres en phosphore. Sigrid Heuer, de l'Institut international de recherches sur le riz (IRRI - Philippines), a décrit la quête de ce gène à l'AFP : "Depuis deux ou trois ans, nous étions quasiment certains que nous tenions le bon gène. Mais il nous fallait mener plein d'expériences pour confirmer notre découverte".

Enfin isolé, ce gène a été transféré à d'autres variétés de riz par la technique de l'hybridation. Madame Heuer a indiqué que la découverte sera présentée la semaine prochaine à des riziculteurs bangladais, indiens et thaïlandais. "Je table sur une augmentation du rendement d'environ 20%, mais ça dépend énormément du type de sol et du degré de sa pauvreté en phosphore", a déclaré la scientifique à l'AFP. Elle a précisé : "Mais raisonnablement, il est plus prudent de parler d'une hausse de 10 à 20% en moyenne, un peu plus localement lorsque le manque de phosphore est important".

Dans tous les cas, l'innovation devrait satisfaire les riziculteurs du monde entier, que ce soit au sud-est des États-Unis, en Amérique du Sud, en Chine ou en Asie du sud-est.

Elle résoudrait en effet leur principal problème : l'enfermement du phosphore par le sol, qui n'en relâche qu'une infime partie dans les racines des plants de riz. Actuellement, les riziculteurs se servent d'engrais enrichis en phosphore afin de contourner la difficulté. Mais ce système affaiblit les jeunes plants de riz dans leur lutte contre les autres végétaux environnants. Les rizières n'atteignent alors pas leur rendement optimal.

De plus, la méthode est très onéreuse. Cela est surtout dû au prix excessif des roches phosphatées servant d'engrais. Il a notamment doublé ces cinq dernières années. La nouvelle trouvaille pourrait donc particulièrement bénéficier aux riziculteurs pauvres, ceux d'Asie du sud-est et du Bangladesh par exemple. Mais elle permettrait aussi aux pays développés de réduire leur agriculture intensive en utilisant moins d'engrais et rejetant moins de phosphates dans les cours d'eau et nappes phréatiques. Enfin, comme les réserves de roches phosphatées devraient s'épuiser d'ici 50 à 100 ans, la découverte apparaît particulièrement importante.



Maxisciences 23/08/2012

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