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BelleMuezza

Avec le lin et la luzerne, les vaches se portent mieux et polluent moins

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Si la plupart des éleveurs sont encore réticents à utiliser le lin dans l'alimentation animale, notamment en raison d'un surcoût potentiel, les adeptes de ces méthodes alternatives sont convaincus de leur bienfait sur le cheptel et l'environnement.

Bruno Duchesne, éleveur laitier en Indre-et-Loire, a introduit du lin, de la luzerne et de l'herbe dans l'alimentation des ses bêtes il y a un peu plus de deux ans. "Au niveau de la santé animale, c'est totalement différent", affirme-t-il, estimant que ses vaches vivront plus longtemps. Un avis partagé par Michel Manoury, président de la section viandes à la Coordination rurale et producteur de viande dans l'Orne, qui constate "une meilleure fertilité" chez ses bêtes, les vaches laitières ayant en outre tendance à moins maigrir lorsqu'elles produisent du lait.

Si le coût de l'aliment est un peu plus élevé, admet M. Duchesne, il le compense grâce au prix auquel la coopérative Sodiaal lui rachète son lait, explique-t-il. La coopérative compte près de 300 éleveurs engagés dans cette démarche, sur 13.000 au total.

En outre, les charges vétérinaires ne représentent plus que 30% de ce qu'elles étaient auparavant, estime M. Duchesne, qui affirme ne pas avoir "vu le vétérinaire depuis six mois".

A l'origine de l'expérimentation engagée par l'éleveur, la coopérative Sodiaal valorise cette production sur sa gamme Candia Grandlait depuis 2009.

"Lorsque les vaches ou les poules consomment du lin, le lait, les oeufs ou la viande qui en sont issus ont un effet bénéfique sur la santé des consommateurs", écrit par ailleurs l'Institut technique du lin sur son site Internet.

Selon l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui défend cette alternative agricole durable, la méthode incluant de l'herbe, des graines de lin et de la luzerne permet en outre de réduire de 10% à 15% le rejet de méthane par les animaux.

"Le méthane des ruminants en France représente 5% des émissions de gaz à effet de serre", estime Pierre Weill, co-président de l'association qui compte 350 adhérents et dont le projet vient d'être récemment reconnu par l'Organisation des nations unies.

L'objectif, pour les éleveurs, est alors de comptabiliser leurs émissions de méthane grâce à un outil mis en place par l'association et, par la suite, de valoriser leurs réductions d'émissions sur le marché des crédits carbone, s'assurant ainsi un complément de revenu.

Séduisante, la méthode éveille toutefois la prudence de certains acteurs de la filière.
Avant de s'y lancer, il faut que "nous ayons une parfaite connaissance sur le plan technique" des conséquences de cette alimentation alternative sur les bovins, avance le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Pierre Chevalier.

Autre point, économique celui-là: "Est-ce que ce produit-là sera plus cher que le soja par exemple?", s'interroge-t-il, à l'heure où les éleveurs cherchent par tous les moyens à réduire leurs coûts de production.
"Souvent, la contrainte du cahier des charges" pèse sur l'éleveur "mais la valeur ajoutée part sur le produit transformé", souligne de son côté Marie-Thérèse Bonneau, secrétaire générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

Par ailleurs, "si on doit nourrir tout le cheptel français avec du lin, il va falloir produire plus", ajoute-elle.
En France, environ 15.000 hectares sont consacrés à la culture de la graine de lin mais "il y a un potentiel pour 200.000 hectares", souligne François Bert, responsable de la filière lin au sein de l'Institut du végétal Arvalis.


SCIENCES ET AVENIR 08/09/2012

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Posieux, 16.06.2015 - Pour la première fois en Suisse, avec l’acquisition du système GreenFeed®️, les chercheurs et chercheuses d’Agroscope à Posieux ont la possibilité de mesurer les émissions de méthane et de dioxyde de carbone sans entraver les animaux dans leurs mouvements ni leur faire porter des équipements de mesure. Ce système ingénieux permet également d’effectuer aisément de nombreuses autres mesures sans un trop grand surcroît de travail.

Les vaches sont les championnes de la valorisation de l’herbe, des ensilages et du foin qui poussent en abondance dans les prairies suisses. Grâce à leur système digestif complexe, constitué entre autres de la panse, qui fonctionne comme chambre de fermentation, elles produisent du lait et de la viande de qualité à partir de fourrage riche en cellulose brute. 

Cependant, les vaches émettent aussi des gaz à effet de serre, en particulier du méthane et du dioxyde de carbone, sous-produits de la fermentation du fourrage. Or, selon les spécialistes, en Suisse la participation de l’agriculture aux émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines s’élève à environ 11%, dont plus de 40% de méthane issu de la fermentation dans les pré-estomacs des vaches. Même si la production de méthane fait partie du système digestif des bovins, il y a toutefois un potentiel de réduction de celui-ci, à condition d’effectuer des mesures fiables.

Développé aux Etats-Unis, GreenFeed®️ est un système mobile de mesure des émissions de gaz respiratoires chez les ruminants, sans entrave ni contrainte pour l’animal, au contraire par exemple des chambres de respiration. Il permet d’effectuer des mesures non seulement à l’étable, mais aussi au pâturage et au sein du troupeau.

Concrètement, il s’agit d’un système qui aspire, au moyen d’un ventilateur, l’air de respiration de la vache et l’air qui se trouve autour de son mufle lorsque que celle-ci se nourrit à un distributeur de nourriture automatique équipé d’un dispositif de reconnaissance électronique. Il détermine ensuite les émissions de méthane et de dioxyde de carbone contenues dans l’air aspiré.

Afin d’obtenir un bon résultat de mesure, il faut que l’animal se nourrisse au moins deux à quatre minutes au distributeur. Pour ce faire, l’automate distribue un aliment apprécié des vaches en plusieurs petites rations toutes les 30 secondes.

Le résultat d’une journée de mesures se compose donc d’un certain nombre de déterminations de courte durée des émissions de méthane et de dioxyde de carbone de plusieurs vaches qui, répétées durant plusieurs jours, donnent par extrapolation une valeur journalière.

GreenFeed®️ présente l’avantage de pouvoir effectuer des mesures pendant une période prolongée sur un grand nombre d’animaux dans leur environnement habituel et sans entraver leur liberté de mouvement.

Le système GreenFeed®️ est conçu de telle sorte qu’à l’étable il peut être branché à une prise électrique et qu’au pâturage il fonctionne grâce à des cellules photovoltaïques. La commande du système et la communication des données se font via un téléphone mobile et une application Internet.

 DSM 20/6/2013





News.ch 16/6/2015

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