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Aquarium de Paris : expo sur les requins pour combattre les idées reçues

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L'Aquarium de Paris lance une grande exposition sur les requins



Capture d'écran


Suite aux évènements survenus cet été à la Réunion, notamment, l'Aquarium de Paris a décidé d'organiser une grande exposition inédite autour des requins. Ouverte du 9 septembre au 12 novembre, celle-ci vise à démonter les idées reçues sur les squales et souligner l'importance de les protéger.

"Vivent les requins !" C'est le message que clame haut et fort l'Aquarium de Paris en cette rentrée 2012. En effet, ces derniers mois, l'actualité a été particulièrement agitée du côté des requins suite à de nouvelles attaques dans plusieurs pays, à la fermeture temporaire de plages mais aussi et surtout suite à la décision prise par l'île de La Réunion. Après que deux surfeurs ont été attaqués par des requins, les autorités réunionnaises ont décidé de lancer une campagne de prélèvements de spécimens censée notamment, apaiser les craintes des habitants. Celle-ci n'a, dans un premier temps, pas abouti mais toute l'histoire a suffi à alimenter une nouvelle fois les idées reçues sur les requins et à relancer le débat sur leur statut protégé. Une actualité devant laquelle l'Aquarium de Paris n'a pu rester de marbre.

Pour cette rentrée, il a donc décidé d'organiser une grande exposition temporaire entièrement consacrée à ces seigneurs des mers. "Compte tenu de l'actualité de cet été, il nous est apparu urgent et nécessaire d'expliquer pourquoi les surfeurs se font de plus en plus attaquer sur l'île de la Réunion : il y a de plus en plus de surfeurs qui vont dans les zones où les requins se nourrissent habituellement, explique Alexis L. Powilewicz, Président administrateur général de l'Aquarium de Paris. Mais plus que de se concentrer sur le cas de la Réunion, l'exposition veut surtout démonter les idées reçues qui refont régulièrement surface au sujet des requins.

Aujourd'hui, on recense près de 500 espèces de requins mais à peine 10 d'entre elles sont impliquées dans des accidents mortels. En revanche, on estime que des millions de squales sont tués chaque année par l'homme, pour leur chair mais aussi pour leur aileron, tant apprécié par la cuisine asiatique.

Pourtant, ces poissons cartilagineux jouent un rôle crucial à l'équilibre de la biodiversité marine. Plus sérieux encore, leur disparition pourrait entrainer l'extinction de nombreuses espèces végétales comme animales, tandis que d'autres se multiplieraient à outrance. C'est ce que souhaite expliquer dans cette nouvelle exposition l'Aquarium de Paris qui a pour cela, rivalisé d'imagination en partenariat notamment avec la chaine Nat Geo Wild.

Depuis le 9 septembre et jusqu'au 12 novembre, on peut ainsi découvrir dans les couloirs de l'Aquarium deux zones d'exposition :

- Dans une première, les plus belles et impressionnantes photographies des experts de la chaine Nat Geo Wild partis scruter les fonds pour immortaliser, en gros plan ou en pleine action, les requins.

- Dans la seconde zone, c'est une véritable expo pédagogique qui se tient avec "Ça craint pour les requins", composée d'une dizaine de panneaux imaginés pour les enfants par Ondine Eliot, une adolescente de 16 ans qui milite depuis plusieurs années pour la protection des requins. Une exposition destinée "à montrer à quel point le requin est un animal extraordinaire et qu'il faut vite le sauver".

Mais ce n'est pas tout ce qu'a concocté l'Aquarium qui possède aujourd'hui la plus grande colonie de requins : 32 spécimens appartenant à 6 espèces différentes évoluant dans un bassin de 3 millions de litres.

Deux fois par jour, il est ainsi possible de s'asseoir pour observer les squales tout en écoutant un des animateurs présenter un à un les poissons ainsi que leurs caractéristiques. Les enfants, eux, apprécieront la chasse aux trésors spécial requins organisée dans les couloirs de l'Aquarium ou encore les ateliers créatifs, toujours sur le même thème, desquels ils pourront repartir avec leur oeuvre.

Quant à ceux qui ont soif de plus grandes profondeurs, ils trouveront également leur compte grâce aux quatre documentaires de Nat Geo Wild diffusés dans une des salles de cinéma de l'Aquarium : Les requins tueurs, Le requin baleine de Djibouti, Le paradis des requins ou encore Le requin du 21e siècle. Autant d'images qui retracent les expéditions des experts de la chaine dans les océans terrestres et font notamment découvrir le requin vache, un squale antique de 450 kg qui vit à des profondeurs où la pression est insupportable pour l'homme.

Enfin, pour ceux qui voudraient en apprendre encore davantage ou échanger avec des spécialistes, l'Aquarium prévoit également un cycle de conférences qui débutera le mardi 11 septembre. Le cycle démarrera ainsi avec Bernard Seret, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) qui interviendra autour du thème "Les requins : des prédateurs devenus proies".


Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'Aquarium : www.cineaqua.com
ou sur le site dédié (bientôt disponible) : www.viventlesrequins.fr


MAXISCIENCES 10/09/2012

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A l'occasion de l'inauguration de la grande exposition "Vivent les requins" à l'Aquarium de Paris,Maxisciences a rencontré Ondine Eliot, jeune lycéenne de 16 ans qui a fondé l'association "Passion des requins" et mène depuis un véritable combat pour protéger les squales.

Maxisciences - Comment ton combat pour la protection des requins a t-il débuté ?

Ondine Eliot - Tout a commencé quand j'avais 11 ans. Un jour, j'ai reçu un numéro hors-série du magazine Wapiti entièrement consacré aux requins. C'est là que j'ai découvert le massacre des requins. Il y avait plein de photos horribles. Je ne pensais pas qu'on pouvait faire ça aux animaux. J'ai commencé à m'intéresser au sujet, j'ai fait des recherches et j'ai créé mon blog Passion des requins. A ce moment-là, je l'alimentais régulièrement mais mes parents n'étaient pas au courant. Et puis un jour, ils l'ont vu et mon père qui travaille dans la communication a décidé de m'aider. C'est comme ça que j'ai fondé mon association.

Maxisciences - Que fais-tu avec cette association ?

Ondine Eliot - Depuis sa création, j'ai été récompensée par trois prix qui m'ont pas mal aidé. Il y a eu celui du Crédit Mutuel, celui de la Fondation Nicolas Hulot et surtout le Trophée des associations EDF Diversiterre. Celui-ci m'a permis de réaliser une exposition destinée aux enfants dès l'âge de 3 ans et expliquant l'anatomie des requins, les espèces, les fausses idées, etc. Les enfants n'ont pas ces idées reçues sur les requins. C'est pour cela que j'ai voulu les cibler en particulier. Aujourd'hui, mon exposition est donc envoyée dans les écoles mais je me déplace souvent pour la présenter moi-même. Je participe aussi à des conférences et des débats pour expliquer à quel point les requins sont des animaux extraordinaires et pourquoi il est important de les protéger. Quand l'Aquarium m'a contacté pour présenter mon exposition, j'étais donc vraiment ravie que ça me donne une nouvelle fois l'occasion de parler des requins et de mon combat.

Maxisciences - Comment as-tu réagi face à la situation sur l'île de la Réunion ?

Ondine Eliot - C'était choquant, je ne m'attendais pas à cela. Surtout que les requins font partie de leur culture d'une certaine manière, ils ont toujours été là pas loin. Mais je préfère ne pas trop jugé. J'ai décidé de me battre pour changer l'image qu'on a des requins et ce qu'il s'est passé n'y aide pas forcément. Alors c'est justement aujourd'hui qu'on a besoin d'expliquer la menace qui plane sur les requins et le massacre dont ils sont victimes. Ce sont des animaux fascinants et leur extermination serait une catastrophe pour la biodiversité marine.

Maxisciences - Quels sont tes projets pour les prochains mois ?

Ondine Eliot - Je compte poursuivre mon combat pour sauver les requins en donnant des conférences, en participant à d'autres débats et en continuant de présenter mon exposition pédagogique dans les écoles. J'espère d'ailleurs que le fait qu'elle soit présentée à l'Aquarium me permettra de la faire voyager encore davantage dans la France et ailleurs. Il y a deux ans, grâce à Tahiti Tourisme, j'ai pu réaliser mon rêve en plongeant parmi des requins. C'était vraiment fantastique et je vais peut-être retourner plonger dans quelques mois mais en Egypte. Et puis, il y a évidemment le lycée, je suis en première S et il faut que je continue de travailler si je veux faire le métier dont je rêve : biologiste marin.

Pour en savoir sur le combat d'Ondine ou sur son exposition "Ça craint pour les requins", rendez-vous sur son blog : http://passiondesrequins.skyrock.com/


Maxisciences 13/09/2012

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Dans le cadre de la nouvelle exposition "Vivent les requins !" de l'Aquarium de Paris, Bernard Seret, spécialiste de l'Institut de recherche pour le développement a tenu mardi 11 septembre une conférence sur le thème "Les requins : des prédateurs devenus proies". Celui-ci tire la sonnette d'alarme sur la situation de surpêche et les conséquences qu'elle pourrait avoir sur l'ensemble des océans.

L'image de prédateur ultime lui colle à la peau et pourtant le requin est infiniment plus la proie de l'homme que l'inverse. C'est ce qu'a tenu à souligner mardi dernier Bernard Seret de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Muséum national d'histoire naturelle lors de la première des cinq conférences organisées à l'Aquarium de Paris dans le cadre de l'exposition "Vivent les requins !". Lors de son intervention, le spécialiste a en effet rappelé les dégâts causés
par la surpêche sur les populations de requins.


Malgré le fort intérêt du public mû par un mélange de peur et de fascination, les requins restent des animaux encore mal connus. Si la famille des poissons cartilagineux, celle des requins mais aussi des raies et des chimères, compte environ 1.200 espèces répertoriées, 21% d'entre elles n'ont été découvertes que lors des deux dernières décennies. Or, ces seigneurs des mers restent des espèces fragiles, en particulier à cause de leur lente reproduction.

Ainsi, si le requin baleine peut donner naissance jusqu'à 300 petits par gestation, une espèce très consommée comme l'aiguillat commun n'arrive à maturité sexuelle qu'au bout de 10 à 25 ans pour ne donner que quatre petits requins au bout d'un an et demi à deux ans gestation. Bien qu'il puisse vivre jusqu'à une centaine d'années, on imagine bien alors que cet animal soit particulièrement fragile en cas de surpêche.

Il faut dire que le nombre, déclaré, de captures de requins a triplé en cinquante ans et n'a commencé à diminuer qu'autour de 2003. Aujourd'hui, la production officielle est de 800.000 tonnes de requins pêchés. Mais ce chiffre est incomplet car la Chine ne fournit pas de statistiques et les prises rejetées en mer ne sont pas inclues dans ce chiffre. On atteindrait ainsi au final 1,6 million tonnes de requins réellement pêchées par an, selon Bernard Seret.

Une soixantaine d'espèces, sur les 500 connues, sont pêchées selon la Food and Agriculture Organization (FAO). Avec officiellement 35.000 et 24.000 tonnes, le requin peau bleue et l'aiguillat sont en haut du tableau. L’océan Atlantique est lui, avec 320.000 tonnes, le lieu où la pêche aux requins reste la plus importante. Mais la surpêche a d'ores et déjà eu des effets dévastateurs. On estime par exemple qu'il ne reste que 10% du stock initial de requins-taupes dans les eaux françaises tandis que le requin-marteau a disparu de la Méditerranée en 1997.

La pratique la plus dévastatrice reste néanmoins le "finning", qui consiste à ne garder que les nageoires de requin avant de relâcher le reste des carcasses à la mer. Les ailerons font en effet l'objet d'un fort commerce en Asie et se vendent entre 300 et 500 euros le kilo selon leur qualité. Une fois séchées et traitées pour la commercialisation, ces nageoires ne représentent plus que 1% du poids total du requin. On imagine l'immense gâchis quand tout le reste est rejeté à la mer. (et la mort lente et douloureuse de ces êtres vivants.)

Pourtant ces ailerons, servis en soupe, n'ont pas vraiment de goût. Ils offrent à la place une consistance appréciée de nombreux gourmets asiatiques : à la fois tendre et croquante. Face au massacre, des industriels japonais ont tout de même eu l'idée de mettre au point "une sorte de surimi d'aileron", comme l'appelle Bernard Seret, fabriqué à partir d'autres parties du requin. Cela réduit considérablement le gaspillage mais n'a pour l'instant pas séduit les consommateurs.

Or, si cette surpêche est catastrophique pour les requins, la menace qui plane sur eux n'est pas sans conséquences pour l'homme.

Loin de pouvoir se réjouir de subir moins d'attaques, les espèces pêchées n'étant de toute façon en général pas dangereuses, l'homme risque un effet pervers de dégringolade en cascade. Dans son article publié en 2001 intitulé "fishing down the food web", le chercheur français Daniel Pauly a expliqué que la disparition des super-prédateurs gonflerait brusquement la population d'espèces intermédiaires. Celles-ci se mettraient alors à ravager leurs réserves de nourriture au point de déclencher une véritable famine sous-marine.

Après la disparition de poissons comme le thon, il ne resterait rapidement que de petites espèces sans intérêt commercial ou nutritif pour l'homme. Cette situation existe déjà au large de certaines côtes de la Namibie où les eaux sont saturées de planctons sans que cela ne favorise l'implantation de nouveaux poissons.

Afin d’éviter de telles catastrophes et d'aider à établir des quotas et des méthodes de pêches qui garantissent le renouvellement des stocks de requins, Bernard Seret suggère ainsi une visite sur le site internet de Shark Alliance, une ONG qui s'efforce de peser sur les décisions prises à Bruxelles en matière de pêche.


MAXISCIENCES 22/09/2012

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