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BelleMuezza

Dramatiques échouages de cétacés... toujours inexpliqués

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Deux échouages de baleines et de dauphins, en Floride et en Ecosse, ont récemment alimenté les rumeurs les plus folles. 30millionsdamis démêle le vrai du faux grâce aux explications de Willy Dabin, biologiste au CRMM* et spécialiste de ces phénomènes.

Début septembre 2012, à quelques heures d’intervalle, deux groupes de mammifères marins s’échouaient ; l’un en Floride aux Etats-Unis, l’autre au large de la côte écossaise près de Saint-Andrews (1 et 2/9/2012). Simultanément, dans l’Etat américain du Massachussetts et au Canada, des cadavres de cétacés sont retrouvés. Le point commun de ces quatre phénomènes réside dans leur localisation. Tous se sont produits dans les eaux de l’Atlantique Nord. Alors, simple coïncidence ou phénomène exceptionnel ? Willy Dabin se garde de toute conclusion hâtive. Selon ce biologiste au Centre de recherches sur les mammifères marins de La Rochelle en Charente-Maritime, «les sites sont trop éloignés les uns des autres, les événements ne sont pas donc biologiquement pas liés».

Les échouages de mammifères marins ne constituent pourtant pas des événements rares ou isolés. «Chaque année, les plages de Nouvelle-Zélande sont le théâtre d’un échouage massif, et l’on sait que celui s’explique naturellement» poursuit Willy Dabin.

Parmi ces explications, figurent la désorientation du meneur dans les espèces grégaires : «Il s’agit le plus souvent d’un grand mâle reproducteur, qui dirigent et protègent les femelles et les petits. Et lorsque le meneur tombe malade et se dirige par erreur vers la plage, c’est tout le groupe qui finit par échouer». Cette hypothèse pourrait donc expliquer en partie les échouages dits «de masse», comme ceux qui se sont produits en Floride et en Ecosse, et où respectivement 22 baleines-pilotes et 26 globicéphales communs se sont échoués.

Mais pourquoi ces morts accidentelles semblent-elles aujourd’hui se multiplier ? Le chercheur formule différentes hypothèses, sans pour autant privilégier l’une d’entre-elles.

«On sait que les sonars basse fréquence - employées notamment par la Marine nationale pour détecter les sous-marins nucléaires - sont de plus en plus utilisés, poursuit Willy Dabin. Afin de sonder les fonds marins, biologistes, cartographes et acteurs de l’industrie pétrolifères n’hésitent en effet plus à diffuser des fréquences d’environ 240 décibels à des milliers de kilomètres». Une fréquence qui entraîne des lésions irréversibles chez les mammifères marins.

Le scientifique appelle cependant à la plus grande prudence, et rappelle la psychose qui avait entouré l’hécatombe de dauphins au Pérou, entre janvier et avril 2012 : près de 900 dauphins s’étaient échoués morts sur le littoral nord du pays. Alors que des organisations de protection animale avaient lié leur décès aux activités d'exploration des compagnies pétrolières dans la zone, l’autopsie avait mis en évidence une intoxication massive liée à une algue. «Il faut attendre les résultats définitifs des examens vétérinaires avant de se prononcer» renchérit Willy Dabin.

Peu de baleines sont en général sauvées après les échouages, et ce en dépit d’une grande mobilisation. En Floride, seules 5 des 22 baleines échouées ont pu être sauvées, malgré les efforts de l’équipe de scientifiques et de volontaires. Elles sont à présent dans un état stable, selon l’Agence américaine océanographique (NOAA - National Oceanic and Atmospheric Administration), mais demeurent en observation au parc d'attractions SeaWorld d'Orlando, avant d'être relâchées.



Photo ©️ Diane Morgan / Tcpalm.com




*Centre de recherches sur les mammifères marins de La Rochelle


Fondation 30 millions d'amis 13/09/2012

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