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LE TRAFIC ILLÉGAL DE CORNE DE RHINOCÉROS

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Il serait le cinquième trafic après la contrefaçon, la drogue, les armes ou le pétrole. Le commerce illégal des espèces menacées draine aujourd’hui des sommes conséquentes. Encouragés par la faiblesse des peines encourues, les braconniers sont aussi bien organisés, équipés et financés qu’une armée avec l’appui d’organisations criminelles parfois plus puissantes que les gouvernements eux-mêmes.

L’engrenage est infernal. Moins une population (d'animaux) est nombreuse, plus ses produits dérivés sont convoités, accentuant ainsi la probable disparition de l’espèce. A poids égal, une corne de rhinocéros équivaut à deux fois le prix de l’or.

Une fois de plus, c’est la richesse de l’Afrique, et notamment celle de sa faune, qui attire toutes les convoitises.

En Afrique du Sud où les cinq grands mammifères africains, les big five, représentent un trésor national ainsi qu’une source de revenus non négligeables pour le tourisme, la richesse des données et des histoires recueillies montre l’importance du sujet… Et l’engagement du gouvernement dans cette guerre sans précédent.

A l’autre extrémité de ce marché : l’Asie où la corne de rhinocéros est synonyme de richesse et de puissance.

Au Vietnam, le principal débouché pour ce produit dérivé, les données sont presque inexistantes. On ne trouve étonnamment que des observations ou des anecdotes, alors que les chiffres sud-africains montrent très clairement l’essor de la demande. Preuve s’il en fallait, que l’application des conventions internationales est encore loin d’être optimale.

Comment le citoyen peut-il agir ? : En faisant pression pour que la protection des espèces soit une priorité pour les gouvernements. Il ne s’agit pas simplement de renforcer la coopération internationale. Il s’agit aussi de faire appliquer les lois. Le commerce d’espèces menacées repose sur un crime. Laisser commettre ce crime contre la nature n’est pas une option.

Au même titre que l’or, le platine, le pétrole, la vie animale fait aussi partie de la richesse des nations.


Aujourd’hui il faut faire vite car chaque espèce en danger est un champ de bataille.


3 questions à Stéphane Ringuet, chargé de programme WWF et TRAFFIC :

Quels sont les facteurs expliquant l’essor du trafic de cornes de rhinocéros d’Afrique vers l’Asie et plus particulièrement le Vietnam ?

Le sort du rhinocéros en Afrique est lié de façon inextricable aux forces du marché en Asie, et en particulier au Vietnam. Pour alimenter cette demande, des syndicats criminels se sont organisés en Afrique du Sud, entrainant des massacres importants d’animaux au cours de ces 3 dernières années.

Globalement, le commerce illégal de cornes de rhinos en Afrique du sud a évolué rapidement en un phénomène hautement adapté, efficace et sophistiqué qui lient des acteurs «voyous» de l’industrie de la faune sauvage, des rangers gouvernementaux ou des officiels qui sont contraints, compromis ou corrompus dans des activités illégales, et des opérateurs du crime asiatique.

Sur les 43 asiatiques arrêtés en Afrique du Sud, 24 sont vietnamiens, et 13 sont chinois.

C’est un développement unique et dévastateur dans ce pays, qui ternit sévèrement l’image de l’Afrique du Sud, même si la majorité des propriétaires de rhinocéros et des personnels de l’industrie de la faune sauvage sont engagés dans la protection des rhinos et soutiennent leur conservation.

Le braconnage est-il une menace sur les rhinocéros ?

Le braconnage s’est intensifié dans les années 1970s et 1980s alors que la demande pour la corne de rhinocéros augmentait, cette corne étant considérée comme un ingrédient apprécié par les Médecines Chinoises Traditionnelles et valorisée à travers la fabrication de manches de poignards au Yémen.

Le nombre de rhinocéros noirs a diminué de 96% entre 1970 et 1992, et la population de rhinocéros blanc du nord a décru de 2000 en 1960 à 15 environ en 1984. Grâce à des mesures de conservation et des efforts de lutte anti-braconnage, certaines populations de rhinocéros existent encore, mais nombreuses d’entre elles restent très petites et très fragiles.

Les activités importantes de braconnage qui se déroulent en Afrique du Sud sont vraiment inquiétantes en ce sens qu’elles mettent en péril des années de travail pour la conservation des rhinocéros dans un pays qui abrite 95% de la population de rhinocéros blancs d’Afrique et environ 45% de la population de rhinocéros noirs d’Afrique.

Ici, le braconnage s’est intensifié à partir de 2008, avec 83 animaux tués, pour atteindre en 2011, un nombre record de 448 animaux abattus, soit largement plus d’un animal par jour.

Que faudrait-il faire pour éradiquer le commerce illicite de cornes de rhinocéros ?

L’éradication du commerce illicite de cornes de rhinocéros d’Afrique en provenance d’Afrique du Sud vers l’Asie (en particulier le Vietnam) passe par la mise en œuvre de nombreuses recommandations identifiées par le programme TRAFFIC.

Continuer à soutenir la mise en œuvre obligatoire de registres, du marquage et d’échantillonnage d’ADN de tous les stocks de cornes de rhinos ainsi que celles détenues légalement ; s’assurer que des peines dissuasives soient données à ceux convaincus de crimes sur les rhinos ; renforcer les contrôles dans tous les ports d’entrée et de sorties pour mieux détecter les mouvements illégaux de cornes de rhinos en Afrique du Sud.

Réviser et renforcer la législation nationale et les peines relatives au commerce illégal et mettre fin aux publicités sur internet par rapport au commerce de cornes, au niveau du marché.

Quelles sont les actions du WWF et de TRAFFIC ?

Le WWF travaille à la conservation des rhinocéros depuis plus de 40 ans et s’appuie sur ces programmes de conservation aussi bien en Afrique qu’en Asie. Le Programme Rhinocéros d’Afrique lancé en 1997 apporte un soutien technique et financier à de nombreux projets de conservation en Afrique et opère en partenariat avec les pays clés de l’aire de répartition des espèces. Il reconnait que le futur à long terme des rhinos d’Afrique ne peut être assuré que si les communautés locales et le secteur privé sont impliqués dans les efforts de conservation, et s’ils bénéficient de ces ressources sans qu’il ait une atteinte à la croissance des populations de rhinocéros.

De même, le WWF a créé en 1998 sa stratégie d’action pour les rhinocéros et éléphants d’Asie en reconnaissant que le succès de conservation ne sera possible seulement qu’à travers une approche élargie allant au-delà de protection d’aires isolées et en s’adressant aux questions des pratiques d’utilisation des terres.

Enfin, le WWF soutien le programme TRAFFIC, le réseau de surveillance du commerce de la faune et de la flore sauvages. Ce programme a pour mission de s’assurer que le commerce des plantes et des animaux sauvages ne nuit pas à la conservation de la nature. TRAFFIC surveille activement le commerce de la faune et de la flore sauvages, mène des enquêtes, et donne des informations à divers publics à travers le monde afin de mettre en place des politiques et des programmes efficaces de conservation.

Ensemble, le WWF et TRAFFIC lancent une campagne mondiale contre le commerce illégal de cornes de rhinocéros (mais aussi d’ivoire d’éléphants et de parties de tigres). Cette campagne cherche à renforcer les contrôles et l’application des lois pour stopper le trafic de faune sauvage, pour la mise en place de mesures dissuasives efficaces et la réduction de la demande de produits d’espèces menacées.



WWF 19/09/2012

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Un juge sud-africain a décidé jeudi de lever le moratoire sur la vente de corne de rhinocéros mis en place en 2009. Le but de ce moratoire est de lutter contre le braconnage qui décime l'espèce.

"Le moratoire sur la vente de corne de rhinocéros sur le marché sud-africain est suspendu par le présent jugement", a annoncé le juge Francis Legodi au tribunal de Pretoria.




La décision, qui tranche - provisoirement sans doute - un débat engagé depuis quelques années entre opposants et partisans de la légalisation, ne remet pas en cause le moratoire sur le fond mais estime que sa mise en place n'a pas suivi la bonne procédure.

Des éleveurs sud-africains de rhinocéros avaient saisi la justice en septembre pour obtenir le droit de vendre légalement les cornes de ces animaux. Ils estiment que cette mesure permettrait de porter un coup massif au braconnage.

Cette décision du tribunal pourrait en effet pousser le gouvernement sud-africain à plaider pour une levée de l'interdiction mondiale du commerce de la corne. "C'est un succès total, il n'y a plus d'interdiction de vendre de la corne de rhinocéros" en Afrique du Sud s'est félicité GF Heyns, l'avocat d'un des plaignants.

Depuis la mise en place du moratoire en 2009, le braconnage a explosé dans le pays qui abrite 80% des rhinos survivant dans le monde.

En 2014, 1215 rhinos ont été massacrés, pour la plupart dans le célèbre parc Kruger. Le trafic alimente un marché clandestin de la médecine traditionnelle asiatique, notamment au Vietnam et en Chine, où l'on prête des vertus thérapeutiques à la poudre de corne.

"Le jugement signifie qu'il est légalement possible de vendre de la corne de rhinocéros en Afrique du Sud mais il faudra obtenir un permis", délivré par les services nationaux de protection de l'environnement, a expliqué à Izak du Toit, l'avocat d'un des plaignants.

"C'est désormais possible pour les acheteurs et les vendeurs de corne de demander un permis. Ce n'était pas possible avant aujourd'hui", a-t-il ajouté.

"Nous devons étudier le contenu du jugement avant d'indiquer si nous allons faire appel ou non", a réagi Roopa Singh, la porte-parole du ministère sud-africain de l'Environnement.


Romandie 26/11/2015

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