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FRANCE / Agence de l'eau: des pénuries tragiques dans le bassin Rhône-Méditerranée

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MARSEILLE - Le bassin Rhône-Méditerranée connaît des pénuries d'eau sur 40% de son territoire, une situation tragique selon l'agence de l'eau, pour qui le partage de la ressource doit être la priorité dans le futur, afin d'éviter que la nature ne paie les pots cassés.

Auteur d'un récent rapport sur les impacts du changement climatique dans le domaine de l'eau sur les bassins Rhône-Méditerranée et Corse, l'agence de l'eau, établissement public de lEtat, lance un avertissement devant l'ampleur du déni.

Début septembre, le Conseil InterAction, un groupe de 40 anciens chefs d'Etat et de gouvernement, a également estimé que commencer sans attendre à gérer les ressources en eau plus efficacement permettrait à l'humanité de mieux répondre aux problèmes d'aujourd'hui et aux difficultés et surprises que nous pouvons attendre du réchauffement de la planète.

Oui, nous sommes vulnérables au changement climatique de façon beaucoup plus rapide que prévu et les mesures ne sont clairement pas à la hauteur du problème, renchérit Martin Guespereau, directeur général de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.

Les chiffres sont là: 40% de notre territoire connaît des pénuries d'eau aujourd'hui, explique-t-il dans un entretien à l'AFP. Pour lui, l'urgence, au vu des travaux scientifiques utilisés par l'agence pour établir son rapport, n'est désormais plus la pollution mais le partage de la ressource.

On commence à avoir des résultats à des échelles assez fines, et les éléments sont assez frappants: ils montrent tous une certaine vulnérabilité du système actuel si l'on ne fait rien, analyse M. Guespereau.

Ainsi, la Méditerranée, considérée comme un hot spot, est une zone où la température va beaucoup monter, spécialement l'été - de +3 à 6 degrés - et où la pluviométrie va diminuer de manière très sensible - jusqu'à -60% l'été en 2080 -, d'où des conséquences sur le débit des rivières.

La température du Rhône, à l'embouchure, a déjà augmenté de deux degrés depuis 30 ans, tandis que son débit va diminuer de 30% l'été en 2050 par rapport à l'actuel, explique le directeur de l'agence de l'eau, qui évoque également la fin de la neige de printemps dans les Alpes du Sud dès 2030.

Par ailleurs, les poissons étouffent à tel point qu'ils sont obligés de migrer vers des eaux plus fraîches, au nord et en altitude. N'oublions pas que l'on a aujourd'hui à Lyon le climat qu'on avait autrefois à Avignon, rappelle M. Guespereau.

Quant aux poissons d'eau de mer, on estime qu'une quinzaine d'espèces endémiques de Méditerranée pourraient disparaître purement et simplement par un phénomène croisé de hausse des températures et d'acidification des océans.

Ces constatations ont donc poussé l'agence de l'eau, dans son 10e plan d'action 2013-2018, à voter une augmentation de 2,5% de ses aides financières - soit 265 millions d'euros - en faveur des mesures d'économies d'eau.

Car des solutions existent qui sont très efficaces: pour éviter que la nature paye les pots cassés du fait que tout le monde pompe tant qu'il peut dans les rivières, il faut boucher les fuites d'eau des réseaux urbains qui ont beaucoup vieilli et qui sont à certains endroits de vraies dentelles, certains perdant jusqu'à 50% de l'eau qu'ils prélèvent.

Au niveau agricole, il est souvent possible de quitter le système d'irrigation dit gravitaire, consistant à inonder les champs, pour passer à celui régulant l'eau dans les canaux, voire, idéalement, au goutte-à-goutte. Rien qu'en faisant ça, souligne M. Guespereau, on divise par dix la consommation d'eau agricole.



ROMANDIE.COM 21/10/2012

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