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Sauver la mer Morte grâce à l'eau de la mer Rouge, un projet controversé

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Puiser de l'eau dans la mer Rouge pour revitaliser la mer Morte : le projet semble fou et il inquiète les associations écologistes, mais il a désormais l'aval de la Banque mondiale.

Après des années d'études techniques, l'institution de Washington a publié cette semaine sur son site Internet la version finale d'un rapport approuvant l'idée de relier par un pipeline de 180 kilomètres de long le grand lac salé que bordent Israël, la Jordanie et la Cisjordanie et la mer qui sépare l'Afrique de la péninsule arabique.

Le niveau de la mer Morte descend de plus d'un mètre par an. Sa surface s'est réduite de 950 km2 à 637 km2 en cinquante ans, selon la Banque mondiale.

Alors que le lac, alimenté par le Jourdain, était abondé par 1 250 millions de m3 d'eau en 1950, il ne reçoit plus aujourd'hui que 260 millions de m3 annuels. En cause : le pompage intensif de l'eau du Jourdain et de la mer Morte elle-même par l'agriculture et les industries d'Israël et de Jordanie.

Le niveau de ce bassin hyper salé est passé de 394 mètres sous le nveau de la mer dans les années 1960 à 423 mètres sous le niveau de la mer aujourd'hui. "Si rien n'est fait", écrit la Banque mondiale, "la mer Morte atteindra un nouvel équilibre à une altitude qui est environ 100 mètres sous le niveau actuel". Un bouleversement qui pourrait nuire fortement à l'attrait touristique de la région, mais aussi ruiner l'environnement unique créé par ce bassin dix fois plus salé que de l'eau de mer classique.

L'idée de percer un canal entre la mer Rouge et la mer Morte est étudiée depuis plus d'un siècle. L'accélération de la disparition du lac salé à conduit des responsables israéliens, jordaniens et palestiniens à demander à la Banque mondiale de conduire une étude de faisabilité en 2005.

Son verdict : moyennant un investissement de 10 milliards de dollars, il est possible d'acheminer jusqu'à 2 milliards de m3 d'eau de mer dans la mer Morte, mais aussi de bâtir une énorme usine de désalinisation pour améliorer l'approvisionnement en eau de la région. Les 400 mètres de dénivelé entre l'entrée et la sortie du pipeline pourraient aussi être mis à profit pour faire tourner des turbines et produire de l'énergie.

Problème : cette intrusion massive d'eau de mer n'est pas sans risque écologique, reconnaît l'institution de Washington. Au-delà de 300 millions de m3 par an notamment, selon les experts, l'apport d'éléments marins pourrait entraîner une explosion d'algues rouges et de formations de gypse blanc. Le rapport alerte également sur le risque d'infiltration d'eau de mer dans les nappes phréatiques.

Ces impacts peuvent être "contrôlés et réduits à un niveau acceptable", estime la Banque mondiale. Ce n'est pas l'avis de groupes écologistes comme Les Amis de la Terre au Proche-Orient, qui dénoncent un rapport "irresponsable", dont les conclusions "ignorent le risque environnemental et le prix économique élevé à payer".

L'eau potable issue du site de traitement, dont la capacité passerait progressivement de 320 millions de m3 annuels à 850 millions de m3, serait vendue à un prix inabordable pour les populations de la région, affirme l'ONG. "Les vrais bénéficiaires seraient les hommes d'affaires israéliens associés à la construction de la plus grosse usine de désalinisation du monde et les compagnies étrangères de construction de pipeline", estime Gidon Bromberg, directeur des Amis de la Terre en Israël.

Le ministre israélien du développement économique régional, Silvan Shalom, a assuré que le gouvernement d'Israël allait "travailler à intéresser les personnes influentes pour que ce projet soit réalisé". Mais l'initiative devra réunir des montants importants de prêts internationaux, d'aides étrangères et d'investissements publics pour entraîner l'adhésion du secteur privé. En novembre 2012, la Jordanie avait déjà prévenu qu'elle allait revoir à la baisse sa participation au projet.

L'étude de faisabilité à elle seule a déjà coûté 16 millions de dollars, selon la Banque mondiale. Une somme financée par un fonds international abondé par huit donateurs, parmi lesquels la France, le Japon et les Etats-Unis.


Humanité et Biodiversité 18/01/2013

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Washington (AFP) - Des représentants d'Israël, de Jordanie et de l'Autorité palestinienne ont signé lundi à Washington un accord qualifié d'"historique" pour tenter de sauver la mer Morte et lutter contre la pénurie d'eau dans la région.

"Cela offre une lueur d'espoir sur la possibilité de surmonter d'autres obstacles à l'avenir", a estimé le ministre israélien de l'Eau et du Développement, Sylvan Shalom, en paraphant ce document au siège de la Banque mondiale, partenaire du projet.

"Nous avons montré que l'on pouvait travailler ensemble en dépit de nos problèmes politiques", a ajouté son homologue palestinien Shaddad Attili, présent à la même tribune, à l'heure où Palestiniens et Israéliens tentent de raviver le processus de paix sous l'égide des Etats-Unis.

Selon l'accord obtenu après onze ans de négociations, un système de pompage va être mis en place dans le golfe d'Aqaba, à la pointe nord de la mer Rouge, afin de collecter quelque 200 millions de m3 d'eau par an. [Une partie sera ensuite acheminée par l'intermédiaire de quatre conduits vers la mer Morte, une mer fermée ayant une très haute concentration en sel et qui risque de s'assécher d'ici 2050.

Une autre partie sera dessalée, et distribuée en Israël et en Jordanie afin de répondre à la pénurie d'eau qui frappe la région. L'Etat hébreu a également accepté de laisser s'écouler davantage d'eau du lac de Tibériade, situé sur son territoire, en direction de son voisin jordanien, a précisé la Banque mondiale dans un communiqué.

"Sans eau, il n'y aura pas de développement économique, pas d'emplois", a commenté le ministre jordanien de l'Eau et de l'agriculture, Hazim El-Nasser, qui a lui aussi signé l'accord à Washington. D'après les termes de l'accord précisés par la Banque mondiale, Israël a par ailleurs accepté de vendre à l'Autorité palestinienne entre "20 à 30 millions de m3" par an d'eau dessalée fournie par l'entreprise publique israélienne de production d'eau potable, Mekorot.

"En dépit de nos problèmes politiques, nous partageons les mêmes problèmes liés au manque d'eau", a relevé M. Attili.

Dans son communiqué, l'institution de Washington assure que la Cisjordanie, dirigée par le Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, bénéficiera de ces nouveaux arrangements mais lors de la conférence de presse, le ministre palestinien a assuré que la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, en profiterait également.

Selon les trois parties, un appel d'offres international devrait être lancé pour l'ensemble du projet, en commençant par l'usine de dessalement d'Aqaba et l'installation du premier conduit. La procédure pourrait débuter dès 2014, selon le ministre israélien.

Partenaire de l'opération, la Banque mondiale a publié en 2012 une étude penchant vers la faisabilité du projet, mais plusieurs organisations de défense de l'environnement ont déjà mis en garde contre les possibles effets néfastes de l'arrivée d'eau de la mer Rouge sur le fragile écosystème de la mer Morte.

Selon le communiqué de l'institution, le lancement du projet devrait permettre, "sous le contrôle des scientifiques", de mieux comprendre les conséquence d'un mélange des eaux de la Mer Rouge avec celles de la Mer morte.


Sciences et avenir 9/12/2013

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La formation de trous béants autour de la mer Morte s'accélère de manière exponentielle. Aujourd’hui, il y en aurait plus de 3000 !

Des gouffres de dizaines de mètres de profondeur apparaissant du jour au lendemain, engloutissant en quelques minutes des champs entiers… La formation de centaines de dolines transforme peu à peu les rives de la mer Morte en gruyère ! Et le phénomène s’accélère à un rythme exponentiel, menaçant habitations et installations touristiques ou industrielles. 

 Doline en mer morte. 2012. (Mark A. Wilson)


En janvier, une portion de la route 90, l’artère principale qui longe la mer Morte sur la rive israélienne, s’est ainsi affaissée brutalement de 5 centimètres. Les premières dolines ont été découvertes dans les années 1980. Et en 1990, on en comptait une quarantaine. Aujourd’hui, il y en aurait plus de 3000. À ce rythme, l’ensemble du bassin aura sombré d’ici à 2050 ! Avec le risque d’engloutir des vies humaines.

Les dolines sont des dépressions de forme circulaire ou elliptique qui peuvent atteindre des dizaines de mètres de diamètre. Les plus grandes, les méga-dolines, s’ouvrent sur plus d’un kilomètre de diamètre et plus de 100 m de profondeur. Elles se forment dans des terrains soumis à une dissolution chimique

Et c’est justement le cas de la mer Morte, dont le niveau ne cesse de baisser. En cinquante ans, sa surface a régressé d’un tiers. Cette mer fermée, qui était une vaste masse d’eau il y a 18 000 ans, est aujourd’hui la zone immergée la plus basse du globe (429 mètres en dessous du niveau de la mer). Et ses eaux continuent à s’abaisser de 1,45m en moyenne par an

 Highlight Israel 2/9/2012


Depuis les années 1950, en effet, les eaux des rivières affluentes ont en effet été exploitées intensément par Israël, la Jordanie et la Syrie pour les besoins d’une démographie en pleine explosion, d’une industrie touristique en plein essor et pour l’exploitation minière (potasse et magnésium). Quelque 800 millions de mètres cubes sont ainsi détournés chaque année, et la mer Morte ne reçoit plus que 5 % de son flux historique.

En se retirant, les eaux très salées de la mer Morte laissent derrières elle des terrains truffés de poches de sel. Les nappes phréatiques, les pluies, les eaux de ruissellement, les rivières sont autant d’eaux douces qui lessivent et dissolvent ces poches, laissant en lieu et place des cavités vides en sous-sol. Sans soutien, le sol de surface finit par s’effondrer brusquement. Si plusieurs cavernes se superposent, un effondrement en cascade peut laisser la place à un profond trou béant (un aven). L’érosion peut poursuivre son œuvre et plusieurs avens rapprochés se fondre en un seul gouffre gigantesque (un ouvala).

Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ont décidé d’agir en construisant un pipeline de 200 km de long reliant la mer Rouge à la mer Morte. L’objectif est de transférer quelque 100 millions de mètres cubes d’eau chaque année vers cette dernière

Le projet n’existe pour l’heure que sur le papier et ses détracteurs sont nombreux. Car cet apport d’eau n’est pas suffisant pour enrayer la baisse du niveau de la mer Morte et le risque est grand par ailleurs de détruire l’écosystème spécifique de la mer Morte en y faisant proliférer notamment des algues rouges.


Sciences et avenir 18/4/2015

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