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Face à l'emprise de Gazprom, l'Europe de l'Est mise sur le gaz de schiste

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Moscou - Le gaz de schiste menace-t-il l'emprise de Gazprom sur l'Europe? En quelques mois, deux des principaux clients du géant gazier russe, la Pologne et l'Ukraine, se sont dit prêts à investir des milliards pour produire cette source d'énergie controversée et au potentiel incertain.

Ces pays ne sont pas seuls. Des responsables politiques de Roumanie et Lituanie, des consommateurs moins importants mais très dépendants du gaz russe, se sont récemment prononcés publiquement en faveur du recours aux ressources d'hydrocarbures dites non-conventionnelles.

Le 4 février, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a reçu des représentants du producteur américain Chevron, candidat à l'exploration des sous-sols du pays. Ses services ont cité le gaz de schiste, comme un moyen de substitution au coûteux gaz russe.

En Roumanie, la coalition de centre-gauche au pouvoir depuis mai n'a pas prolongé le moratoire qu'elle avait instauré quand il a expiré en décembre. Le Premier ministre Victor Ponta a fini par se dire favorable à l'exploration, malgré la controverse qui entoure les méthodes de fracturation hydraulique employées.

En octobre, le Premier ministre polonais Donald Tusk avait de son côté qualifié le gaz de schiste de priorité. Le pays, qui couvre les deux tiers de sa consommation grâce au gaz russe, entend investir 12,5 milliards d'euros pour des gisements évalués à près de 2 milliards de mètres cube.

Le plus gros coup est venu de l'Ukraine, premier client de Gazprom. En plein forum économique de Davos en janvier, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a signé avec l'anglo-néerlandais Shell un contrat pour le gisement d'Iouzovske, dans l'est du pays. Les autorités ukrainiennes ont cité un investissement de plus de 10 milliards de dollars, pour une production potentielle de 20 milliards de mètres cubes par an, soit les deux tiers de ce que Kiev a acheté à Gazprom en 2012.

Pour ces pays, le gaz de schiste semble alléchant. Aux Etats-Unis, son exploitation maintient les prix à des niveaux très bas depuis plusieurs années et représente des centaines de milliers d'emplois.

De son côté, Gazprom, qui contrôle plus d'un quart de la consommation du Vieux continent, s'accroche à l'idée de contrats à long terme indexés aux cours du pétrole.

Dans un rapport publié en mai, le cabinet KPMG voyait la Pologne, la Roumanie et l'Ukraine comme les marchés les plus prometteurs en Europe de l'Est pour le gaz de schiste. Ces pays offrent le soutien politique nécessaire, des infrastructures existantes suffisantes et une expérience importante de production, estiment ces experts. Les analystes accueillent cependant ces projets avec une grande prudence, soulignant l'incertitude qui entoure le niveau réel des réserves.

En Pologne, l'américain ExxonMobil a mis fin l'an dernier à ses opérations d'exploration, qui ne donnaient pas les résultats espérés.

Pour Valeri Nesterov, de Sberbank Investement Research,, les prévisions de production restent peu significatives et l'exploration donne des résultats plutôt décevants.

Pour l'instant, en Roumanie, en Lituanie, en Pologne et en Ukraine, le gaz de schiste est surtout un moyen de faire pression sur Gazprom pour baisser les prix, juge l'expert. Le géant public russe, qui ne cesse de répéter qu'il ne croit pas en l'avenir du gaz de schiste en Europe, entretient des relations tendues avec ses clients européens, pris dans la crise économique.

La Pologne et la Lituanie ont brandi ces derniers mois la menace de procédures devant la justice internationale pour obtenir des ristournes de Gazprom, dont la rentabilité s'érode. Kiev refuse depuis fin janvier de payer une facture de sept milliards de dollars adressée pour du gaz non consommé, mais prévu par le contrat.

Les autorités ukrainiennes se sont officiellement gardées de lier les deux événements, mais de nombreux observateurs ont relevé que cette note intervenait quelques jours après la signature du contrat avec Shell.Pour Alex Brideau, du centre d'analyse Eurasia Group, l'accord a certainement mis Moscou en colère.


ROMANDIE 8/2/2013

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VILNIUS - Le gaz de schiste pourrait aider les Européens à obtenir de meilleurs prix pour le gaz du géant russe Gazprom, a estimé vendredi le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger.

Je suis sûr que l'option du gaz de schiste est un bon instrument dans nos négociations à long terme avec Gazprom et la Russie, a-t-il dit devant la presse lors d'une visite à Vilnius. Il a estimé que Gazprom, actuellement l'unique fournisseur de gaz à la Lituanie, le faisait payer trop cher à cet Etat balte.

Il n'est pas acceptable que les prix du gaz en Lituanie soient 20, 30 ou 40% plus élevés que dans les pays voisins ou dans mon propre pays, l'Allemagne, a dit M. Oettinger. En définitive, nous devons aboutir au même prix de Lisbonne à Vilnius, de Londres à Athènes, a-t-il ajouté.

La Lituanie, ancienne république soviétique de 3 millions d'habitants, évalue ses réserves de gaz de schiste à quelque 30 à 50 milliards de mètres cubes. Le gouvernement lituanien envisage de signer un accord avec le groupe américain Chevron, intéressé par l'exploration des réserves de gaz de schiste dans l'ouest du pays.

Mais l'exploitation du gaz de schiste se heurte aux craintes concernant la technique de fracturation hydraulique, considérée comme dangereuse pour l'environnement et la santé des populations résidant à proximité des gisements.

Le Parlement lituanien envisage d'adopter de nouvelles lois pour renforcer la réglementation environnementale concernant les conditions d'exploitation du gaz de schiste.

Vilnius souhaite briser le monopole de Gazprom sur son approvisionnement énergétique -- un héritage de l'époque soviétique -- en construisant un terminal de gaz liquéfié qui devrait être opérationnel d'ici la fin 2014, et un gazoduc avec la Pologne. La Lituanie étudie également un projet de centrale nucléaire avec ses voisins baltes, la Lettonie et l'Estonie.


ROMANDIE 10/5/2013

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