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BelleMuezza

Le triste sort des lapins de chair en France

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L’association L214 dénonce une nouvelle fois, preuve à l’appui, les cruelles conditions d’élevage des lapins destinés à la consommation en France. 30millionsdamis.fr revient sur un scandale à la fois éthique et sanitaire.

C’est une vidéo de l’association L214 – rendue publique le 27 mars 2013 – qui a semé le trouble, contraignant l'interprofession des éleveurs de lapins, le Clipp, à réagir le jour-même dans un communiqué publié par l’AFP.

Le film d'enquête réalisé par les défenseurs des animaux dans 8 élevages français de lapins de chair entre novembre 2012 et janvier 2013 en Bretagne et Poitou-Charentes, est sans équivoque : les lapins élevés en batterie vivent dans des conditions inadmissibles. De nombreux animaux sont trouvés dans un état de santé dégradé et les poubelles des bâtiments sont remplies de cadavres et de flacons d'antibiotiques : «Ce n’est pas notre première enquête dans les élevages industriels de lapins, explique Sébastien Arsac, porte-parole de L214. Mais la filière est particulièrement méfiante et nous avons dû enquêter en caméra cachée pour pouvoir constater les véritables conditions dans lesquelles sont élevés les lapins de chair».

Une enquête de terrain qui amène l’organisme de protection animale à un double constat : les animaux sont élevés dans le mépris le plus total de leur bien-être ; l’utilisation systématique d’antibiotiques est alarmante.

La très grande majorité des élevages cunicoles en France sont industriels. A savoir, une cage et un sol grillagé dont la surface est égale à une feuille A4 : «Les lapins sont engraissés 73 jours en moyenne avant d’être envoyés à l’abattoir» précise Sébastien Arsac, en ajoutant qu’«un quart des lapins meurt avant d’atteindre l’âge d’abattage».

Une vie courte, mais remplie de souffrances. Car comme tous les animaux, le lapin a des besoins naturels et comportementaux bien spécifiques. Jonathan Fleurent, chargé d’études à la PMAF*, en dresse la liste : «Le lapin a besoin de se mouvoir, de bondir, de gratter le sol, de se dresser sur ses pattes, indique cet expert. Il aime inspecter son environnement, interagir avec ses congénères… Comme il peut se montrer agressif - une femelle qui agit par instinct maternel par exemple - il doit avoir une possibilité de fuir». Or la cage est l’exact opposé de son mode de vie à l’état naturel. Même son besoin le plus primaire lui est refusé : celui d’user ses dents, qui pourtant poussent de façon continue.

Quant à l’utilisation des antibiotiques, il s’agit d’un problème pour l’homme – leur ingestion via l’alimentation diminuerait nos défenses immunitaires et augmenterait notre résistance à ces même substances – mais aussi pour l’animal. «Les lapins sont les plus exposés aux antibiotiques car ils sont sensibles à de nombreuses maladies, dénonce Sébastien Arsac. Si on supprime ces médicaments, la mortalité augmente. Ce ne sont donc pas des conditions d'élevage qui assurent la bonne santé des animaux, mais qui engendre une utilisation massive de médicaments et d'antibiotiques» continue le jeune homme. Un fait non contesté par la filière cunicole, qui précise cependant, citée par l’AFP, que leur utilisation est en baisse depuis 2007.

Si l’on diminue le recours à ces médicaments, c’est tout le mode d’élevage qui est remis en cause. Et qui nécessitera de trouver des alternatives, cette fois-ci plus respectueuses du bien-être de l’animal. Un progrès qui, pour l’instant, ne peut venir de Bruxelles : si l’Union européenne a beaucoup fait pour améliorer les conditions d’élevage des poules et des truies, elle n’a en revanche jamais mis en œuvre de réglementation qui protègerait les lapins.

Mais la réponse pourrait venir de pays voisins :

- «En Allemagne, des réflexions et des projets sont menés pour trouver un autre modèle d’élevage : des parcs où les lapins peuvent s’ébattre» commente Jonathan Fleurent.

- L’Autriche a interdit purement et simplement les cages, tandis que la Belgique a élaboré un ensemble de recommandations qui pourraient être prochainement soumis à la Commission européenne.

- En France, la marque Carrefour élabore, en partenariat avec la PMAF, un label qui garantirait de meilleures conditions d’élevage. Un travail nécessaire, à l’heure où « le label Rouge et la filière bio ne sont pas significatifs en termes de bien-être animal» selon L214.

Attention : vidéo déconseillée aux personnes sensibles et au jeune public : ces images montrent la souffrance animale




Des initiatives intéressantes qui ne font pourtant pas oublier les 40 millions millions de lapins sacrifiés chaque année dans les élevages industriels pour la consommation, dont environ 8 millions meurent victimes des mauvaises conditions de détention. Un chiffre impressionnant malgré une baisse constante de leur consommation. Dans les pays anglo-saxons, il est même inconcevable de les manger.

Le regard porté sur le lapin, que beaucoup apprécient comme animal de compagnie, sera-t-il enfin modifié ? La Fondation 30 Millions d'Amis, quant à elle, milite pour la suppression des cages d'élevage, synonymes de grandes souffrances pour les animaux.

30 millions d'amis 15/4/2013

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