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BelleMuezza

La période 1971-2000 la plus chaude de ces 1400 dernières années

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La période 1971-2000 a probablement été la plus chaude de ces 1400 dernières années sur la terre ferme. C'est le constat d'une équipe internationale de chercheurs avec participation suisse, dont les travaux ont été publiés dimanche dans "Nature Geoscience".

Quelque 80 scientifiques du monde entier, sous l'égide du réseau "Past Global Changes" (PAGES), sis à l'Université de Berne, ont tenté de reconstruire et comparer l'évolution climatique de ces deux derniers millénaires sur sept continents (Antarctique, Amérique du Sud, Amérique du Nord, Australie, Asie, Europe et Arctique).

L'objectif de cette étude est de mieux comprendre l'évolution passée du climat à l'échelle régionale, voire locale, afin de permettre aux scientifiques d'affiner leurs projections et ainsi de mieux "régionaliser" les impacts possibles du réchauffement.

Si les grandes tendances se sont manifestées globalement - un refroidissement jusqu'à la fin du 19ème siècle suivi d'un réchauffement -, des variations ont été constatées entre les deux hémisphères. Le "petit âge glaciaire" est ainsi mondialement démontré, mais dans l'Arctique, en Europe et en Asie, il a commencé plusieurs décennies plus tôt (vers 1500) que dans les autres régions du globe. Le réchauffement depuis la fin du XIXe siècle, que la science attribue aux émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, a donc inversé cette tendance de long terme.

Le réchauffement au 20 siècle est environ deux fois plus marqué dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud, constatent les chercheurs. Quant à la température moyenne globale, elle n'a vraisemblablement jamais été aussi élevée au cours des 1400 dernières années qu'entre 1971 et 2000.

Ulf Büntgen et Raphael Neukom, de l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) ont également participé à ces travaux, reconstruisant l'évolution des températures à l'aide des cernes des arbres. D'autres chercheurs ont utilisé des données provenant de coraux, de sédiments, de stalagmites, de carottes glaciaires ou encore de documents historiques.

La particularité de l'étude est qu'elle couvre presque tous les continents et surtout qu'elle les compare, écrit le WSL dans un communiqué. Les chercheurs soulignent l'importance d'une meilleure compréhension des différences régionales.

Pour Hugues Goosse, chercheur au Centre de recherches sur la terre et le climat de l'Université catholique de Louvain (Belgique), il s'agit de la "synthèse la plus complète" sur l'évolution des températures depuis 2.000 ans. "Il y a des choses communes à toutes les régions du globe - une tendance à long terme au refroidissement jusqu'au XIXe siècle, suivi par un réchauffement sur tous les continents sauf en Antarctique où c'est moins net - mais aussi de fortes variations d'une région à l'autre", indique ce co-auteur de l'étude à l'AFP.

Le rythme du refroidissement, "lent mais global", va de 0,1 à 0,3°C par millénaire selon les régions. Il s'explique, selon les chercheurs, par la "combinaison de facteurs naturels", tels que les variations de l'orbite terrestre, une tendance générale à l'augmentation de l'activité volcanique (les cendres réfléchissant les rayons du soleil) ou des variations de l'activité solaire.

La différence principale entre continents tient "au rythme auquel la température diminue, différent d'une région à l'autre", souligne Hugues Goosse. "On parle à l'échelle de l'Europe de l'optimum climatique médiéval (entre 830 et 1100 environ) où la température était presque aussi élevée qu'au XXe siècle, mais ce n'était pas le cas au même moment en Amérique du Sud", ajoute-t-il.

Comprendre l'origine de ces différences est "important, car on parle souvent du réchauffement global mais ce qui nous intéresse, en tant que citoyen, c'est de connaître l'évolution de la température dans notre région" pour mieux anticiper les impacts, explique le chercheur.

A savoir : certaines régions, en raison de facteurs naturels, ont déjà connu des épisodes plus chauds: en Europe, par exemple, il a fait probablement plus chaud au Ier siècle qu'à la fin du XXe siècle.



ROMANDIE 21/4/2013 - SCIENCES ET AVENIR

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