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BelleMuezza

certaines femelles parviennent à retarder le début d'une gestation

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Les souris femelles comme certaines autres espèces de mammifères sont capables de reporter à plus tard le début d'une gestation. Un phénomène appelé "diapause embryonnaire" dont les mécanismes moléculaires viennent d'être identifiés.

Si la grossesse est une conséquence inévitable après qu'un ovocyte ait été fécondé chez l'humain, ce n'est pas le cas chez tous les animaux. Certaines femelles sont en effet capables de retarder le début de la gestation et de placer l'ovocyte fécondé en attente d'un meilleur moment pour la démarrer. Ce phénomène appelé "diapause embryonnaire" se retrouve chez les femelles souris mais aussi chez d'autres mammifères comme le kangourou.

Il leur permet de retarder une gestation si les conséquences environnementales ne sont pas favorables à la survie du futur petit et de sa mère, ou si un autre bébé est déjà en route. Pour cela, l'organisme de la mère empêche l'oeuf de s'implanter au niveau de l'utérus et le maintient dans un état "inactivé" jusqu'à ce que la gestation ne soit relancée. Néanmoins, la manière dont ce procédé était mise en place et les mécanismes intervenant restaient pour les scientifiques un mystère... du moins jusqu'ici.

Des chercheurs de la Children's Research Foundation de Cincinnati aux Etats-Unis ont en effet réussi à percer l'énigme : ce sont des gènes appelés MSX qui déclencheraient la diapause. Pour en arriver là, Sudhansu Dey et ses collègues ont étudié en détail le processus d'implantation d'un embryon dans l'utérus d'une souris femelle. Ils ont ainsi constaté qu'un gène, MSX1, était particulièrement actif juste avant l'implantation, ce qui a suggéré qu'il pourrait jouer un rôle dans la diapause.

Afin de tester cette hypothèse, les chercheurs ont utilisé des hormones pour induire un report de gestation chez des femelles souris, visons et wallabies. Puis, durant cette "pause", ils ont évalué le niveau d'activité de MSX1 et d'autres gènes liés dans la fabrication de protéines avant d'observer en imagerie les tissus pour voir où ce gène était actif.

Ceci a permis de constater que MSX1 était plus actif lorsque la gestation était retardée et que ceci était vrai pour les trois animaux. Les résultats ont également confirmé que MSX1 et les gènes liés étaient bien responsables de la production de protéines et que ceux-ci étaient actifs dans les cellules épithéliales, un type cellulaire notamment présent à l'intérieur de l'utérus.

Selon Sudhansu Dey, ces résultats sont très excitants car ils montrent que les gènes MSX, qui constituent une ancienne famille de gènes, ont été préservés durant longtemps et qu'ils jouent un rôle important dans le retardement d'une gestation dans des conditions inadaptées.

Désormais, les scientifiques s'interrogent donc sur la possibilité que ces mêmes gènes puissent permettre un report de gestation chez d'autres animaux comme les ours polaires ou les pandas géants. Selon Dey interrogé par LiveScience, une meilleure compréhension de ce processus pourrait même, au bout du compte, avoir des implications chez l'humain, en jouant sur l'activité de ces fameux gènes. "Si nous maintenons MSX1 à des niveaux élevés chez les femmes, peut-être pourrions-nous étendre la phase réceptive" pour la fertilisation, a t-il expliqué. Toutefois, une telle possibilité nécessitera de nombreuses années de travaux supplémentaires.



MAXISCIENCES 24/4/2013

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