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BelleMuezza

L'homme chasse la truite et l'ours mange le wapiti faute de poissons

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PARIS - L'homme a introduit la truite grise, qui mange la truite fardée, et faute de poisson à se mettre sous la dent, le grizzly mange du wapiti: c'est la triste histoire d'une bourde écologique commise dans le parc américain de Yellowstone qui illustre à merveille le fonctionnement de la chaîne alimentaire et ses répercussions insoupçonnées.

Des biologistes américains cherchaient à comprendre pourquoi la population de cervidés sauvages évoluant dans la région de Yellowstone avait décliné aussi rapidement au cours des vingt dernières années.

Selon eux, les principaux responsables sont l'homme et la truite grise, aussi appelée omble du Canada (Salvelinus namaycush), qu'il a introduite illégalement dans le lac de Yellowstone.

Les dizaines d'ours grizzly qui vivent dans le parc national sont omnivores et se nourrissaient traditionnellement au printemps des truites fardées (Oncorhynchus clarkii) natives des eaux de Yellowstone et de quelques jeunes wapitis âgés d'une à deux semaines, explique à l'AFP Arthur Middleton, zoologue qui a dirigé l'étude.

Mais voici plusieurs décennies, l'homme a introduit dans le parc des ombles du Canada, qui se nourrissent eux aussi de truite fardée, dont ils ont décimé la population.

Et comme l'omble du Canada vit en eau profonde, contrairement à la truite fardée qui fréquente les petits cours d'eau, le grizzly ne peut les pêcher facilement et a dû se rabattre sur d'autres proies. Il a donc tout naturellement augmenté sa consommation de jeunes wapitis, estiment les chercheurs.

Selon les observations des scientifiques, environ 12% des jeunes wapitis étaient dévorés par des grizzlies ou des ours noirs à la fin des années 1980, alors que ce taux atteignait 41% au milieu des années 2000.

Cela suggère que même dans un milieu aussi sauvage que le Yellowstone, une bourde humaine commise dans le milieu aquatique voici des années a des répercussions très profondes, forçant un prédateur omnivore à chercher de nouvelles sources de nourriture dans le milieu terrestre, souligne M. Middleton.

L'étude est publiée mercredi dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.


ROMANDIE 15/5/2013

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