Brésil: 15 nouvelles espèces d'oiseaux découvertes en Amazonie

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RIO DE JANEIRO - Quinze nouvelles espèces d'oiseaux ont été identifiées en Amazonie au Brésil, la plus grande découverte de l'ornithologie brésilienne des 140 dernières années, a indiqué jeudi à l'AFP Luis Fabio Silveira, ornithologue du Musée de Zoologie de l'Université de São Paulo.

Trois ou quatre espèces d'oiseaux sont décrites par an dans le monde. La surprise est d'en avoir trouvé 15 et cela prouve la richesse de la biodiversité en Amazonie et la nécessité de la préserver, a déclaré le scientifique.

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Certains de ces oiseaux vivent à l'Est de l'Amazonie (États du Para et du Mato Grosso), dans des habitats très restreints et sont déjà menacés de disparition en raison des déboisements, selon lui.

Les oiseaux, un de l'ordre des Piciformes - qui incluent les toucans et piverts - et tous les autres de l'ordre des Passériformes (oiseaux chanteurs) ont été partiellement décrits dans l'édition de mai de la revue Pesquisa Fapesp de l'Université de São Paulo.

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Le plus grand d'entre eux est une gralha, une sorte de corbeau du genre Cyanocorax, qui mesure 35 cm de long. Un autre qui attire l'attention est l'arapaçu-de-bico-torto (Campylorhamphus sp. nov. de son nom scientifique), une sorte d'oiseau au long bec fin courbe qui s'alimente d'insectes.
De nouvelles espèces d'Grimpar à bec crochu Photo Pesquisa Fapesp


Les chercheurs ont repéré les oiseaux sur le terrain grâce à leur chant jamais entendu auparavant.

Ces oiseaux seront formellement décrits, avec tous les détails, dans des articles scientifiques qui seront publiés en juillet dans un volume spécial de Handbook of the birds of the world, de l'Espagnole Lynx Edicions, considérée comme la Bible des ornithologues du monde entier.

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Les auteurs des études, dont M. Silveira est l'un des coordinateurs, appartiennent à trois centres de recherches brésiliens de São Paulo (USP), Manaus (Institut National de recherches d'Amazonie-INPA) et Belem (Musée Emilio Goeldi du Para-MPEG), et au Musée de sciences naturelles de l'Université de Louisiane (LSUMNS) aux États-unis.
Genre Cyanocorax (corbeau) déjà en voie de disparition: seulement trouvé sur le bord des prairies naturelles en Amazonie du Sud - Photo : Pesquisa Fapesp

Onze des nouvelles espèces sont endémiques du Brésil et quatre autres peuvent être trouvées aussi au Pérou et en Bolivie. Huit se trouvent seulement à l'ouest de la rivière Madeira, en Amazonie occidentale, cinq habitent exclusivement les terres entre cette rivière et le fleuve Tapajós dans le centre du Nord, et deux vivent à l'est du Tapajós, Pará, dans la partie forêt tropicale orientale. Nous avons trouvé des exemplaires (d'oiseaux) déposés dans des musées américains identifiés de façon erronée et c'est pourquoi nous savons qu'il y en a aussi au Brésil et au Pérou, a expliqué M. Silveira.

Il s'agit de la plus grande découverte depuis 1871 quand avait été publié le livre Zur Ornithologie Brasiliens. Dans cette oeuvre écrite par l'Autrichien August von Pelzeln (1825-1891) figuraient 40 espèces collectées en Amazonie brésilienne par le naturaliste Johann Natterer (1787-1843), également Autrichien. Toutefois, jusqu'à ce que le livre soit publié officiellement, le nom scientifique et des détails sur l'anatomie et le mode de vie des nouvelles espèces ne peuvent être divulgués.

S'agissant du Cyanocorax, il s'agit de la plus grande et la plus spectacultaire des espèces découvertes. Il s'agit d'une espèce de corbeau mesurant environ 35cm de long et qui vit juste en bordure de prés situés au milieu de la forêt naturelle entre le Purus et de la rivière Madeira en Amazonie. «Cet oiseau est malheureusement une espèce en voie de disparition» en raison de la menace qui pèse sur son habitat, explique Mario Cohn-Haft, conservateur de la section ornithologie de l'INPA, et "découvreur" principal de l'espèce. Elle a été découverte à quelque 150 km au sud de Manaus, une zone près de la BR- 319, qui relie la capitale à Porto Velho. Une route est en cours de construction et les chercheurs craignent que l'accès facilité au site mette en péril l'habitat de l'espèce. «Ce nouvel oiseau vit également dans une zone de prairies naturelles en Amazonie du Sud, près de Porto Velho, où il est appelé, par erreur corbeau bleu (un symbole de la Paraná)», dit Cohn- Haft.



ROMANDIE 23/5/2013 - WIKISTRIKE 24/5/2013 - Pesquisa Fapesp

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Il ya seulement deux décennies, la description d'une nouvelle espèce d'oiseau, de même que la majorité des êtres vivants, était fondée uniquement sur l'unicité de leur anatomie et leur apparence extérieure. Si l'apparence et la structure osseuse d'un spécimen n'avaient pas été trouvés dans toutes les espèces connues, l'animal était alors "étiqueté" comme une nouvelle espèce.

Celui-ci est un Arapaçu-de-bico-torto ou Grimpar à bec crochu Photo : Vitor de Q. Piacentini et Fabio Schunck

Aujourd'hui, en plus de la morphologie, deux autres critères principaux sont utilisés pour proposer l'existence de nouvelles espèces d'oiseaux: une analyse de leurs vocalisations et de leur matériel génétique. "Actuellement, il ya les chercheurs qui proposent l'existence d'une nouvelle espèce d'oiseau même si un seul de ces trois paramètres s'affiche distinctement des autres espèces connues", dit Silveira. «Nous avons été prudents dans notre travail et avons proposé une nouvelle espèce que lorsque nous avons constaté des différences dans au moins deux de ces trois critères."

Image Pesquisa FAPESP

De plus, pour chacun des oiseaux découverts,les chercheurs ont également séquencé quelques milliers de gènes présents dans l'ADN nucléaire et organites cellulaires mitochondries, responsables de la production d'un génome propre et indépendant, souvent utilisé pour les études phylogénétiques.
Lieux où ont été découvertes les nouvelles espèces d'oiseaux Image : Pesquisa FAPESP

Le matériel génétique a été comparé avec l'ADN des espèces connues pour s'assurer de leur unicité et de le rapprocher, si possible, à une parenté afin d'établir un arbre phylogénétique des espèces nouvelles. «Pour la plupart des nouveaux oiseaux que nous décrivons, la confirmation que c'était en fait une nouvelle espèce a été obtenue avec la prise en compte de l'aspect génétique dans l'analyse», dit Alexis. "Cela renforce l'importance que la collecte de spécimens scientifiques doit être accompagnée par l'étude du matériel génétique, ce qui, malheureusement, n'est pas pratiquée partout au Brésil. Des études génétiques sont en mesure de révéler de précieuses informations sur les origines des espèces. L'histoire évolutive de deux nouveaux oiseaux décrits, de deux groupes chorozinhos Herpsilochmus, est très illustrative du type de contribution que l'on peut obtenir avec cette approche. Les deux espèces sont, sur le plan morphologique, à peu près identiques, à première vue, mais leurs vocalisations sont nettement différentes.

Photo : Vitor de Q. Piacentini et Fabio Schunck
Cet oiseau appartient à la famille des Bucconidés. Il a été appelé Rapazinho-estriado-do-oeste.

Un des oiseaux niche sur dans une partie de la rive droite de la rivière Madeira et l'autre ne vit que dans une zone de la rive gauche. Dans ce cas, le bois, la distance entre les rives peut atteindre près de 10 miles en quelques points, on est en présence d'une barrière naturelle entre les deux populations d'oiseaux qui n'ont pas de contact avec l'un avec l'autre. La séparation prolongée des deux groupes chorozinhos a conduit au processus évolutif de chacun des groupes, ce que les biologistes appellent la spéciation: l'émergence d'un nouveau genre, où les deux, résultant de la fragmentation d'une population ancestrale commune qui se produisent maintenant dans des environnements sans communication (effet du fait de l'homme). Malgré les énormes similitudes morphologiques entre les deux populations de chorozinhos, les études génétiques ont révélé les différences - et ce n'est pas vraiment surprenant étant donné qu'ils sont isolés par la forêt depuis 2 millions d'années.
L'Amazone sort d'une falaise du Nevado Mismi, la source est indiquée par une croix en bois. Photo : Jialiang Gao / Creative Commons


Le rôle des grands fleuves de l'Amazonie, les barrières géographiques insurmontables pour de nombreuses espèces, l'émergence de nouvelles formes de vie, tout ça est bien connu de la science. Selon les ornithologues, la nouveauté est que même des cours d'eau de moindre importance remplissent, dans certains cas, la même fonction.

La forêt amazonienne, traversée par le fleuve Amazone la NASA / domaine public
Au moins trois nouvelles espèces ont été découvertes, par exemple, dans la région qui se trouve entre les rivières Axe et Aripuanã dans le sud et le nord de Rondônia Amazonas: le chorozinho une des espèces qui précède, le pointillé-la-rivière-Roosevelt et le chanteur-de-Rondon (ce sont les noms communs des oiseaux). Cette région, où la rivière passe aussi Roosevelt, a servi de refuge pour les petites espèces d'oiseaux, qui ont été «piégées» qui, avec le temps se sont adaptées et ont développé des caractéristiques propres à leur habitat, entre les rives des cours d'eau . «Certains fleuves amazoniens ont changé de parcours le long de l'histoire évolutive», dit Silveira. «Parfois, ce processus d'adaptation des lits des rivières favorise la séparation des populations d'oiseaux qui avant habitait le même environnement".
Vue satellite de l'embouchure de l'Amazone la NASA / domaine public


De nombreuses rivières qui serpentent à travers la plus grande forêt tropicale au monde sont une source abondante de la biodiversité au sein et en dehors de leurs eaux.




PERQUISA FAPESP 6/6/2013