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BelleMuezza

Les forêts de montagne limitent les dangers des éboulements

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Des chercheurs français étudient comment des arbres, plantés à flanc de colline, peuvent arrêter les lourds blocs de roche qui en dévalent régulièrement les pentes. Pour cela, ils… provoquent des éboulements.

Avec un sourd fracas, un imposant bloc de rocher de deux tonnes et demi accélère dangereusement dans une pente vertigineuse. Après avoir rebondi lourdement, il percute de plein fouet un sapin dont le tronc se brise comme une allumette. Fauché par l’impact, l’arbre vacille quelques secondes avant de s’effondrer.




 Avalanche ALAIN GUILHOT / AFP


Pour les chercheurs d’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), l’opération est un succès et la chute du bloc de pierre a été parfaitement capturée par la vidéo. Et déjà, le bloc suivant attend d’être poussé à son tour par la pelleteuse depuis le chemin forestier en surplomb. 

Les chercheurs de l’institut testent en conditions réelles la manière dont des blocs de pierre dévalent les pentes, à quelle hauteur maximale ils rebondissent sur le sol et surtout, à quel niveau de la pente ils achèvent leur folle course.

Dans quel but ? L’idée est de quantifier la capacité des forêts de montagne à dévier et ralentir les pierres qui se détachent des falaises, afin qu’elles n’aillent pas terminer leur course au milieu d’une route de montagne ou dans le salon d’une maison en contrebas.

«Irstea a ainsi mené deux campagnes d’essais en conditions réelles (avec ou sans arbres), durant lesquelles une centaine de lâchers de pierre ont ainsi été effectués», raconte Franck Bourrier, chargé de recherche de l’institut à Grenoble.

 
 Cette séquence vidéo rassemble plusieurs séquences d’essais de lâcher de roches menés entre 2001 et 2008 par les chercheurs d’Irstea. La première partie de la vidéo montre l’engin de chantier qui laisse tomber un bloc de pierre dans un couloir d’avalanche, sans arbres pour arrêter sa course. La seconde partie montre un essai dans une forêt où une pierre heurte un arbre qui ralentit alors sa course. La troisième partie tournée en 2008 évalue la capacité d’un simple tronc d’arbre couché à ralentir les blocs de pierre. Crédit images : Equipe Ecosystèmes montagnards – Irstea Grenoble


«Le fait de filmer chaque lâcher de pierre nous permet de mesurer précisément à quelle vitesse se déplacent les blocs dans la pente et donc, puisqu’on connaît leur masse, de calculer leur énergie", explique Franck Bourrier.

Les chercheurs ont ainsi pu chiffrer le pouvoir «stoppant» des arbres, qui, d’après leurs calculs, constituent une alternative ou un complément très efficace (et peu coûteux) aux constructions de génie civil (filets anti-chute, murets pare-pierre, etc.)

De plus, depuis 2003, les équipes d’Irstea de Grenoble ont mis au point des logiciels de simulation permettant, à partir d’une série de paramètres (type de relief, pente, essences végétales présentes, taille des blocs…) de prédire le degré de protection (ou de risque) de telle ou telle zone de la pente.

 Capture d'image de Rockyfor3D, un logiciel de simulation numérique de trajectographie des blocs de pierre dans les pentes.

Outre la cartographie des zones dangereuses, l’outil permet également de déterminer les essences végétales les mieux à même de remplir cette fonction de dissipation de l’énergie cinétique des blocs de pierre.  




SCIENCES ET AVENIR 21.06.2013

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