BelleMuezza 0 Posté(e) le 23 juin 2013 S'il est assez évident de comprendre pourquoi certaines personnes choisissent de ne pas manger de la viande ou de porter de la fourrure, cela peu le paraître beaucoup moins quand quelqu’un dit qu’il ne veut pas porter de la soie et cela peut tout simplement être déroutant pour la plupart d’entre-nous. Voici de quoi il retourne.Quand nous pensons « soie », nous imaginons de belles robes, des sous-vêtements délicats, de douces parures de lit voire des pièces de mobilier somptueuses. Ce que nous ne savons pas c’est que pour obtenir la fibre, les vers à soie sont plongés vivants dans des cuves d’eau bouillante.Tout comme les vaches, les poulets et les porcs, les vers à soie sont domestiqués et élevés dans des fermes industrielles et sont également tués par centaines de millions chaque année . Pour faire un seul kilo de soie 2000 à 3000 vers doivent être tués . Différentes espèces de Bombyx à soie De haut en bas Bombyx mori , Hyalophora Cecropia , Antheraea pernyi , Samia cynthia - Image : Meyers Konversations-Lexikon / domaine public.Juste avant l'étape de la métamorphose où les Bombyx Mori (les vers à soie) se transforment en papillons, ils émettent des fibres pour créer leurs cocons. Naturellement, le papillon doit couper le cocon pour en sortir une fois la transformation terminée. Et c’est cela qui pose problème à l’industrie de fabrication de la soie car cela donnerait des fils de soie plus courts et de moindre valeur qu’un cocon intact. C'est la raison pour laquelle lorsque les vers à soie sont à leur stade final après avoir été nourris avec un régime strict de feuilles de mûrier, ils sont jetés vivants dans l'eau bouillante : pour les tuer et commencer le processus de démêlage du cocon pour produire de la soie . Cocon du Bombyx mori (Bombyx du mûrier) - Photo : Gerd Müller AT / Creative Commons Ahisma est une autre méthode de production de la soie qui n’inclut pas la mort pour les vers à soie. Mais, bien qu'il n'y ait pas de mise à mort, il y a encore des questions éthiques entourant la domestication et l’élevage, tels que des papillons adultes étant incapables de voler parce que leurs corps sont trop grands et les mâles incapables de manger à cause de pièces buccales trop développées. Fig. 473. Mâle. - Fig. 474. Femelle. - Fig. 475. Chenille. Fig. 476. Cocon. - Fig. 477. Chrysalide du Bombyx du mûrier (Bombyx Mori) - Image : Hubert Ludwig / domaine publicIl est possible que certains lecteurs pensent que les vers à soie ne comptent pas ou que ce ne sont que des insectes… Même s’il est vrai que nous avons peu de connaissances, voire d’empathie à propos des insectes, il est décrit qu’ils ont la capacité de ressentir la douleur et la souffrance… Et comme toutes les autres espèces, ils devraient pouvoir être à l’abri de cela.Papillon Bombyx Eri - Photo OPIE (Office pour les Insectes et leur Environnement)Si vous aimez la soie et craignez de ne pouvoir vous en passer, il existe une alternative équitable, sans cruauté : Soie de la Paix, dont les fibres sont tissés à la main en Inde. Cette soie, respectueuse des animaux, est récoltée à partir des cocons prélevés dans la nature après la naissance du papillon Bombyx Eri (philo. Les cocons sont récoltés dans la forêt, une fois que la papillon s’est envolé ; ce qui signifie qu’il n’est pas contraint à la captivité. Cette soie est devenue le tissu de choix pour de nombreux créateurs dans le monde, après avoir ouvert les yeux sur le sort du ver à soie. C’est plutôt une bonne nouvelle pour vous, non ? Une recherche rapide sur Internet vous aidera à trouver une multitude de producteurs… Et ceci vaut pour tout le monde, créateurs et consommateurs : il n'y a donc aucune excuse pour ne pas acheter votre soie à partir d'une source éthique. Asclépiade commune, Asclepias syriaca - Photo : Circeus / Creative CommonsSi vous préférez éviter totalement les produits d’origine animale, il y a d’autres alternatives, comme Lyocell, soie de coton, des filaments issus d’arbres comme le Ceiba ou des fibres de cosses des graines d’asclépiade, lesquelles sont des options « éco-friendly » qui méritent d’être explorées. (Voir les fibres textiles et suivre les liens pour voir celles naturelles et celles synthétiques). kapokier (Ceiba pentandra) - Photo : Alexandre / Creative CommonsCela dit, le monde sombre et inquiétant des vers à soie n’est pas celui qui attire beaucoup les médias ou ne fait pas l’objet de couverture médiatique. Peut-être parce que l’industrie estime que nous n’avons pas les connaissances nécessaires, mais cela ne doit plus être le cas. Nous pouvons refuser ces pratiques « inhumaines » et opter pour des alternatives où la cruauté est absente. Nous devons cesser d’exploiter les insectes, comme tout autre animal d’ailleurs, ou justifier l’utilisation de ces êtres minuscules comme des ressources à notre seul service.CARE2 21.06.2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 16 décembre 2013 Publiant leurs travaux dans la revue Sustainable Chemistry & Engineering, des chercheurs indiens ont expérimenté un moyen a priori écologique de produire de la soie colorée : nourrir les vers à soie avec des feuilles de mûriers teintées à l’aide de colorants.Élevées depuis quelque 5.000 ans, les chenilles appelées "vers à soie" produisent des cocons dont on tire le luxueux textile blanc. Problème : les méthodes industrielles utilisées pour teinter la soie - ou, d’ailleurs, tout autre type de textile - figurent parmi les plus polluantes. Ces techniques utilisent en effet énormément d’eau, et produisent de grandes quantités d’eaux usées qu’il faut traiter avant de les rejeter dans l’environnement. Sept colorants différents à savoir. Jaune (Loba Chemie ART 2257), le Rouge Congo (SD. Fine Chemicals 30025), Orange Acide G (Jostar Orgotech Pvt. Ltd Mumbai), Orange Acide II (Sigma Aldrich), Noir Mordant 17 (TCI), acide brillant direct Fast Red (Jostar Orgotech Pvt. Ltd Mumbai), et le Soudan III (Himedia RM 991) ont été utilisés pour les expériences, tels que fournis. Ces colorants sont désignés dans le document en utilisant les codes D1 à D7 comme indiqué dans le tableau avec le nombre plus élevé indiquant hydrophobie élevée.Mais des scientifiques indiens ont imaginé un procédé alternatif pour teindre la soie. Une technique qu'ils sont d'ores et déjà en train de tester : faire absorber la teinture au ver lui-même, afin de lui faire secréter de la soie directement colorée…Ce sont Anuya Nisal, Kanika Trivedy et leurs collègues, du Laboratoire de Chimie du Council of Scientific and Industrial Research (CSIR) à Pune (Inde), qui ont eu l’idée de nourrir les chenilles avec des feuilles de mûrier (l’alimentation traditionnelle du ver à soie) un peu particulières. Ces feuilles sont traitées, par trempage ou pulvérisation, avec divers colorants azoïques (à base d’azote). Ces derniers sont peu coûteux et représentant plus de la moitié des colorants textiles utilisés aujourd'hui. Sur 7 colorants testés, 3 semblent fonctionner : sans que leur croissance paraisse affectée, les chenilles produisent des cocons de soie colorée.A) Larves de Bombyx mori se nourrissant de feuilles de mûrier traitées avec une solition de colorant rouge rapide. (B) les Larves de ver à soie prêtes à filer leur cocon sur un maillage (Chandrike). (C ) cocons de couleur après que les larves aient terminé de les tisser. (D) Torsions de fils de soie.Les scientifiques ont remarqué que certaines caractéristiques des colorants, telles que leur capacité à se dissoudre dans l'eau, influaient sur l’efficacité du procédé. "Ces données sont extrêmement importantes dans le développement de nouvelles molécules de colorant qui peuvent être utilisées avec succès dans cette méthode verte de production de soie de couleur", soulignent les expérimentateurs. Si elle s’avère utilisable, cette manière de produire ‘à la source’ de la soie de couleur constituera une alternative "verte" aux techniques mises en œuvre dans les usines de coloration de textiles.Maxisciences 16/12/2013 - Images : CSIR-National Chemical Laboratory Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites