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Baleines : Quand les goélands s'attaquent aux baleineaux de Patagonie

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En Patagonie, au large des côtes argentines, les goélands s’attaquent aux baleineaux qui, perturbés alors qu’ils sont en phase d'allaitement, finissent par mourir en grand nombre.



Les baleines franches australes passent six mois par an, à partir de juin, dans les baies de la Péninsule de Valdés, dans l'Atlantique Sud, classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco. Dans ces régions telles que la baie de Golfo Nuevo, en Argentine, on compte entre 1.500 à 2.000 individus allant de 13 à 16 mètres de long pour un poids pouvant aller jusqu'à 50 tonnes à l'âge adulte. Mais on trouve aussi des baleineaux qui eux, mesurent de 3 à 5 mètres à la naissance.



Tout irait pour le mieux dans le meilleur de monde si, depuis quelques années, les goélands de la région ne prenaient pas la mauvaise habitude d’attaquer ces cétacés. En effets, ces oiseaux pullulent dans la région. Habituellement, ils se nourrissent des déchets des bateaux de pêche mais ces dernières années, le goéland a commencé à s'attaquer "à la peau puis à la graisse des baleines. Il effectue plusieurs "picotages" à chaque fois. Il attaque les baleineaux qui sortent plus souvent à la surface pour respirer", explique le guide José Anibal Cepeda, qui accompagne des touristes sur un bateau s'approchant des cétacés.



Constamment, les baleines et leurs baleineaux sont blessés par les coups de bec des goélands qui se nourrissent de leur graisse en leur infligeant des blessures profondes de 10 centimètres et certains cétacés présentant des escarres d'1,5 mètre de long. De plus, la baleine en phase d’allaitement se cambre et s’agite pour échapper à son agresseur et rompt le contact avec le baleineau.

Or, c’est dans cette région du monde que les baleineaux sont sevrés. Comme l’explique Mariano Sironi, directeur d'études de l'Institut de conservation des baleines (ICB) en Argentine, "n'ayant pas de lèvres pour téter leur mère, le petit absorbe les jets de lait très épais de sa mère [plus de cent litres par jour]. A chaque attaque, ce processus est interrompu. Or c'est un moment crucial dans la croissance des cétacés".

Pour éviter ces attaques, les baleines ont adopté une "nage arquée" pour ne pas exposer leur dos indique Ana Fazio, biologiste du Centre national de Patagonie (Cenpat). Ainsi, "on ne voit plus de la baleine que la tête et la queue, elle nage en profondeur, en fuite permanente, ce qui entraîne une perte d'énergie importante". Mais ces différents facteurs ont provoqué une explosion du taux de mortalité des baleineaux, troublés pendant l'allaitement.

"La grande majorité des baleineaux retrouvés morts souffraient de malnutrition", explique Mariano Sironi qui, dans son rapport annuel, a recensé 116 baleines mortes, dont 113 baleineaux l’an passé (deux fois plus qu’en 2011). Cité par l'AFP, le spécialiste estime que "si ces attaques de goélands continuent, on verra les baleines abandonner la péninsule comme lieu de reproduction et s'exiler vers d'autres régions comme on le voit déjà parfois au sud du Brésil".

Pour faire face à la situation, le directeur scientifique du Cenpat, Marcelo Bertoletti, a organisé des chasses aux goélands avec des professionnels. En 2012, 140 oiseaux ont été abattus, un chiffre insignifiant au regard de leur population. En effet, à 10 km du port de pêche de Puerto Madryn, on peut observer entre 5 et 8.000 goélands se nourrir dans une décharge municipale où pourrissent les résidus de poisson. Les oiseaux bataillent entre les queues, les arêtes et les têtes de poisson. "Ici c'est un Mac Donald's pour les goélands ! On les nourrit au lieu d'enterrer les déchets", ce qui favorise leur multiplication.

En plus de blessures infligées aux cétacés, la transmission de "virus, bactérie ou champignon qui peut à tout moment infecter les baleines" est à craindre, s’inquiète Marcelo Bertoletti. La chasse aux goélands devrait reprendre cette année pour préserver les baleines et toute l’économie touristique qui y est liée.

Dans la péninsule de Valdes, en Argentine, il y a un conflit croissant entre deux espèces indigènes, les baleines franches australes et les goélands dominicains. Au cours des dernières années, la population de goélands a considérablement augmenté en raison de la disponibilité de la nourriture dans les décharges pleines d'ordures. Les goélands dominicains ont appris à se nourrir sur la peau et la graisse des baleines. Les scientifiques et les écologistes sont inquiets car la situation pose une nouvelle menace potentielle pour ces baleines en voie de disparition. Mariano Sironi est biologiste à l'Institut de conservation de de Ballenas (ICB) en Argentine. Un vif débat a éclaté sur la meilleure façon de s'attaquer à ce problème croissant, y compris les appels à une réforme des espèces indigènes afin de protéger une autre espèce.


----->Cette situation pourrait aussi être la conséquence de la surpêche qui vide les océans de ses populations... Et certaines espèces, comme les goélands, contraintes de rechercher d'autres sources de nourriture... pour survivre, tout simplement !



MAXISCIENCES 22.06.2013

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