Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

La Polykystose rénale féline (PKD)

Messages recommandés

La polykystose rénale ou PKD en anglais pour Polykystic Kidney Disease, est une maladie qui touche plusieurs races de chats dont le Persan, y compris les races qui ont été croisées avec des persans pour fixer certains caractères... et même des chats sans race définie qui ont reçu par hasard du sang de persans atteints...

Il s'agit d'une maladie rénale génétique se traduisant par l'envahissement progressif du rein des chats atteints par des kystes remplis de liquide. Le nombre et la taille de ces kystes ont tendance à augmenter avec l'âge. Lorsque le tissu rénal n'est plus suffisant pour assurer les fonctions d'épuration du rein, il se développe alors une insuffisance rénale chronique.

La PKD induit la présence de kystes dès la naissance, en général sur les deux reins. Ces kystes sont des cavités remplies de fluide venant des tissus sains du rein. Chez les chatons, ces cavités sont le plus fréquemment de très petite taille (1 à 2 mm). Au fur et à mesure que l'animal vieillit, la taille de ces cavités augmente, pouvant même atteindre plus de 2 cm. Il peut y avoir de 20 à pas moins de 200 kystes sur un seul rein. La PKD est également une pathologie rénale bien documentée chez l'homme - elle touche 5 millions de personnes dans le monde.

Comment se déclenche la maladie ? Le fait qu'un chat soit malade ou non à cause de sa PKD dépend de la taille et du nombre de kystes dans ses deux reins. Un chat présentera une insuffisance rénale (diminution de la fonction rénale) si les kystes occupent trop de place dans ses reins, au détriment des tissus sains. Quand il n'y a plus assez de tissus rénaux sains, les reins ne peuvent plus fonctionner normalement et le chat présentera des signes de la maladie.

Symptômes : cette insuffisance se traduit par des symptômes variés dont : dépression, perte d'appétit, léthargie, vomissements, polydipsie (augmentation de la prise de boisson), polyurie (augmentation du volume des urines), perte de poids. Parfois, du sang est présent dans les urines et l'animal peut aussi avoir très mauvaise haleine. Toutefois, au début, les symptômes sont peu discernables. Le chat boira et urinera plus que d'ordinaire, il pourra perdre de l'appétit et il aura le poil plus terne qu'auparavant.

Le rythme de croissance et de multiplication des kystes est variable d'un chat à un autre et l'apparition des symptômes d'insuffisance rénale peut être très variable, allant en moyenne de 2 à 10 ans. La PKD est une maladie incurable.. Mais, avec un traitement adapté, les animaux atteints peuvent néanmoins vivre longtemps.

Il est important de savoir que tous les chats atteints de PKD ne présenteront pas nécessairement une insuffisance rénale. Les animaux dont les kystes sont très peu nombreux ou très petits ne présenteront peut-être jamais de signes visibles de la PKD.

Pour vérifier si un chat atteint présente déjà une insuffisance rénale, il faut faire un bilan sanguin et urinaire. On observe des écarts par rapport aux normes uniquement si les 2/3 des tissus rénaux sont déjà atteints. L'analyse sanguine mesurera les taux de globules rouges (trop bas), d'urée, de créatinine et de phosphore. Ces trois dernières substances sont présentes en quantités anormalement élevées dans le sang si les reins fonctionnent mal. L'analyse urinaire mesurera aussi ces concentrations (trop basses si les reins fonctionnent mal) et vérifiera s'il n'y a pas de traces d'infection urinaire ou de pertes de protéines dans l'urine.

La PKD est une maladie héréditaire chez le Persan et l'Exotic Shorthair. Son mode de transmission est autosomique dominant. Un chat malade possède une copie du gène muté et le transmet, en moyenne, à 50 % de ses chatons. Il n'existe pas de chat ayant deux copies du gène muté, cette condition n'étant pas viable. Ainsi tout chat atteint de PKD a l'un de ses parents, au moins, atteint de PKD.

La proportion de chats atteints dans les portées varie en fonction du statut des reproducteurs : (la proportion de chatons atteints est un calcul théorique).

- un chat sain x avec un chat sain donnera 100% de chatons sains qui ne transmettront pas la maladie ;
- un chat x avec un chat sain donnera 50% de chatons sains et 50 % de chatons malades ;
- un chat atteint x avec un chat atteint donnera 33% de chatons sains et 67 % de chatons malades. (les chatons homozygotes ne sont pas viables).

La PKD peut être dépistée par le vétérinaire de deux façons différentes.

- La réalisation d'une échographie des reins, permet de voir si des kystes sont présents sur les reins. Cette échographie est fiable. Une étude a montré que les chats atteints développaient des kystes visibles en échographie à 10 mois dans 95 % des cas. Dans la majorité des cas, cet examen s'effectue sans anesthésie.

Echographie d'un rein normal.

Echographie montrant un kyste sur un rein - Images PawPeds

Le chat est placé sur le dos et on rase une zone rectangulaire au niveau du nombril, ce qui permet au vétérinaire d'examiner les deux reins. Une autre méthode consiste à raser de petits rectangles sur les flancs de l'animal, pour observer les reins : on humidifie alors le pelage avec de l'alcool pour qu'il n'y ait plus d'air entre les poils. Il est important de faire pratiquer l'échographie par un vétérinaire qui a l'habitude de ce type d'examen et utilise un équipement adéquat (sonde à haute fréquence: 7,5 - 10 Mhz).

- La découverte du gène et de la mutation (appelée PKD1) responsable de la PKD chez le Persan et l'Exotic Shorthair permet désormais d'effectuer un test génétique sur les animaux de ces deux races. Et uniquement pour ces deux races, donc ne peut être utilisé pour les autres races quand un chat est suspecté être atteint par cette maladie. Ce test consiste à rechercher directement la présence de la mutation chez le chat. Ce test est surtout intéressant pour les jeunes animaux car ils peuvent présenter des kystes si petits qu'une échographie ne permettra pas de les détecter, ou pour les animaux dont le résultat échographique est douteux (un animal avec un kyste sur un seul rein par exemple).

Déroulement du test : le vétérinaire effectue le prélèvement de cellules buccales, très rapide et totalement indolore aux fins d'analyse. Les résultats du test peuvent être interprétés de la façon suivante :

- chat homozygote sain pour la mutation PKD1 (aussi appelé non porteur ou sain) : le chat ne développera pas la maladie et ne la transmettra pas à sa descendance.

- chat hétérozygote pour la mutation PKD1 (aussi appelé porteur ou atteint) : le chat développera la maladie et transmettra la mutation à 50% de sa descendance en moyenne.

En conséquence, il est recommandé de faire tester génétiquement, pour la mutation PKD1, tous les chats devant être mis à la reproduction.

Le résultat du test PKD1 obtenu, il est très fortement déconseillé de faire reproduire un chat porteur de la mutation PKD1 ou chez lequel des kystes ont été observés en échographie des reins. Cependant, si un chat porteur présente un excellent patrimoine génétique (conformation, type, couleur), il serait dommage de perdre ce patrimoine. Dans ce cas uniquement, un mariage avec un individu sain peut être envisagé.

L'obtention de chatons de grande qualité et sains permettra de poursuivre la lignée. Tous les chatons devront être testés génétiquement pour la mutation PKD1. Les atteints (aussi appelés « porteurs ») seront écartés de la reproduction. Le parent porteur sera lui aussi retiré de la reproduction afin qu'il ne transmette plus la maladie.

Les races concernées par la PKD : Les Persans constituent la race la plus touchée. Dans la mesure où cette race a été et continue d'être la plus utilisée pour des croisements, on observe des cas de PKD dans d'autres races également.

Les races qui ont été croisées avec le Persan sont :

- l'Exotic Shorthair,
- le Selkirk Rex,
- le British Shorthair,
- le Scottish Fold,
- le Birman, le Ragdoll,
- l'American Shorthair,
- le Devon Rex
- et le Maine Coon.

Par le passé, le Persan a également été utilisé avec :

- le Chat des Forêts Norvégiennes,
- le Sphynx,
- l'Oriental Shorthair,
- le Cornish Rex,
- l'Abyssin,
- le Somali,
- le Manx
- et le Burmese.

Cela explique que l'on rencontre également des cas de PKD dans ces races.


TRAITEMENT : A ce jour, on ne dispose d'aucun moyen pour prévenir le développement d'une PKD ou pour empêcher la croissance des kystes. A titre préventif, la seule option serait de retirer tout chat PKD positif des programmes d'élevage. On ne peut envisager de traitement que lorsqu'un chat présente des signes d'insuffisance rénale.

Les animaux déshydratés et/ou qui vomissent devraient être mis sous perfusion pour quelques jours. Une fois que l'état du chat est stabilisé, une alimentation spécifique pour chats ayant des problèmes rénaux constitue la majeure partie du traitement. Ces aliments de prescription contiennent une plus faible proportion de protéines et de phosphore que l'alimentation ordinaire.

Pour les patients sévèrement atteints, le vétérinaire peut décider de prescrire en outre des inhibiteurs de cardialgie, une supplémentation en calcium ou des antibiotiques, si nécessaire. Les propriétaires motivés peuvent faire eux-mêmes les piqûres hypodermiques à domicile.



LOOF avril 2013 - PawPeds avril 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...