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Méditerranée : vives inquiétudes pour les sardines et anchois en chute libre...

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En 2005, plus de 200.000 tonnes de sardines fréquentaient les eaux du plateau continental du golfe du Lyon. En 2011, le stock avait fondu à 45.000 tonnes avant de légèrement remonter à 70.000 tonnes en 2012 grâce à des mesures de préservation de la ressource. Les chalutiers sont notamment restés à quai pendant 35 jours en juin et juillet de l’an dernier. C’est un effondrement brutal auquel on assiste.

Banc de sardines (Philippines) - Photo : TANAKA Juuyoh (田中 十 洋) /  Creative Commons


«Le plus inquiétant, c’est que cette chute de biomasse n’est pas due à une baisse du nombre de poissons, mais à leur amaigrissement, s’inquiète Claire Saraux, chargée à l’Ifremer Sète du programme EcoPelGol (Ecologie des petits pélagiques du golfe du Lyon). On ne trouve plus d’individus de plus de trois ans (la sardine vit jusqu’à 7 ans) et ces poissons ne grossissent pas et restent inférieurs à la taille de commercialisation de 11 cm». De quoi faire grise mine autour des barbecues de l’été.

Les pizzas aussi sont affectées par les bouleversements en cours. Les stocks d’anchois ont précédé les sardines avec une chute de 100.000 tonnes en 2000 à 35.000 tonnes en 2003. L’espèce reste stable depuis dix ans mais rien n’indique qu’elle va retrouver ses niveaux précédents.

Les anchois sont des proies importantes pour les mammifères marins et les poissons. Lieu: Océan Pacifique. - Photo : OAR / Programme national de recherche sous-marine (NURP) / domaine public


En parallèle, les halieutes constatent une spectaculaire explosion de sprats, espèce qui passe de 5000 tonnes en 2007 à 80.000 tonnes en 2012. Ce n’est même pas une bonne nouvelle. Si le sprat de l’Atlantique est bien vendu sur les marchés, ce n’est pas le cas de celui de Méditerranée qui est bien trop petit pour être consommé.

Qu’est ce qui se passe? L’Ifremer qui évalue les stocks chaque mois de juillet depuis 1993, ne peut aujourd’hui qu’émettre des hypothèses à partir de l’examen des poissons: «on constate que ces poissons gras ne stockent plus les lipides dans leurs muscles», déplore Claire Saraux.

  Sprat européen : Photo : Hans Hillewaert / Creative Commons

Pour en avoir le cœur net, des poissons vont être autopsiés cet été pour la première fois afin de connaître leur régime alimentaire à partir de leur contenu stomacal. Ces données seront croisées avec les recensements des espèces de planctons de Méditerranée dont se repaissent ces poissons. L’explosion du nombre de sprats pourrait ainsi s’expliquer par le fait que cette espèce a un régime alimentaire très généraliste.

En attendant, les sardines sont vraisemblablement en train de s’adapter à un stress majeur. Les chercheurs constatent en effet que l’âge de reproduction est en baisse et s’établit aujourd’hui autour de la première année de vie et le nombre de femelles devient plus important que celui des mâles.

La pêche du golfe du Lyon prend de plein fouet ces bouleversements. En 2008, les chalutiers naviguant entre Port Vendres et Marseille avaient débarqué 22.000 tonnes de poissons dont 31% de sardines et 18% d’anchois. L’an dernier, seulement 600 tonnes de sardines ont été débarquées et encore principalement par les pêcheurs côtiers au lamparo, les chalutiers ne pouvant payer leur consommation de gazole avec leur prises. Ils ont alors tendance à aller chercher des espèces de fonds comme le merlan. Lequel est aujourd’hui trop exploité.





Pour éviter qu’aux raisons environnementales ne s’ajoutent des raisons de surpêche, les chalutiers sont donc interdits de sortie. Cette année, ils ne reprendront la mer que le 12 juillet après 20 jours d’interruption. Les «plans de sortie de flotte» sont encore plus radicaux. En 2011, 12 chalutiers ont été mis au rebut, et 10 en 2012. Il ne reste plus que 80 bateaux sur le secteur du golfe du Lyon.

Et en Atlantique ? La campagne Pelgas de l’Ifremer vient de se terminer. Les chalutages scientifiques permettent d’estimer des stocks aux sorts très différents.

 Merlan de 2kg5 pris au large de l'ïle d'Oléron - Photo : Fab16 / Creative Commons

Comme en Méditerranée, l’anchois du Golfe de Gascogne ne se porte pas très bien. Après s’être effondré de 200.000 tonnes à moins de 20.000 tonnes entre 2000 et 2005, l’anchois remonte petit à petit la pente avec près de 93 000 tonnes évaluées cet été 2013. Il n’y a encore aucune explication scientifique viable à cet effondrement subit. Les causes environnementales (baisse du plancton, température et salinité de l’eau) sont suspectées.

En revanche, tout va bien pour la sardine dont le stock est supérieur à 400.000 tonnes. Si vous mangez des sardines en bord de Méditerranée cet été, c’est qu’elles ont vraisemblablement été pêchées en Atlantique.

 
SCIENCES ET AVENIR 13/7/2013

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La campagne d’évaluation des stocks d’anchois et de sardines en Golfe de Gascogne vient de s’achever sur un constat rassurant.

Photo : anchois européen (Engraulidae) Etrusko25 / domaine public

Depuis 2000, le petit poisson pélagique fait l’objet d’une évaluation scientifique la plus précise possible afin de déterminer le «taux admissible de capture » (TAC).

Ce programme de l’Ifremer baptisé PELGAS a pour but d’éviter de trop exploiter une espèce qui, dans cette région de l’Atlantique nord, donne des signes de faiblesse. Tout au long des années 2000 en effet, la biomasse totale d’anchois est descendue à des niveaux très bas (voir diagramme ci-dessous) avec un véritable effondrement en 2005.



Les pêcheurs espagnols et français sont donc soumis à des quotas draconiens. Ainsi, les Français peuvent-ils prendre entre 4000 et 5000 tonnes d’anchois selon les années.

 Bateau de l'Ifremer à côté d'un chalutier Ifremer

En avril et mai de chaque année, 23 chercheurs prennent donc place sur la Thalassa, le navire océanographique de l’Ifremer, pour sillonner le golfe de Gascogne selon des itinéraires perpendiculaires à la côte séparés de 12 miles nautiques (22 kilomètres).

La technique utilisée est celle des sondes acoustiques monofréquences couplés à un sondeur multifréquences qui permet de donner une vision 3D des bancs de poissons: «ces données ne nous donnent cependant pas la structure en taille et en âge des bancs, aussi procédons nous à des chalutages, précise Erwan Duhamel, chercheur à l’Ifremer.

Et pour affiner nos résultats, nous intégrons depuis 2007 les observations des professionnels de la pêche ». Les chalutiers pélagiques de Saint Gilles Croix de Vie, de la Turballe et du Guilvinec fournissent ainsi des informations sur la taille et l’âge des anchois capturés, une information essentielle pour une espèce qui vit au mieux 4 ans.

 Une mesure effectuée sur un anchois. Crédit : Ifremer

Ainsi, une année normale doit présenter une proportion de 60 à 90% de poissons d’un an, signe d’une bonne reproduction » assure Erwan Duhamel.

Outre l’anchois, PELGAS évalue également l’état des stocks de sardines, une espèce moins fragile qui ne fait l’objet d’aucun quota de pêche si bien que 20000 tonnes sont prélevées tous les ans.

Pour des poissons à vie courte, les aléas rencontrés lors de la période de reproduction de mars à juin ont des conséquences immédiates sur l’état du stock. Or, on ne sait pas grand-chose aujourd’hui des conditions qui favorisent ou contrarient la reproduction.

De nombreux critères rentrent en compte comme la salinité, la température de l’eau, le taux d’oxygène, la disponibilité en nourriture. Le lieu principal de ponte se situe dans les zones proches de l’estuaire de la Gironde ou l’apport des fleuves fait diminuer la salinité de l’eau.

Cette année, les fortes précipitations ont permis d’apporter à la mer des quantités importantes de nutriment si bien que les chercheurs ont constaté un bloom exceptionnel de phytoplancton dont se nourrissent les poissons pélagiques.

Cette abondance de nourriture pourrait expliquer une année très satisfaisante pour l’anchois. Les évaluations de stocks seront transmises dans le courant de juin au Conseil international pour l’exploitation de la mer (CIEM), lequel donnera son avis aux ministres de la pêche des Etats membres de l’Union européenne. C’est sur cette base qu’est décidé début juillet un quota annuel de prises.

Sciences et avenir 28/5/2014

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