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Une réserve biologique en forêt (Picardie)

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L'Office national des forêts va mettre en place une réserve biologique à Saint-Jean aux-Bois. On y observera la vie de la faune et de la flore pendant plusieurs décennies.

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Comment vit la forêt sans l'intervention de l'homme ? Comment l'écosystème se constitue-t-il et trouve-t-il son équilibre ? Depuis une trentaine d'années, l'Office national des forêts (ONF) a décidé de préserver la zone des Grands Monts, située entre Saint-Jean-aux-Bois et Orrouy, en forêt de Compiègne. Aucune exploitation forestière n'y a été pratiquée et elle est classée réserve biologique intégrale (RBI), dans le nouveau plan de gestion de la forêt.


«On trouve ici un beau panel des habitats que l'on rencontre en forêt de Compiègne, explique Michel Leblanc, responsable de l'unité territoriale de Compiègne de l'ONF. La zone est située sur une côte comme on en rencontre en Ile-de-France : un plateau descend vers la plaine. Un réseau de sources se trouve au pied de la côte et le sol est constitué d'une couche de calcaire et d'une couche d'argile. C'est l'une des particularités de la forêt de Compiègne.» Entre les hêtres, les frênes, les chênes, les bouleaux et les charmes serpente un réseau dense de rus forestiers.

Au cours des trente dernières années et dans les prochaines décennies, les interventions de l'homme auront pour seul objectif de retirer les résineux. «Ils ne sont pas dans leur station, poursuit Michel Leblanc, ici, on trouve plutôt des feuillus. Si l'on veut suivre l'évolution naturelle du site, toutes les essences importées sont indésirables.»

Au départ du carrefour des Michelettes, à Saint-Jean-aux-Bois, la différence entre la réserve biologique et une zone de forêt exploitée saute immédiatement aux yeux : la première présente un paysage de sous-bois dense. Les arbres couchés sont couverts de mousse, les creux provoqués par leur déracinement se comblent naturellement. De l'autre côté de la route, les espaces sous les hautes futaies sont dégagés, les vieux arbres ne sont pas légion. 

«C'est l'aspect économique de la forêt qui nous permet de garder des zones comme celles-ci, précise encore l'agent de l'ONF. Cela nous permet de comprendre comment la forêt fonctionne. Si on ne faisait que de l'exploitation, on n'aurait pas d'arbre au-dessus de leur âge d'exploitabilité, on ne pourrait pas les emmener jusqu'à la sénescence.» L'âge de survie est en effet très supérieur à l'âge d'exploitation, qui se situe souvent autour d'une centaine d'années. «Cet ensemble va vivre sa vie tout seul. Quel va être le volume de bois mort qui va constituer ces zones ? Quel est l'impact des différents facteurs sur le milieu. Cette zone va nous permettre d'exploiter plus, en préservant mieux.»

Réserve biologique intégrale ne signifie pas mise sous cloche. La zone est ouverte à la chasse, l'homme peut s'y promener, y cueillir des champignons. «On interdit seulement les manifestations de groupe pour qu'il n'y ait pas une influence humaine trop forte, souligne Michel Leblanc. On ne veut pas non plus que cela devienne un sanctuaire pour les animaux pour ne pas que cela soit façonné par la dent des herbivores.» Et c'est ainsi que l'équilibre devra se faire.

A noter : Il y a une espèce d'ironie à instaurer une réserve biologique intégrale dans une forêt entièrement façonnée par l'homme ! Telle qu'on la connaît, la forêt de Compiègne est née du goût des rois pour la chasse. Proche de Paris et des palais royaux, elle a été plantée, sillonnée de chemins forestiers et de carrefours en étoile. « En regardant bien, on retrouve les lignes de plantation », souligne Michel Leblanc. Son existence est cependant ancienne : «Plus de la moitié du massif était habitée, mais avant les plantations, la forêt n'était pas compacte. C'était plus de la lande. À la fin du XVIII e siècle, il y avait encore des hectares vides. La mode de l'exploitation est venue plus tard et on a planté.»

HUMANITE ET BIODIVERSITE 23/7/2013 / COURRIER PICARD

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