BelleMuezza 0 Posté(e) le 29 septembre 2013 Une étude génétique allemande, menée sur des spécimens de cœlacanthe portant des embryons, suggère que chaque femelle de cette espèce ne s’accouple qu’avec un mâle seulement, contrairement à ce qui se produit chez de nombreuses autres espèces de poissons. Les cœlacanthes : Il en existe de nombreux fossiles et deux espèces vivantes connues du genre Latimeria, le cœlacanthe africain et le cœlacanthe indonésien. Les espèces encore existantes de ces poissons sont menacées d'extinction. Ici Latimeria chalumnae - Ballista / CC-BY-SA-3.0-migratedLe cœlacanthe, ce poisson qu’on pensait disparu depuis des millions d’années et qui fut redécouvert vivant en 1938, fait l’objet de toutes les attentions des biologistes qui, depuis, en ont étudié environ 300. Cette fois-ci, ce sont 2 femelles qui ont mobilisé une équipe dirigée par le Dr Kathrin Lampert, de la Ruhr Universität de Bochum, et le Pr Manfred Schartl, de l'Université de Würzburg (Allemagne). Car ces femelles étaient gravides : la première, prise accidentellement dans un chalut sur les côtes du Mozambique, contenait 26 embryons, la seconde, pêchée près de Zanzibar, 23. Terretous / YouTube 19/1/2011Contrairement à nombre d’espèces de poissons, dont les femelles pondent des œufs non fécondés qui sont ensuite "arrosés" de sperme par un ou plusieurs mâle(s), le cœlacanthe, lui, a un "véritable" accouplement et les embryons se développent dans le corps de la femelle, pour naître tout formés (ovoviviparité). Les scientifiques ont donc pu procéder, sur chaque femelle et sur ses embryons, à une analyse génétique. Celle-ci a porté sur 14 zones de l’ADN, notamment des sites appelés "microsatellites", répétitifs et généralement non codants.Ces régions particulières de l’ADN, transmises par les 2 parents, sont utilisées chez l’humain dans les tests de paternité. Et cela marche aussi pour ces poissons : "comme nous connaissons le génotype de la mère, nous sommes en mesure de démontrer, au moyen de l'analyse microsatellite, que la progéniture du cœlacanthe a un seul père", a expliqué Manfred Schartl. Le Coelacanthe, ce poisson plus vieux que les dinosaures AlgeriaSon / YouTube 18/4/2013Par conséquent, les femelles de cette espèce doivent être monogames - du moins pendant une certaine période de leur vie, estime l'étude publiée dans la revue Nature Communications.Mais l'équipe ne s'est pas arrêtée là, puisqu'elle a également pu reconstruire le "génotype hypothétique" du géniteur. Cette dernière donnée montre que les 2 parents ne sont pas, statistiquement, plus apparentés que 2 individus "lambda" : évitement instinctif de la consanguinité ?Et pourquoi cette monogamie ? S'accoupler avec plusieurs mâles augmente les chances de réussite de la fécondation et induit une sélection des meilleurs gènes. A l'inverse, elle augmente la dépense d’énergie et les risques de prédation (lors de la recherche de nouveaux mâles), et accroît les risques de transmission d’'infections. Le bilan, tout simplement, n’est peut-être pas avantageux pour le cœlacanthe, suggèrent ainsi les chercheurs.Maxisciences 28/9/2013 - wikipedia Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites