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BelleMuezza

Les abeilles économes de leur énergie en plein vol

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Un chercheur a étudié, en les filmant, la manière dont les abeilles parvenait à traverser des forts vents et des intempéries.

Pour avancer contre le vent, la méthode classique consiste à forcer l’allure pour maintenir le cap. Pas chez les abeilles. Une équipe composée de trois chercheurs en biologie de Harvard et d’un universitaire de l’école d’ingénierie mécanique et aérospatiale de la RMIT University de Melbourne, a découvert que ces insectes étaient capables de continuer à butiner et à se déplacer dans les airs malgré les perturbations, mais sans accélérer.


 Image d'illustration. Paul-André Coumes / Biosphoto



Pour cela, les chercheurs ont reconstitué des conditions de vols perturbées en laboratoire. Ils ont fait jeuner des abeilles, puis les ont placées dans un tunnel de 6 mètres de long au bout duquel se trouvait une fleur à butiner. En libérant les abeilles dans le conduit, les chercheurs y ont aussi envoyé du vent (à 2,55 m/s en moyenne), propre à gêner la progression des insectes.

Tout au long de l’expérience, ils ont filmé le comportement des abeilles à l’aide d’une caméra Photron SA3 à haute vitesse. Ils ont numérisé et modélisé les séquences pour les observer au ralenti afin de décomposer les mouvements. Les résultats de cette expérience ont fait l’objet d’un article dans The Journal of experimental biology.


 Crédit Sridhar Ravi.


Les chercheurs ont observé que les abeilles, soumises à des vents contraires, latéraux ou verticaux, ne filaient pas en ligne droite. Les insectes ne s’acharnent pas à lutter contre le vent. Leur vitesse de vol subit à l’inverse des fluctuations, ce qui leur permet de préserver leur énergie et de ne pas s’épuiser.

« Elles n’ont eu aucun mal à voler dans les conditions difficiles que nous avons créées pour elles pour cette expérience, explique à Sciences et Avenir Sridhar Ravi, chercheur à Harvard. Nous avons découvert qu’elles utilisaient diverses stratégies pour entretenir leur stabilité, comme observer de rapides changements dans leur trajet et jouer avec l’orientation de leur corps, en comprimant leur abdomen. »

Selon le chercheur, ces procédés pourraient être appliqués au vol de micro-drones, des engins volants généralement long d’une vingtaine de centimètres et programmés pour effectuer des missions précises (photographie, collecte de données sur la météo, sur un écosystème, surveillance de catastrophe…). De tels appareils sont très sensibles aux conditions météo. En dupliquant ce que parviennent à faire les abeilles, il possible d’envoyer de tels engins dans les airs malgré les conditions météo.


SCIENCES ET AVENIR 19/10/2013

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