BelleMuezza 0 Posté(e) le 27 octobre 2013 Hubert Reeves lance un appel pour nous faire changer nos habitudes et prendre conscience de la crise écologique contemporaine qui nous menace.En cette période d'incertitude vis-à-vis de l'avenir de l'espèce humaine, le mot "biodiversité" est de plus en plus présent dans les discours et les articles de tous ceux qui se préoccupent de la crise écologique contemporaine. Photo d'illustration. Silvestre Machado / AFPAujourd'hui, les menaces provoquées par le réchauffement climatique global dû à l'émission de gaz carbonique et à l'effet de serre qui déstabilise les climats sont de plus en plus reconnues par le grand public. Mais l'importance du problème de l'érosion de la biodiversité et l'urgence de s'en occuper sont beaucoup moins à l'ordre du jour.Nombreux sont encore ceux qui supposent que cette préoccupation n'intéresse que la survie des espèces en danger (tigre du Bengale, dauphin chinois...) et se demandent pourquoi préserver, comme dans l'arche de Noé, toutes les "petites bêtes de la création". Il s'agit de bien autre chose que de sauver les espèces médiatiques ! Pour illustrer la situation, je vais vous parler d'un cas qui n'est pas exotique, celui des vers de terre (lombrics) de chez nous et d'ailleurs.Les études montrent que ces animaux sont en diminution rapide dans nos sols arables. La cause de leur élimination est directement reliée aux méthodes prônant, par exemple, l'utilisation abusive de pesticides dans les champs. Ce désastre, bien sûr, ne fait pas la une des journaux comme l'ont fait les cyclones Katrina et Cynthia. Et pourtant, les menaces qu'il fait peser sur l'approvisionnement de nourriture pour une population terrestre toujours croissante sont tout aussi réelles.Nous saccageons la natureNous prenons aujourd'hui conscience du fait que notre existence et notre confort reposent sur une quantité de facteurs que la nature nous procure sans frais et que, par nos activités, nous saccageons allègrement.- Je pense aux abeilles et autres insectes et oiseaux, pollinisateurs des fleurs, et dont les effectifs s'effondrent. Le résultat de la pollinisation, c'est pourtant l'assurance de fruits et de graines constituant une fraction importante des nourritures humaines.- Je pense aux marécages et autres zones humides que nous avons largement asséchés (assainis !) sans penser que ces surfaces jouent un rôle fondamental dans la purification des eaux de nos robinets. Leur restauration, quand elle est possible, est très coûteuse.- Je pense aussi à la destruction des forêts mondiales qui stockent une fraction importante du gaz carbonique, un des responsables majeurs du réchauffement planétaire.Nous ne pouvons rien contre la déforestation de l'Amazonie. Mais nous pouvons agir pour préserver ce qui est sous notre contrôle direct ou indirect.- Il y a d'abord nos possessions personnelles (jardins, balcons...) et c'est pourquoi l'association que je préside - Humanité & biodiversité - a lancé l'opération "Oasis Nature"...- Nous pouvons aussi mettre la pression sur nos gouvernants pour la préservation des territoires nationaux - création d'espaces protégés (dans l'Hexagone et outre-mer) et le "ménagement" de tous les autres.En août dernier, la Cour des comptes a procédé à un contrôle relatif aux terres agricoles et émis des recommandations pour enrayer l'artificialisation des sols. En septembre, le chef de l'État a annoncé la création d'une Agence nationale de la biodiversité, préconisé le développement d'un nouveau modèle agricole et la préservation de la biodiversité marine. La mise en oeuvre rapide de cette agence sur le modèle de l'Ademe, en appui des collectivités locales et des entreprises, est de la plus haute importance.Cette tribune se veut être un appel à une prise de conscience urgente de l'importance cruciale de préserver la biodiversité. Notre avenir en dépend !Le Point 24/10/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites