Comment s'offrir une tempête ou un anticyclone ?

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N'importe qui peut, moyennant finance, baptiser une dépression ou un anticyclone en Europe grâce au système de parrainage unique au monde de l'Institut de Météorologie de l'Université libre de Berlin (FU) ouvert au grand public depuis 2002.

C'est ainsi que la violente tempête automnale, la pire depuis cinq ans, qui désorganise actuellement le sud de l'Angleterre et une partie de la France, a été baptisée "Christian" en France, du nom d'un particulier, Christian Widera, qui a déboursé 199 euros pour se l'offrir auprès de cet institut.

En Grande-Bretagne les médias locaux ont, eux, décidé de donner à la tempête le nom plus théâtral de St Jude, patron des causes désespérées, fêté le 28 octobre.

Pour sa part, Christian Widera veut rester discret et a demandé à l'Institut de ne pas communiquer ses coordonnées. On peut toutefois lire le nom de chaque parrain de dépression ou anticyclone sur le site internet de l'institut.

"Nous vendons les dépressions à 199 euros et les anticyclones pour 299 euros", a expliqué à l'AFP Thomas Dümmel, météorologue de l'Institut. Les premières coûtent moins cher que les seconds car ils sont plus nombreux: entre 150 à 160 par an, mais seulement 50 pour les autres, a-t-il précisé. Ce service rapporte entre 25.000 et 30.000 euros par an à l'Institut.

Cette année, les dépressions portent des noms masculins et les anticyclones des noms féminins. L'an prochain ce sera l'inverse. "Nous avons mis en vigueur une règle d'alternance annuelle à la suite de nombreuses plaintes d'organisations féministes", a expliqué M. Dümmel. Au départ les dépressions portaient toujours des noms féminins, les anticyclones des prénoms masculins.

En 1954, l'Université libre de Berlin avait été la première à baptiser les phénomènes atmosphériques sur l'Atlantique ouest, pour faciliter leur suivi sur la carte météorologique. Elle a obtenu pour cela une accréditation de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Selon M. Dümmel, 80% des parrains sont des Allemands, suivis des Suisses et des Autrichiens. Mais ce système de parrainage a fini par être connu bien au delà des frontières de l'Allemagne et même des Japonais se sont offert des tempêtes européennes.

Toutefois, les parrains ont parfois regretté leur geste, tel Wolfgang Schütte, un retraité allemand de 58 ans, qui avait proposé fin 2009 le prénom Xynthia dans le cadre d'un concours lancé par un site internet météorologique. "Je ne pouvais pas savoir que ce nom serait donné à une tempête aussi terrible", avait-il alors confié à l'AFP . "J'aurais préféré qu'il soit éventuellement cité une fois dans un bulletin météo puis vite oublié".




le point 28/10/2013