BelleMuezza 0 Posté(e) le 14 novembre 2013 Les médecins du Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan décrivent dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, le premier cas humain d’infection par un virus de la grippe A H6N1, étroitement lié au virus H6N1 qui affecte les poulets de l’île depuis 1972.La patiente est une femme de 20 ans admise à l'hôpital en mai avec des symptômes grippaux et une infection des voies respiratoires basses. Après deux jours d'un traitement empirique par oseltamivir (Tamiflu) et lévofloxacine, les symptômes se sont améliorés. Une dizaine de jours après son admission à l'hôpital, la radiographie pulmonaire indiquait qu'elle était guérie.Le virus isolé a été identifié comme étant un virus influenza A de type inconnu. En séquençant les gènes de l'hémagglutinine et de la neuraminidase (voir encadré) du virus, l'équipe a découvert qu'il s'agissait d'un A(H6N1), une espèce encore jamais isolée chez l'homme. D’autres analyses ont confirmé qu’il était lié au virus H6N1 des poulets taïwanais mais qu’il présente une substitution (appelée G228S) sur le gène codant l'hémagglutinine qui pourrait favoriser sa contagiosité pour l’homme. En augmentant l'affinité de l'hémagglutinine virale pour le récepteur de l'acide sialique humain alpha2-6, cette mutation permet en théorie au virus de se répliquer chez l'homme.Une enquête épidémiologique plus poussée a révélé que la personne infectée travaillait dans une charcuterie, n'avait pas été à l'étranger dans les trois mois avant l'infection ni été en contact avec des volailles ou des oiseaux sauvages. La source de l'infection reste donc inconnue. Sur ses 36 contacts étroits identifiés, six ont développé une fièvre ou une infection des voies respiratoires dans la même période mais aucun agent pathogène responsable n’a pu être identifié. En outre, aucun virus H6N1 n’a été retrouvé dans les échantillons prélevés sur deux sites d'élevage de volailles dans le voisinage de sa résidence.Selon le Dr Ho- Sheng Wu, du CDC de Taiwan : « le H6N1 est un virus faiblement pathogène trouvé couramment chez les oiseaux sauvages et domestiques à travers plusieurs continents. Nos résultats suggèrent qu'un groupe unique de virus H6N1 avec la mutation G228S est devenu endémique et prédominant chez les volailles de Taïwan. Comme ces virus continuent d'évoluer et d'accumuler des changements, cela augmente le risque d'infection humaine ».H et N : le nom de code des grippes. Derrière ces deux lettres se cachent deux noms barbares : hémagglutinine (H) et neuraminidase (N). Il s'agit de deux protéines présentes à la surface du virus. L'hémagglutinine intervient dans l'infection et permet au virus de pénétrer dans la cellule. La neuraminidase, elle, participe à la dissémination des particules virales qui se sont multipliées dans la cellule en leur permettant de se détacher de celle-ci. Il existe 16 formes d'hémagglutinine (H1 à H16) et 9 formes de neuraminidase (N1 à N9) pour les virus dits de type A auxquels appartiennent H6N1, H5NA ou H1N1.Source Lien / link 14/11/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites