birdy1972 0 Posté(e) le 11 janvier 2014 Des chercheurs ont identifié 180 espèces de poissons capables d'émettre une lumière fluorescente, montrant ainsi que le phénomène était plus répandu que l'on pouvait le supposer.Le phénomène de la fluorescence dans le monde vivant est bien connu des chercheurs. Il est dû à des protéines qui absorbent la lumière à une certaine longueur d'onde et la ré-émettent à une autre (généralement en vert, orange ou rouge). Ce phénomène - à ne pas confondre avec la bioluminescence qui consiste à convertir de l'énergie chimique en énergie lumineuse - a déjà été caractérisé sur des champignons, des coraux ou des méduses. Jusqu'à présent, seuls quelques poissons fluorescents, presque exclusivement de couleur rouge, avaient été identifiés. Différentes espèces de poissons capable d'émettre une lumière fluorescente - Plos OneMais les chercheurs du Muséum d'Histoire Naturelle de New York viennent d'élargir considérablement le nombre de poissons aimant jouer les boules à facettes. Alors qu'ils étudiaient la fluorescence des coraux au Bahamas en les arrosant de lumière bleue, les chercheurs ont eu la surprise de voir filer sous leurs yeux une splendide anguille auréolée d'un halo de lumière verte. Intrigués par le phénomène, les chercheurs ont alors braqué leurs lampes sur les poissons afin de mesurer l'ampleur du phénomène. Quatre missions d'exploration ont été conduites dans les Bahamas mais aussi dans les Îles Salomon (à l'est de la Papouasie Nouvelle-Guinée) ainsi que dans de nombreux aquariums.Leur étude, publiée le 8 janvier dans le magazine Plos One, a permis d'identifier 180 espèces de poissons (répartis dans 50 familles différentes), capables d'émettre une lumière fluorescente allant du rouge au vert en passant par l'orangé.Chose surprenante, la plupart de ces animaux capables de ré-émettre de la lumière sont ceux qui pratiquent... le camouflage ! "Observés avec un filtre jaune, ces animaux devenaient alors très visibles" expliquent les chercheurs dans la publication.Aussi, pour expliquer ce paradoxe, les biologistes supposent que l'oeil de ces poissons est capable d'effectuer cette filtration de la lumière, ce qui leur faciliterait la tâche pour repérer leurs congénères, tout en restant camouflés au regard de leurs prédateurs. Ils imaginent également que les poissons pourraient utiliser la fluorescence comme un signal pour communiquer une intention (menace, reproduction...) ou un état physiologique. Quelques espèces de poissons capable de refléter une lumière fluorescente. Crédit : Plos OneInterrogé par Plos One, le zoologiste allemand Nico Michiels, de l'université de Tübingen (non impliqué dans ces recherches) note que c'est la première fois qu'une étude présente la fluorescence à une telle échelle. Toutefois, nuance-t-il, cette fluorescence n'est peut-être pas "fonctionnelle" chez toutes les espèces répertoriées. En effet, pour certaines d'entre elles, il faut envoyer une énorme quantité de lumière pour constater une ré-émission lumineuse très faible.Mais l'intérêt de cette étude ne se limite pas à l'anatomie et au comportement de ces poissons. En effet, la traque de nouvelles protéines fluorescente présente un grand intérêt pour le monde de la recherche qui voit en elles des outils d'imagerie des plus précieux. BMCseriesJournals 3/7/2012C'est le cas par exemple de la protéine fluorescente verte GFP (Green Fluorescent Protein), extraite d'une méduse. Cette dernière est très utilisée par les biologistes pour étudier l'activité des gènes. Il suffit en effet d'insérer dans un génome le "code" correspondant à cette protéine à proximité du gène que l'on souhaite étudier : la présence de protéines fluorescentes permet alors de vérifier si le gène a été activé ou non.Une vidéo du New York Times présentant les travaux de ces chercheurs.S & A 11JAN.2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites