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Pourquoi les primates vivent-ils plus vieux que les autres mammifères ?

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Les primates consomment quotidiennement 50% de calories en moins que les autres mammifères. Ce métabolisme lent expliquerait pourquoi les humains et les autres primates grandissent lentement et vivent vieux.

La plupart des mammifères mènent une vie trépidante. Ils atteignent l’âge adulte en quelques mois, se reproduisent en nombre et meurent relativement jeunes : 6 à 7 ans d’espérance de vie pour le lapin, 3 ou 4 pour le rat, une quinzaine d’année pour le chien.

 Une maman gorille a donné naissance à des jumeaux dans le nord du Rwanda, un fait rare chez ses primates menacés d'extinction, a appris l'AFP lundi de sources concordantes à Kigali. (c) Afp

Par comparaison, les humains et les primates ont une période juvénile plus longue, se reproduisent rarement, et vivent plus vieux : 40 ans d’espérance de vie pour le chimpanzé ou le bonobo, 80 pour l’homme. Une longévité qui questionne les biologistes depuis de nombreuses années.

Une équipe internationale de scientifiques travaillant dans des zoos et des réserves a examiné la dépense énergétique quotidienne de 17 espèces de primates. Ils ont utilisé une méthode non-invasive pour évaluer le nombre de calories brûlées par jour pour chaque animal.

"Les résultats ont été une véritable surprise ", a déclaré Herman Pontzer, anthropologue au Hunter College à New York et auteur principal de l'étude publiée dans les Actes de l'Académie nationale des sciences. "Les humains, les chimpanzés, les babouins et les autres primates dépensent la moitié des calories attendues pour un mammifère".

Ce métabolisme au ralenti, jusqu'alors inconnu chez les primates, explique leur rythme de vie lent, estiment les chercheurs. "Les conditions environnementales favorisant les dépenses énergétiques réduites peuvent expliquer pourquoi les primates, dont les humains, ont évolué en adoptant ce rythme de vie lent" précise David Raichlen, anthropologue à l'université de l'Arizona et co-auteur de l'étude.

Autre surprise : les mesures indiquent que les primates en captivité dépensent plus de calories chaque jour que leurs homologues sauvages. Cela témoigne de bonnes conditions de vie et indique que l’activité physique ne joue peut-être pas un rôle si déterminant dans la dépense énergétique affirment les chercheurs.

D’autres investigations sont en cours pour comprendre la relation entre activité et consommation calorique chez les primates. "Comprendre le métabolisme humain et le comparer avec celui de nos plus proches parents nous aidera à déterminer comment nos corps ont évolué et comment les garder en bonne santé" concluent les chercheurs.

Sciences et Avenir 15/1/2014

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