birdy1972 0 Posté(e) le 4 mars 2014 En étudiant des fossiles d’insectes coprophages, c'est-à-dire se nourrissant d’excréments, comme des bousiers et de xylophages (dont le régime alimentaire est composé de bois) des paléontologues danois ont pu reconstituer le paysage des écosystèmes tempérés de la dernière période interglaciaire, il y a entre 132.000 et 110.000 ans.Leur étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) indique que les écosystèmes tempérés étaient composés non seulement de forêts denses (c’est l’hypothèse généralement admise) mais aussi de vastes prairies.Reconstruction d'un paysage tempéré interglaciaire (Allemagne) avec de grands herbivores européens du Pléistocène comme l'éléphant à défenses droites (Elephas antiquus), un rhinocéros Stephanorhinus de kirchbergensis), ainsi que des chevreuils communs (Capreolus capreolus). Elke GröningLa comparaison du nombre de fossiles d’insectes xylophages associés à la dernière période interglaciaire et ceux retrouvés durant l’Holocène (qui s’étend sur les 10.000 dernières années et est marquée par l’essor de l’humanité et de l’agriculture), donnent des résultats surprenants. Ils indiquent que les xylophages étaient beaucoup moins nombreux il y a 110.000 ans que durant le début de l’Holocène. "Ce qui démontre qu’il y avait moins de forêts et plus de prairies durant la période interglaciaire" estime Chris Sandom, un des auteurs de l’étude.En analysant les fossiles de coprophages qui se nourrissaient d’excréments de ruminants et d’herbivores, les scientifiques ont complété leur vision de cette époque."Les grands animaux font partie intégrante de la nature des temps préhistoriques. La distribution des coléoptères dans les sites de fossiles nous dit que la proportion et le nombre de grands animaux sauvages ont diminué après l'apparition de l'homme moderne (déjà !). À la suite de cette apparition, la campagne s’est d’abord développée en forêts denses qui ont ensuite été effacées lorsque l'homme a commencé à utiliser la terre pour l'agriculture" résume Jens-Christian Svenning, qui a dirigé les analyses.Outre l’intérêt de ces travaux qui améliorent la compréhension de la préhistoire, les auteurs expliquent qu’ils peuvent être utilisés par les spécialistes de l’ingénierie écologique qui tentent de restaurer les écosystèmes abîmés avec des techniques durables."Un moyen important de créer des écosystèmes avec un haut niveau de biodiversité est de faire de la place pour les grands herbivores dans le paysage européen. Et éventuellement de réintroduire des animaux comme les bovins sauvages, les bisons et même des éléphants !" conclut Rasmus Ejrnæs, auteur principal de la publication. Si l’expérience est tentée un jour cela risque de créer du désordre…S et A 4mar2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites