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birdy1972

L'araignée sauteuse, l'araignée cracheuse et les fourmis

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Afin d'échapper aux tenaces araignées cracheuses, l'araignée sauteuse des Philippines construit son nid près de nids de fourmis. Ces dernières font fuir les prédateurs, mais obligent aussi les petites araignées à consolider leurs nids.

 L’araignée Phintella entre dans son nid. Il est équipé de volets à ses extrémités : l’araignée soulève un volet lorsqu’elle entre ou sort. La fourmi, elle, arrive rarement à entrer dans le nid par ces portes. ©️ Robert Jackson, université de Canterbury

Utiliser un prédateur pour en éloigner un autre, le pari est audacieux. La petite Phintella piatensis semble pourtant y trouver son compte. Cette araignée sauteuse des Philippines se sert de l’aversion que porte une araignée cracheuse, la Scytode sp., pour l’odeur des fourmis. Ces dernières sont pourtant aussi friandes de la Phintella piatensis, ce qui la pousse à trouver un équilibre. Un phénomène décrit dans un article publié par la revue Behavioral Ecology and Sociobiology.

De cmgrassini 5oct2013


Il faut bien dire que l’araignée cracheuse est particulièrement acharnée. Non contente de cracher sur ses proies afin de les immobiliser, elle tend des toiles au-dessus des nids d’araignées sauteuses afin de les capturer traitreusement. Comme les deux espèces vivent sur le même type de plantes, la cohabitation est compliquée pour la Phintella piatensis.

De james4j Lam 17déc2012


En vérité, c’est une autre espèce qui y fait régner la loi : les fourmis tisserandes Oecophylla smaragdina (qu'on peut voir dans la vidéo ci-dessus). Comme les araignées cracheuses fuient dès qu’elles détectent l’odeur de ces redoutables insectes, les sauteuses ont décidé d’en profiter. Elles installent ainsi leur nid dans des endroits d’où elles peuvent voir des fourmis en activité, sentir leur odeur ou trouver des tas de fourmis mortes.

L’araignée prédatrice Scytodes peut cracher à longue distance sur sa proie, l’araignée Phintella, et lui envoyer une sorte de gomme collante. Phintella est retenue dans cette colle suffisamment longtemps pour que l’araignée prédatrice s’approche, la capture en injectant du venin et en l’enveloppant dans ses filets de soie. ©️ Robert Jackson, université de Canterbury

Hélas, si cela les débarrasse des araignées cracheuses, les fourmis posent un autre problème puisqu’elles chassent les deux types d’araignées. Afin de les empêcher de les dévorer, les petites araignées fabriquent un nid au tissage de soie extrêmement solide et complexe. Les insectes, même motivés, ont beaucoup de mal à le déchirer. Mieux, les araignées vont jusqu’à fabriquer une entrée spéciale qu’elles peuvent refermer au rythme de leurs aller-retour hors du nid.

De Andie Johnson 7déc2012


"L’association d’un nid avec des fourmis territoriales alors que ces dernières n’en tirent aucun bénéfice pourrait être plus commun que prévu parmi les arthropodes", explique Ximena Nelson de l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande. "Nous pensons qu’une étude plus en détail de ces relations fournira davantage d’exemples et d’explications sur la complexité des choix de micro-habitat et de ses ramifications écologiques".

Gentside 15mars2014

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La présence de fourmis protège une araignée craintive contre une autre araignée plus agressive. Mais attention : la fourmi est aussi un prédateur de l’araignée qui l'utilise comme garde du corps, ce qui l’oblige à construire des nids particuliers pour être en sécurité.

 L'espèce protectrice, la fourmi tisserandeOecophylla smaragdina, peut également être prédatrice des espèces associés, telles que l'araignée sauteuse Phintella piatensis. Photo: Robert Jackson

Des chercheurs de l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande publient dans Behavioral Ecology and Sociobiology les résultats d’expériences de laboratoire qu’ils ont effectuées sur trois arthropodes : l’araignée sauteuse Phintella piatensis, la fourmi Oecophylla smaragdina et l’araignée prédatrice Scytodes.

Phintella piatensis est une araignée salticide sauteuse. Pour beaucoup d’animaux de cette famille, la compagnie des fourmis est dangereuse ; pourtant, les chercheurs ont observé dans un champ des Philippines que plus de 90 % des Phintella étaient en compagnie de fourmis, dont Oecophylla smaragdina. En raison de sa nature agressive, la fourmi Oecophylla est souvent utilisée comme agent biologique, par exemple dans des plantations de mangue où de nombreuses araignées sont présentes. La survie de l’araignée Phintella en compagnie de cette fourmi serait due à la structure de son nid, qui ressemble à un cocon particulièrement dur et dense.

Aux Philippines, Phintella vit sur les mêmes feuilles qu’une autre araignée prédatrice : Scytodes, qui construit sa toile à proximité de l’araignée sauteuse pour que la chasse soit plus facile. Or, Scytodes n’a jamais été vue en compagnie de la fourmi Oecophylla smaragdina. Les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que Phintella faisait son nid près des fourmis pour s’en servir de protection contre les prédateurs. Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences.

Pour leurs travaux, les chercheurs ont élevé des arachnides à partir d’araignées récupérées dans un champ. Toutes les fourmis utilisées dans les expériences étaient des ouvrières. Les scientifiques ont construit un dispositif avec une chambre dans laquelle ils pouvaient introduire une araignée et une feuille, afin que la première fasse sa toile ou son nid sur la seconde. Un système de ventilation permettait d’envoyer des exhalaisons dans la chambre, comme des odeurs de la fourmi Oecophylla.

Les chercheurs ont alors observé que l’araignée prédatrice faisait sa toile lorsqu’il y avait une feuille avec un nid de l’araignée proie, même si des fourmis pouvaient être vues. En revanche, si des odeurs de fourmis étaient présentes, l’araignée prédatrice préférait ne pas construire de toile. De son côté, l’araignée proie construisait son nid sur une feuille lorsqu’elle voyait des fourmis ou si elle sentait leur odeur. En effet, une des caractéristiques des araignées salticides est leur bonne vision, qui leur permet de repérer à distance des proies et des prédateurs. En revanche, Scytodes semble moins bien voir.

L’association décrite ici entre une fourmi et une araignée est originale, car la fourmi ne tire pas de vrai avantage à protéger l’araignée. Souvent, les associations impliquant des fourmis sont des mutualismes où les insectes protègent d’autres espèces en échange de sécrétions : c’est le cas avec certains papillons. Des associations similaires existent chez les oiseaux, où une espèce peut tirer un bénéfice du fait d’installer son nid près d’une espèce repoussant les prédateurs.

Futura Sciences 18/3/2014 - Source d'origine :
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