BreeMeg 0 Posté(e) le 22 mars 2014 Au cours de l'histoire, de nombreuses catastrophes naturelles ont été pressenties par les animaux. Mais la plupart des scientifiques restent sceptiques.Lorsque notre chat agit étrangement, que les éléphants se mettent soudainement en marche ou que des bancs de poissons s'enfuient à toute allure, il est possible que quelque chose se prépare. Les animaux peuvent-ils nous servir de signal d'alarme avant une tempête, un tremblement de terre, un tsunami ? Voici des éléments de réponse. Les oies détecteraient les émissions de gaz radioactifs qui se produisent peu avant que la terre ne tremble. Mychele Daniau/AFPMartinique, 8 mai 1902 : La montagne Pelée s'apprête à entrer en éruption, ne laissant derrière elle que 2 survivants parmi les 30 000 habitants : Louis Cyparis, un chanceux prisonnier protégé par les murs épais de sa geôle, et Léon Compère, modeste cordonnier dont la maison était étonnamment bien abritée. Pourtant, tous les animaux ont fui les abords du volcan quelques jours avant. "Lors de cet épisode, la remontée du magma s'est accompagnée de sismicité, de l'apparition de nouvelles fumerolles. Elle a engendré la résurgence des nappes phréatiques réchauffées qui ont produit des coulées boueuses. Les animaux ont peut-être pu ressentir ces changements dans leur écosystème", explique Jean-Christophe Komorowski, volcanologue et professeur à l'Institut de physique du globe de Paris. Malgré cela, aujourd'hui encore, on ne se fie qu'aux données fournies par l'homme et ses outils... Pour la Martinique, on mise sur des cartographies du risque sismique. On imagine des scénarios, on évalue les risques et les conséquences. Mais jamais on ne pense à inclure la prémonition des (pas si) bêtes. NEW DIMENSION 3/10/2012Le 2 décembre 1959, le barrage de Malpasset (Var), construit en amont de la ville, cédera dans la soirée : À 21 h 13, tandis que certains habitants entendent "comme une sorte de grognement", un bruit assourdissant et des grincements de ferrailles, une vague viendra sous peu inonder la localité, emportant avec elle plus de 400 victimes. La totalité des chats avait déserté l'endroit, bien avant que n'advienne la catastrophe... La capacité auditive de l'homme varie de 20 et 20 000 Hz. Celle du félin peut percevoir une fréquence supérieure de 20 à 100 kHz... Sri Lanka, 26 décembre 2004 : Il est 0 h 58. Un séisme dans l'océan Indien produit un terrible tsunami, qui va ravager l'île, pénétrant ses terres jusqu'à 3 kilomètres et recouvrant environ 300 hectares de terrain. Des vagues effrayantes balaient alors le paysage, faisant s'effondrer les immeubles et transformant chaque objet en projectile. Bilan : plus de 30 000 morts, près d'un million de sans-abri... Mais très peu de cadavres d'animaux sauvages. Et aucune trace des 200 éléphants du parc national de Yala, qui s'étaient mis en route il y a fort longtemps. Une prouesse réalisée grâce à leur capacité à détecter les infrasons émis par le déplacement des plaques continentales. En dessous de 20 Hz, et ce, à des centaines de kilomètres, les signaux qu'ils interceptent via leurs pattes remontent à leur cerveau...On pourrait continuer la liste : - le 4 mars 1977, en Roumanie, c'est une heure avant que la terre ne tremble que les poules et les vaches ont tenté de s'enfuir. - En 1954, à Orléansville, en Algérie, c'est un jour avant que la cité ne soit détruite par un séisme que les animaux domestiques l'ont quittée. - Des témoins affirment qu'une heure avant que la bombe atomique ne vienne ravager Hiroshima, des centaines de chiens se sont réunis pour aboyer à la mort. - Même constatation à Messine, en Italie, où un tremblement de terre a secoué la ville en 1908.Idem dans les océans : - des fugues soudaines de saumons apeurés, - des vagues de baleines échouées sur les plages, - des requins qui désertent leur lieu de vie présagent un grand bouleversement. Sur la terre : - les serpents sortent de leur trou en cas de variation des champs magnétiques du sol. - Les poules, les oies et les pigeons, selon certains chercheurs, auraient la capacité de détecter les émissions de gaz radioactifs. Ces émissions ont lieu lorsque les roches souterraines qui retiennent les gaz en profondeur se fendillent et se meuvent peu avant que la terre ne tremble. Enfin, dans les airs :- les oiseaux prennent constamment leur envol avant une intempérie. Prévisionniste à Météo-France, François Gourand nous apprend qu'une brusque variation de la pression atmosphérique, couplée à un changement brutal de la force ou de la direction du vent, est annonciatrice d'une grosse tempête ou d'un ouragan. Des phénomènes progressifs, qui peuvent être prévenus trois à cinq jours à l'avance. Mais ce n'est pas le cas des orages ni des tornades, "seuls exemples très localisés, très rapides et à très petite échelle", ajoute le météorologue. Dans tous ces cas de figure, une connexion à mère Nature par le biais des bestioles n'est-elle pas envisageable ?Des avis divergents : Du côté des chercheurs, c'est presque constamment le même son de cloche. "On en a entendu parler... mais rien n'a été prouvé." Pour ce faire, il faudrait des budgets et des experts. On admet que certaines espèces, comme les abeilles, ont une sensibilité par rapport au champ magnétique terrestre. "Mais c'est une fonction de boussole, rien de plus. Il y a peut-être quelque chose, en tout cas rien de convaincant." C'est "un vieux rêve, même", conclut Fabrice Cotton, Professeur à l'université Joseph-Fourier et sismologue à l'Institut des sciences de la terre de Grenoble. Lui "n'y croit pas une seule seconde".Il évoque le cas des Chinois, qui ont beaucoup investi dans ce type de recherches pour peu de résultats. En effet, en 1975, la ville de Haicheng a été évacuée par les autorités après que des comportements anormaux chez les animaux furent constatés. Quelques semaines plus tard, un séisme de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter venait secouer la région. De nombreuses vies furent sauvées. L'année suivante, personne ne put pour autant prédire le tremblement de terre de Tangshan, qui causa la mort de plus de 200 000 personnes. Ainsi, à la fin des années 1990, les Chinois et les Japonais abandonnèrent peu à peu leurs travaux dans ce domaine.Partant du constat qu'il y a manque de fiabilité de la part des animaux, la communauté scientifique ne souhaite donc pas s'investir davantage afin de passer à de l'opérationnel. Soit. Les dépenses continueront donc d'arriver après l'événement, une fois le cataclysme passé et les dégâts humains établis. Pour ce qui est des séismes, la protection parasismique demeurera la seule mesure, les systèmes d'alerte sont déjà mis en place. L'unique explication consiste à dire que les animaux ressentent les ondes P (les ondes primaires, moins énergétiques) - tout comme les dispositifs des professionnels, avant l'arrivée des ondes S (secondaires). Certes une fausse évacuation serait un risque, mais quitte à choisir... Sophie Lambotte, responsable du réseau national de surveillance sismique (ReNass), reste ferme : "On ne peut pas mettre quoi que ce soit en oeuvre avant d'avoir compris le mécanisme des animaux. Et puis la mise en place du suivi d'un animal s'avère complexe." Et au ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, c'est silence radio.Pourtant, certains ne réfutent pas totalement l'idée. "Il y a des informations perçues par les animaux, mais nous avons aussi ce que l'on appelle l'incertitude épistémique : une méconnaissance de leur mode de fonctionnement", rappelle Jean-Christophe Komorowski, pour qui mettre en place un système de prévention grâce aux animaux ne relève pas forcément de l'utopie : "On a bien entraîné des chiens à reconnaître des odeurs, des produits explosifs, ou à retrouver des êtres humains sous les décombres..." Alors, pourquoi ne pas se servir de cet instinct bestial pour prévenir des pertes humaines ? m6reportages 22/6/2012Le Point 22/3/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BelleMuezza 0 Posté(e) le 16 avril 2014 Une personne est convaincue de la capacité des animaux à ressentir un danger : Marie-Claude Bomsel, vétérinaire, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et chroniqueuse animalière sur France 2. En véritable porte-parole des animaux, la présidente de l'Institut Jane Goodall en France et auteur de Leur Sixième Sens* nous livre quelques explications.Le Point.fr : Que faut-il retenir de ce "sixième sens" que posséderaient les animaux ? Marie-Claude Bomsel : Tout d'abord, les animaux ne vivent absolument pas dans le même monde sensoriel que nous. Ce n'est pas un "sixième sens" en tant que tel, c'est un "autre" sens. (Photo : Spiridon MANOLIU / domaine public)L'homme, avec ses cinq sens primaires, a perdu en qualité : nous avons une exceptionnelle vue, une audition moyenne, un odorat médiocre, un excellent toucher et un goût disons correct. Si vous prenez un chien, son olfaction va être 10 000 à 15 000 fois plus grande que la nôtre, alors qu'il a les mêmes sens. L'oiseau possède en plus un sens électromagnétique, que nous n'avons pas. Ensuite, l'intérêt fondamental des animaux est différent du nôtre : le leur est de survivre, et donc d'être attentifs aux phénomènes naturels... Ce que, nous, nous avons complètement perdu, enfin du moins les citadins et des "ruraux urbanisés"... Car les pêcheurs présents lors du tsunami de 2004 avaient remarqué que les poissons partaient en sens inverse. Ils ont pris la poudre d'escampette, contrairement aux touristes qui sont restés. Certains cornacs, en observant leurs éléphants, ont également deviné la catastrophe et sont allés se réfugier en hauteur.Le Point.fr : Peut-on envisager un système d'alerte grâce aux animaux ?Marie-Claude Bomsel : Ce serait artisanal... On peut faire comme les Japonais : mettre des poissons dans des bocaux et les surveiller, puisque les poissons ont une ligne latérale qui permet de pressentir les mouvements de l'eau. Nous ne pouvons pas guetter tous les animaux, il en a été question, mais cela a fait rire la communauté scientifique, qui préfère un bon sismographe. Quant au gouvernement, il nous refuse déjà un statut spécifique pour l'animal, que nous souhaiterions placer entre la "chose" et "l'homme"**... Non, ce qu'il faut, c'est tenir compte des comportements étranges des animaux, sans se dire "il ne se passe rien". L'animal alerte ses congénères et c'est à nous de repérer ce qu'il dit. Comme je le dis souvent : le monde du silence n'est pas du tout silencieux... * Leur sixième sens : les animaux sont-ils plus "sensés" que nous ? aux éditions Michel Lafon, 2006. Cliquez sur l'image pour acheter ce livre. Résumé : Lors du tsunami de la fin 2004, nous avons tous été frappés par le fait que les bêtes dites « sauvages » avaient pressenti l’événement et s’étaient enfuies aussitôt. Les animaux posséderaient-ils un sixième sens ? Marie-Claude Bomsel parlerait plutôt de sixième, septième, huitième sens et au-delà, tant leurs prouesses sont stupéfiantes. Vous verrez : la réalité « naturelle » dépasse de beaucoup nos fictions, et se révèle bien plus fascinante** Lire : Les animaux ne sont plus des meubles ! : La commission des Lois de l'Assemblée nationale a reconnu mardi, 15 avril 2014, aux animaux la qualité "d'êtres vivants doués de sensibilité".Le Point 22/3/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites